La Korité approche, les tailleurs prospèrent ! Non, pas cette année ! En raison des nombreux problèmes infrastructurels et économiques qui minent la ville, la prospérité annoncée laisse place au cauchemar, pour l’industrie de la mode traditionnelle.
Fass, dans l’un
des nombreux ateliers de couture qui essaiment dans la localité, trois machines
à coudre, maniées par des couturiers travailleurs, transforment avec dextérité
le basin en grands boubous et autres modèles pour la fête qui approche. Le
décor est sommaire. Par-ci, par-là, des mètres de couture, des coupons de
tissus jonchent le sol. Les commandes sont nombreuses et la charge de travail
importante.
Tout à coup, tout
s’arrête. Les machines se taisent, le fer à repasser cesse de fonctionner, la
lumière s’éteint. Chacun se regarde, car la coupure d’électricité ne laisse
d’autre choix que d’arrêter le travail et de prier pour que tout revienne à la
normale rapidement. ‘’Tout ce qu’on peut faire, c’est attendre jusqu’à ce que
le courant revienne’’, explique Fanta, couturière chez Tounkara Yama Couture,
bien installée devant une des machines. ‘’On est fatigué des coupures. Ce
mois-ci, elles ne nous arrangent pas du tout’’. À l’approche de la Korité, ils
ont du travail.
Au coin de la
rue, Monsieur Dramé, tailleur chez Couture Rip, explique la difficulté de
satisfaire la demande en ce moment. ’’On fait tout ce qu’on peut pour livrer
les commandes à temps’’, dit-il, bobine à la main et mètre de couturier autour
du cou. ‘’Mais parfois, avec les coupures, on ne peut pas. Les clients se
fâchent’’. Il dispose d’un groupe électrogène, mais le coût du carburant (500 F
CFA par litre) est rédhibitoire pour lui: ‘’C’est trop cher de l’utiliser à
chaque fois qu’il y a délestage’’, dit-il. En souffrant trois à quatre coupures
de courant par semaine, les ateliers à Fass ont de la chance par rapport aux
couturiers d’autres quartiers, qui subissent des délestages plusieurs fois dans
la journée.
Aux HLM, un petit immeuble abrite des ateliers
de tailleurs.
Ici, le mot
d’ordre est d’accomplir le plus de tâche possible avant la prochaine coupure.
‘’Il y a coupure de courant deux à trois fois par jour, pour environ une heure
à chaque fois’’, regrette Madame Ndiaye. Elle est obligée de parler à haute
voix, à cause du vacarme des machines à coudre. ‘’Avec une centaine de clientes
venues de l’étranger pour chercher leurs tenues pour la Korité, ce n’est pas
évident’’. Cependant, en ce qui concerne la commande locale, elle fait défaut.
‘’Pour ce qui est des Sénégalaises, la demande est bien moindre. Il n’y a plus
d’argent pour acheter de nouvelles tenues. C’est grave’’.
Défaut de
commandes
Toutefois, cette
surcharge de travail n’est pas valable pour tous les tailleurs de Dakar. Alors
que les ateliers de Fass et des HLM sont complètement débordés, au marché
Gueule Tapée et à la Médina, les tailleurs se tournent les pouces. ‘’On n’a pas
de problème de coupures cette année. Notre réseau est maintenant branché à
celui du tunnel’’. Mais de l’avis de ces tailleurs, ‘’cette année-ci, il y a
peu de commandes’’.
‘’Il n’y a pas
d’argent’’, observe Amady Dia, tailleur au marché Gueule Tapée. A cause des
difficultés économiques du pays, les Sénégalaises sont contraintes de dépenser
moins lors des fêtes, avance-t-il. ‘’Maintenant au Sénégal, les gens commencent
à démystifier les fêtes. La Korité et la Tabaski se succèdent. On n’a pas les
moyens. Il faut acheter de nouveaux habits pour les enfants, mais pour les
adultes, ce n‘est plus une priorité’’, conclut-il.
Mariam, une
étudiante qui habite à la Medina, fait la même observation. La jeune femme ne
compte pas se procurer une nouvelle tenue. Pendant le Ramadan, ‘’chaque jour,
dit-elle, il faut préparer le ‘Laax’ le matin, acheter du poisson, préparer la
sauce pour le dîner. Et pour la fête elle-même, on dépense même plus : le lait,
le sucre, après la salade, les pommes, les oignons, le poulet. Et comme le prix
de la viande et du poulet augmente, tout cela est très cher’’. Toutes ces
choses font que la jeune dame a d’autres priorités.
La Korité doit normalement contribuer à la prospérité de l’industrie de la mode traditionnelle, mais pour les couturiers de Dakar, c’est une période difficile. Les problèmes infrastructurels et économiques du pays touchent durement leur travail.
9 Commentaires
Ghj7
En Juillet, 2014 (06:40 AM)Toubou
En Juillet, 2014 (07:01 AM)Seneleque
En Juillet, 2014 (07:04 AM)Leumine Golo Gui :-d
En Juillet, 2014 (07:39 AM)nou léne nékh lagnouy dozé khalé you jigén yi
MAYMA MA DJEUND DAL MAYMA MA DJEUND YéRé, mayma ma méchou pffftt sof guénn torop
Allo les filles, faut l'accepter car c'est vous qui bagn les 31 ak les 24 Décembre
avec des kouma nékh lay couplé
just like sama Gél bi Hier dagno fanané khoulo thi phone juste par des probléme de tissu ak dall...
DAMANé MAYLéNE GNOU DJIAM ....... sougnou khol yi lagnouléne djiokh té mo eup khaliss foufff
yaw lay wakhal soula nékhé gnou bayénté deuk bi daffa MACKY
riressssss VIVE KHALé YOU GAUR YI
Temps yi mom fougnou nékh lagnouy bayé bolék nékhal youdoul djiékh hahaha
BONNE FETE A TOUS
Coupure De Tout
En Juillet, 2014 (07:57 AM)Conduite Responsable
En Juillet, 2014 (08:09 AM)Ohlaaaaaala
En Juillet, 2014 (08:59 AM)Dada
En Juillet, 2014 (18:05 PM)Fans
En Juillet, 2014 (19:43 PM)Participer à la Discussion