Au sujet du meurtre commis par le fils de l'ancien ministre, Doudou Thiam, le procureur de Clermont Ferrand et le préfet de la localité parlent d'un «acte gratuit ». Mais le journal local, La Montagne qui a révélé l'affaire trouve un échappatoire pour le sénégalais, Gora Thiam : la démence.
Les choses se compliquent pour le fils de l'ancien ministre des affaires étrangères accusé du meurtre d'un jeune homme à Clermont Ferrand en France. Cité par le quotidien local, La Montagne, le procureur de la localité, Jean Yves-Coquillat parle d'un «acte gratuit » car selon lui, l'enquête n'a révélé pour le moment aucun lien, encore moins un antécédant entre le présumé meurtrier et la victime nommé Julien Kalsron âgé de 28 ans. Les faits se sont déroulés le dimanche 16 mai aux environs de 22h 30, heure locale. Alors que la victime se promenait avec un ami, Gora Thiam, pour une raison encore non déterminée a asséné 10 coups de couteau à sa victime. Répéré par des passants, il tentera de fuir. Mais acculé contre un muret l'individu n'a pas hésité à se lancer dans le vide. Un saut de douze mètres. Le monument, sur lequel il a rebondi, a partiellement arrêté sa chute. Paraissant sérieusement blessé, il s'est relevé, et a continué à menacer les policiers, simulant une arme à feu. Rapidement maîtrisé, l'homme était conduit au CHU pour examen, puis mis en garde à vue. Le préfet de la localité demandera son internement psychiatrique évoquant lui aussi un «acte gratuit ».
Le procureur de Clermont-Ferrand interrogé par un journaliste localier de l'Agence France Presse est revenu sur la violence de l'acte avant de préciser pour le moment qu'il est en «observation médiacale » et qu'il «n'est pas encore mis en examen »
Une chance pour Gora, la thèse de la démence
Mais le quotidien régional La Montagne semble trouver une issue pour le jeune sénégalais. Dans un article signé par un de ses faits diversiers, le journal se pose la question sur la responsabilité pénale du présumé meurtrier. La Montagne profite de l'internement psychiatrique de Gora pour s'intérroger longuement : « Cet état mental altéré peut-il être dû à la chute ? Ou préexistait-il au moment des faits ? Qui est cet homme, Gora Thiam, un Clermontois de nationalité sénégalaise, pris en flagrant délit d'homicide ? Pourquoi s'en est-il pris à Julien Kalsron ? Avait-il un mobile ? », écrit La Montagne. Et le journal de poursuivre : « S'agit-il au contraire d'une histoire de mauvais endroit au mauvais moment ? De coup de folie meurtrier ? La violence de l'agression, les multiples coups de couteau portés à la victime, la folle fuite, l'absence de liens apparents entre les deux hommes accréditent cette dernière thèse. »
Expertises psychiatriques
« Dans ce cas d'abolition du discernement au moment des faits, la loi prévoit le rendu, par la chambre de l'instruction d'un arrêt de déclaration d'irresponsabilité pénale pour cause de trouble mental » explique Jean-Yves Coquillat, le procureur de la République de Clermont-Ferrand, qui « attend d'avoir plus d'éléments pour ouvrir une information judiciaire » et demander des expertises psychiatriques.
« Enfermé dans son mutisme, prostré, Gora Thiam ne se serait exprimé que par gestes. Était-il dans cet état avant sa chute de douze mètres ? Avec un choc à la tête, Gora Thiam doit être une force de la nature pour s'être relevé presque indemne », se demande La Montagne.
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