Les éleveurs, vendeurs de moutons, de bœufs et autres chèvres se frottent les mains à quelques heures de la célébration du Magal de Touba, avec un business qui rapporte bien plus que lors de grandes manifestations comme la fête de la Tabaski, dans la capitale du mouridisme.Un soleil au zénith. Une atmosphère poussiéreuse. L’ambiance est au comble au grand foirail de Touba. Situé aux abords des abattoirs modernes de la ville religieuse, ce point de vente de bétail grouille de monde. Éleveurs et acheteurs se lancent dans d’interminables marchandages.
Les moutons, les bœufs, les chèvres et autres bêtes sont immobilisés à perte de vue. Le site est grand et rempli. ‘’Rien que pour les bœufs, nous avons répertorié plus de 500 sites qui peuvent accueillir 4 à 10 bêtes. Chaque éleveur a aménagé son propre coin pour parquer ses bêtes’’, explique un homme. Il distribue des tickets aux éleveurs au titre de la taxe journalière. Tenant un stylo et un carnet à la main, l’homme dont le cou et le bout du nez sont enveloppés dans un immense turban pour se protéger contre la poussière, déambule entre les sites. Il met parfois un long moment avant d’encaisser quelques pièces de monnaie. ‘’Ce sont des taxes journalières que doivent payer tous les vendeurs. C’est 100 francs par tête, s’il s’agit des bœufs, et 50 francs s’il s’agit des moutons ou chèvres. Parfois, on rencontre de la résistance surtout chez ceux qui ont un troupeau important. Mais nous y allons avec diplomatie’’, détaille l’homme qui requiert l’anonymat, dans un français approximatif. Pourtant les éleveurs font de bonnes affaires.
Daouda Diouf, jeune éleveur, tient sur une corde pour tenter de maitriser un mouton qui s’agite. Il a écoulé une bonne partie de sa marchandise à deux jours du Magal. ‘’Je viens de Darou Nahim, un village dans la communauté rurale de Mbacké. Je me suis installé ici depuis trois jours avec 16 moutons, mais actuellement j’ai vendu les 9 et le reste sera écoulé d’ici le jour de l’évènement’’, se réjouit Diouf. Selon lui, les prix sont à la portée de toutes les bourses. ‘’Le prix des moutons varient entre 25 000 et 80 000 francs CFA. Et vraiment ça marche, bien plus que durant la Tabaski même’’, admet Daouda Diouf, la tête recouverte de poussière. Le vieux Abdoulaye est propriétaire de plusieurs moutons dans le Daral de Touba. Il ne doute pas un seul instant d’être affecté par la mévente. ‘’Tout sera écoulé.
Les Mourides vont tout acheter parce que pour eux, sacrifier une bête est une manière de remercier le seigneur et de répondre à une directive de leur guide Serigne Ahmadou Bamba’’, philosophe le vieux au caftan délavé. ‘’La différence entre la Tabaski et le Magal. C’est que durant le Magal ce ne sont pas les moutons seulement, mais il y a aussi les bœufs, les chèvres et même les poulets. Cela marche avec des prix très abordables. Nous touchons vraiment du bois’’, dit Abdoulaye Diagne affichant un sourire qui en dit long sur la bonne marche de son commerce.
Tout autour du site le petit commerce se fructifie avec la vente du foin, l’installation de gargotes et les abattoirs clandestins qui reçoivent le surplus de moutons à égorger, donnant au lieu les allures d’un dépotoir avec les déchets qui se mélangent aux débris et restes ‘’Nous égorgeons cinq à six moutons chacun par jour’’, lance Moustapha Ndiaye, un boucher. Un coupe-coupe à la main, il attend les éventuels clients pour dépecer les moutons. Selon lui, le Magal permet de faire des bénéfices importants. A 24 heures de l’événement religieux, Moustapha Ndiaye espère avoir une centaine de clients. Il n’hésite pas à héler les potentiels clients à la recherche d’un boucher.
2 Commentaires
Babs
En Décembre, 2013 (15:37 PM)Si
En Décembre, 2013 (01:06 AM)Participer à la Discussion