Le ramadan chasse les lutteurs de la plage de Guédiawaye

La plage de Guédiawaye, lieu de préparation par excellence des lutteurs de la banlieue dakaroise, semble de plus en plus désertée par ces gladiateurs de l'arène, au profit des footballeurs du championnat national populaire appelé "navétanes", dont les exercices semblent plus adaptés aux rigueurs du ramadan.Abdoulaye Mbaye, rencontré sur cette plage de la grande banlieue dakaroise, se dit heureux de ne devoir jouer des coudes pour profiter, en ce milieu d'après-midi, de l'immensité et du silence des lieux. "Avant le ramadan, la plage de Guédiawaye était quasi pleine de monde. On avait même du mal à s'entraîner normalement, à cause de la cohabitation avec les lutteurs surtout", avance Abdoulaye Mbaye, l'air ravi d'être le seul à profiter de ce grand espace bercé par la brise marine. Sociétaire d'un club évoluant dans les "navétanes", il affirme que "les rares personnes s'entraînant actuellement", sont des footballeurs du championnat populaire qui se joue pendant les vacances scolaires. Amsatou Ndiaye, un autre footballeur de ce même championnat, abonde dans le même sens, en relevant qu'il se trouve dans l'obligation de se renforcer physiquement, en perspectives des "navétanes". Mais, en raison du jeûne musulman, ces footballeurs optent pour le minimum d'exercices, estimant que le plus important en ce moment, c'est de se charger les jambes, "histoire de rester en forme". Amsatou Ndiaye n'a pas consulté de médecin mais juge qu'il est "impossible de pratiquer avec intensité le sport en ayant faim, en plus de la chaleur" très présente actuellement. "On diminue le rythme pour charger juste nos mollets. Ensuite, je me repose tranquillement après la rupture du jeûne", dit-il. Si ces jeûneurs, malgré les rigueurs de ramadan, ne veulent rater pour rien leur préparation physique, d'autres préfèrent attendre après la rupture pour s'adonner à leur sport favori. Ainsi de Boubacar Diallo, qui pense que "s'entraîner à partir de 17 h est du suicide". "Il est impossible de résister à la chaleur et la faim en même temps. En tout cas, moi, je préfère m'entraîner après la rupture", a-t-il par ailleurs ajouté. MMN/SD/BK