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LIBRE PAROLE - MONEY TALKS (l’argent parle) MAIS POUR QUI ? Les transactions, un lamentable jeu de cache-cash

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LIBRE PAROLE - MONEY TALKS (l’argent parle) MAIS POUR QUI ? Les transactions, un lamentable jeu de cache-cash

Notre société aurait eu droit certainement à un autre opium si Karl Marx était encore là, après avoir soutenu que la religion était considérée comme ''l’opium du peuple''. Nous imaginons en effet après son œuvre colossal sur le capital, l’entendre à nouveau, évoquer ce terrible constat universel, cet autre mal du siècle, qu’est la corruption, également perçue comme l’opium du monde capitaliste.

Le capitalisme a magnifié, a sublimé l’argent, signe de ''puissance, de respectabilité'' avec ses repères. Il n’y a pas à douter qu’il y a aujourd’hui une mentalité affirmée et une pratique assumée des néo convertis à cette ''religion'', ces argent-dépendants chroniques, qui cherchent vaille que vaille une voie de salut, facile si possible. Plus de périls pour triompher avec ''gloire'' surtout dans une société corruptogène comme la nôtre. Cette recherche effrénée de money pour ces nouveaux riches, parfois, aux allures d’une vraie revanche sur le sort, peut prendre diverses options. Mais pour ces ''croyants'' en la richesse à l’ombre, quoi de mieux que la ligne médiane, la corruption, pour arriver en haut de l’affiche.

La corruption est perçue par ses fidèles-pratiquants comme un ''sésame parmi les sésames'', et de surcroît en adéquation avec ce disait Montaigne : ''il n’y a pas de forteresse au monde qui puisse résister à un mulet chargé d’or''. Les disciples d’Ali Baba se sont se multipliés aujourd’hui à l’échelle planétaire. Si la fin justifie les moyens, la vénalité, l’enrichissement sans cause, en particulier dans les pays les moins avancés tels que le nôtre, sont devenus des lois ou des actes bénis. Les criminels à col blanc, sous des dehors de respectabilité, sont les ''héros du jour'' salués avec chapeau bas. Étrange paradoxe !

Une immersion dans le secteur privé comme public, a révélé au grand jour, la pratique de cette corruption, passive comme active et surtout, validée à l’aune de fondamentaux bradés. On piétine d’abord l’éthique et la déontologie. Les objectifs de résultats, de croissance, d’avenir pour le personnel, les stratégies de développement, passent ainsi pour une idéologie surannée, ringarde quand l’on peut emprunter l’ascenseur social, la corruption, le doigt dans le nez comme disait l’autre. Eh oui ''qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse !''

Il va sans dire que l’organisation de la structure est de ce fait atteinte, les objectifs hypothéqués, l’image écornée, la crédibilité entachée pour une poignée de dollars. S’y ajoutent, le climat délétère, la démotivation du personnel qui a fini de comprendre le jeu pernicieux et de s’indigner sur le train de vie de certains de leurs collègues, devenus soudainement, des épicuriens à l’ostentation démesurée. A titre d’exemple, la corruption dans une banque n’est rien d’autre qu’une banque dans une banque avec certes la même idéologie du profit, sauf que les coffres forts sont différents. D’où des conflits d’intérêts patents. Et l’on est loin d’imaginer les conséquences désastreuses que cette vilenie peut entrainer, surtout pour une société ou un État. C’est de l’argent sale, mais…qui n’a pas d’odeur, donc on prend.

La fixation pour la richesse, imprime un nouveau mode opératoire, basé essentiellement sur la négation de nos bonnes valeurs, de nos us et coutumes. Pas de morale, pas d’états d’âmes si l’on veut bouffer et faire profiter les courtisans et proches. Encore point de religion quand on se prête au jeu de piller sa propre entreprise, la loi de la jungle primant sur tout. Et c’est l’effet domino aux retombées imprévisibles et incalculables pouvant entraîner la paralysie ou la déliquescence de tout un système économique. Cela peut même déboucher sur un ou des conflits.

Chez nous, il y a hélas, une fixation sur la réussite sociale, trivialement appelée ''Téranga'' et qui aujourd’hui, explique en grande partie, ce que Rabelais appelait la chrématistique. ''Ventre affamé, n’a pas point d’oreille'' ou le pourquoi pas moi ? Quelle perception malheureuse de la vie pour cet égaré fébrile pour justifier ainsi ses actes futurs ! Ces deux visions prennent l’allure d'une normalité, un viatique, un hymne chanté à la gloire de la réussite pour légitimer et s’adonner à la corruption ou au népotisme toute honte bue. Une tête bien pleine, un honnête homme, dans notre société, font peu le poids devant une poche pleine, la nouvelle échelle de valeurs. Il y a là manifestement un prisme déformant du succès, assorti d’une dimension et d’une résonance particulières, à lui attribué, sous les projecteurs. Jeux d’ombres ou d’illusions dont hélas, on s’en rendra compte un jour devant la barre.  Mais l’on retient encore, une autre ''sénégalaiserie''. En lieu et place du droit, l’État crée sur mesure une loi low cost pour le délinquant, qui échappe ainsi à la prison après avoir transigé. De quoi rester perplexe et surtout s’autoriser encore à croire à la rupture de ''yonou yokouté'' tant guettée après ce lamentable jeu de cache-cash.

Pourtant, quel que soit la religion à laquelle on est adossé, le précepte moral enseigné et non moins dénominateur commun est le même : pas de prévarication, pas de corrompus, pas de corrupteurs non plus. Donc d’où vient la mal ? That Is the question ? De même qui peut aussi comprendre sur le billet vert, le dollar pour ne pas le nommer, symbole des symboles d’argent sur lequel il est écrit ''in God we trust'' (''en Dieu, nous croyons''), la juxtaposition de Dieu et la puissance, symbole d’hégémonisme plutôt que le ''soutoura'', philosophie de sagesse d’une vie sociale apaisée, comme le recommandent les érudits de notre religion ?

Le débat actuel sur la traque des biens supposés mal acquis n’est qu’illustration de l’aliénation devant l’histoire, de certains pour le bien commun et cela met encore en évidence leur faiblesse, leur amoralité devant des billets ''insignifiants'' par rapport en tout premier lieu à leur statut d’être humain, la créature préférée du Seigneur.

Aujourd’hui quel est le rempart contre ce fléau imputable à une démission généralisée ou à l’absence de conscience collective ? Le retour à nos bonnes valeurs, à l’organisation et à la méthode comme disait Senghor ou malheureusement et en dernier ressort, l’application stricte de la loi. ''Pas de cruauté inutile, mais non plus, pas de faiblesse coupable'' pour reprendre encore le président Senghor. Coluche disait que ''l’argent ne fait pas le bonheur mais il n’y a que les riches qui le savent''.

 



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