Thiès change de visage. Le faciès de la capitale du rail s'est, dès les premières lueurs de la journée, de nouveau assombri. Venus des quatre coins du Sénégal, les disciples de Cheikh Béthio Thioune, en cette matinée de mercredi 25 avril 2012, inondent la ville. L'arrestation de leur guide spirituel, Cheikh Béthio Thioune, suite au meurtre de deux anciens « Thiatacounes », comme une drogue dure, les a dopés. Malgré la chaleur suffocante qui torture les populations, ils ont pris d'assaut la cité du rail. Et les «thiantacounes» dès quartiers périphériques, convergeant vers le centre ville, grossissent les foules qui s'amassent continuellement. Tous déterminés à faire sortir leur «Cheikh», ils ont pris d'assaut les alentours du tribunal, où un puissant dispositif sécuritaire est déployé. Les pandores surveillent le moindre mouvement de ces fidèles, qui s'attendent au déferrement de Cheikh Béthio Thioune. Squattant les grandes artères de la ville et les quartiers environnants, certains, munis de leur sac de voyage, déambulent à travers les ruelles. Au moment où d'autres, nerveusement, s'affaissent sur les bancs publics.
Sur ces visages crispés et renfrognés, se détachent celui de Ibrahima Seck. Mine triste, traits tirés de fatigue, son manque de sommeil tape à l’œil. Depuis deux jours, ce jeune homme passe la nuit à la belle étoile. Venu de Diourbel, il a explique qu'il n'est pas le seul à dormir dans les rues de Thiès. D'autres vivent, d'après lui, la même situation. «Il y a des talibés qui viennent de Rufisque, Thiaroye et d'autres localités qui n'ont nulle part ou dormir. Ces cartons et pagnes nous ont servi couchette», lâche-t-il. Mais, comme un seul homme, ils ne se départissent guère de leur solidarité. Se partageant biscuits, boisson, café Touba, sandwichs, ils essaient de meubler cette longue attente. Trop longue, elle semble ne point se terminer.
«Tant que le Cheikh n'est pas relâché, nous serons des sans-domicile fixe à Thiès»
Un tour au quartier Randouléne permet de voir la galère d'une autre couche de disciples de Cheikh Béthio. Oumar Djigo, très remonté et déçu de l'accueil des thiéssois, ne s'est pas retenu pour s'insurger. « Je pensais que les Thiéssois allaient nous accueillir triomphalement en nous hébergeant, mais certains nous fuient et refusent de nous aménager un coin de leur maison où passer la nuit. Ils nous opposer un niet catégorique, en fermant la porte de leur maison», se désole ce jeune qui vient de Guédiawaye. «Nous ne sommes pas des voyous, encore moins des voleurs», pestent le garçon. «Notre guide a été arrêté, il est toujours détenu à la gendarmerie pour les besoins de l'enquête sur le meurtre de Bara sow et Ababacar Diagne, mais la vérité jaillira», jure-t-il. Selon lui, le Cheikh n'a ni tué ni commandité les meurtres. «Tant qu'il n'est pas relâché nous serons des sans domicile fixe à Thiès. Nous allons braver le froid, les moustiques et la faim parce que Cheikh Béthio est notre espoir. Il est le représentant de Serigne Saliou sur terre, mais les gens ne peuvent pas le comprendre», souffle-t-il. Brossant la personnalité de Cheikh Béthio, il met la dernière touche : «Il est très généreux et n'a fait de mal à personne ! »
«Si vous dites du mal à Cheikh Béthio, nous allons tous vous tuer»
Des jeunes filles ont aussi participé à la manifestation pour la libération de Cheikh Béthio Thioune. Et celle qu'on a accrochée à la langue bien pendue. Teint clair, une effigie de Serigne Bethio pendant sur sa poitrine, la demoiselle, très prétentieuse, profère des insultes à l'endroit de la presse. «Si vous dites du mal de Cheikh Béthio, nous allons tous vous tuer», menace-t-elle. Ne se maîtrisant plus, sa furie l'emporte sur les interpellations de ses «Ndayou daraas», qui n'ont pu la calmer. Elle n'a même pas hésité à traiter de traîtres les «Thiantacounes» qui préfèrent retourner chez eux pour dormir en toute quiétude. alors que leurs camarades dorment à la Promenade des Thiéssois, aux alentours des ex-écoles de formation des instituteurs.
De l'autre côté, un fait inédit. Une fillette de 17 ans tombe en syncope devant la grande porte du tribunal régional de Thiès sous le regard vigilant des bérets rouges, armés jusqu'aux dents. Moulée d'un body beige assorti d'un pantalon jean, les yeux écarquillés, elle est, sous le regard impuissant de son frère, secourue par des vendeurs de cartes de crédit et un caméraman de la 2stv. «Ma petite sœur est complètement cuite de fatigue. Depuis l'arrestation du Cheikh, elle n'a pas mangé», explique son frère. Une fidélité que tous les « thiantacounes » qui ont rallié la ville ont eu bandoulière. Et la foi en leur «Cheikh », comme une vitamine, leur permet de tenir le coup...
SOURCE : L’OBS CHEIKH ANTA DIOP
Sur ces visages crispés et renfrognés, se détachent celui de Ibrahima Seck. Mine triste, traits tirés de fatigue, son manque de sommeil tape à l’œil. Depuis deux jours, ce jeune homme passe la nuit à la belle étoile. Venu de Diourbel, il a explique qu'il n'est pas le seul à dormir dans les rues de Thiès. D'autres vivent, d'après lui, la même situation. «Il y a des talibés qui viennent de Rufisque, Thiaroye et d'autres localités qui n'ont nulle part ou dormir. Ces cartons et pagnes nous ont servi couchette», lâche-t-il. Mais, comme un seul homme, ils ne se départissent guère de leur solidarité. Se partageant biscuits, boisson, café Touba, sandwichs, ils essaient de meubler cette longue attente. Trop longue, elle semble ne point se terminer.
«Tant que le Cheikh n'est pas relâché, nous serons des sans-domicile fixe à Thiès»
Un tour au quartier Randouléne permet de voir la galère d'une autre couche de disciples de Cheikh Béthio. Oumar Djigo, très remonté et déçu de l'accueil des thiéssois, ne s'est pas retenu pour s'insurger. « Je pensais que les Thiéssois allaient nous accueillir triomphalement en nous hébergeant, mais certains nous fuient et refusent de nous aménager un coin de leur maison où passer la nuit. Ils nous opposer un niet catégorique, en fermant la porte de leur maison», se désole ce jeune qui vient de Guédiawaye. «Nous ne sommes pas des voyous, encore moins des voleurs», pestent le garçon. «Notre guide a été arrêté, il est toujours détenu à la gendarmerie pour les besoins de l'enquête sur le meurtre de Bara sow et Ababacar Diagne, mais la vérité jaillira», jure-t-il. Selon lui, le Cheikh n'a ni tué ni commandité les meurtres. «Tant qu'il n'est pas relâché nous serons des sans domicile fixe à Thiès. Nous allons braver le froid, les moustiques et la faim parce que Cheikh Béthio est notre espoir. Il est le représentant de Serigne Saliou sur terre, mais les gens ne peuvent pas le comprendre», souffle-t-il. Brossant la personnalité de Cheikh Béthio, il met la dernière touche : «Il est très généreux et n'a fait de mal à personne ! »
«Si vous dites du mal à Cheikh Béthio, nous allons tous vous tuer»
Des jeunes filles ont aussi participé à la manifestation pour la libération de Cheikh Béthio Thioune. Et celle qu'on a accrochée à la langue bien pendue. Teint clair, une effigie de Serigne Bethio pendant sur sa poitrine, la demoiselle, très prétentieuse, profère des insultes à l'endroit de la presse. «Si vous dites du mal de Cheikh Béthio, nous allons tous vous tuer», menace-t-elle. Ne se maîtrisant plus, sa furie l'emporte sur les interpellations de ses «Ndayou daraas», qui n'ont pu la calmer. Elle n'a même pas hésité à traiter de traîtres les «Thiantacounes» qui préfèrent retourner chez eux pour dormir en toute quiétude. alors que leurs camarades dorment à la Promenade des Thiéssois, aux alentours des ex-écoles de formation des instituteurs.
De l'autre côté, un fait inédit. Une fillette de 17 ans tombe en syncope devant la grande porte du tribunal régional de Thiès sous le regard vigilant des bérets rouges, armés jusqu'aux dents. Moulée d'un body beige assorti d'un pantalon jean, les yeux écarquillés, elle est, sous le regard impuissant de son frère, secourue par des vendeurs de cartes de crédit et un caméraman de la 2stv. «Ma petite sœur est complètement cuite de fatigue. Depuis l'arrestation du Cheikh, elle n'a pas mangé», explique son frère. Une fidélité que tous les « thiantacounes » qui ont rallié la ville ont eu bandoulière. Et la foi en leur «Cheikh », comme une vitamine, leur permet de tenir le coup...
SOURCE : L’OBS CHEIKH ANTA DIOP
26 Commentaires
Thiakhatoune
En Avril, 2012 (20:43 PM)Tafoukat
En Avril, 2012 (20:50 PM)Si Bethio doit croupir en prison pour des annees et qu'on laisse ces individus sans traitement,Dieu seul sait ce qu'ils seront capable de faire.
Grand Ngaido
En Avril, 2012 (20:53 PM)Kaba
En Avril, 2012 (21:00 PM)Diender
En Avril, 2012 (21:04 PM)je vous appelle au calme et laisser la justice faire le droit .
Femme2coeur
En Avril, 2012 (21:06 PM)Lawson
En Avril, 2012 (21:49 PM)Deug
En Avril, 2012 (22:11 PM)Reply_author
En Avril, 2023 (12:32 PM)Reply_author
En Avril, 2023 (12:44 PM)Xippi
En Avril, 2012 (22:23 PM)N'importe Quoi!
En Avril, 2012 (22:24 PM)Thiantanum1
En Avril, 2012 (22:38 PM)Zoum
En Avril, 2012 (22:47 PM)@thaiantanum1
En Avril, 2012 (22:48 PM)Deug
En Avril, 2012 (22:51 PM)Bethio Toune
En Avril, 2012 (23:15 PM)Grand Ngaido
En Avril, 2012 (23:43 PM)LIBEREZ BETHIO!!!
ARRETEZ LA VENGEANCE POLOTIQUE.
PERSONNE N'A VU BETHIO TIRE OU COUPE LA TETE.
LAMINE FAYE, BRUNO SIATTA ONT FAIT DES CHOSES DONT WADE OU DIOUF N'ONT EU AUCUNE IDEE.
Avant De Dormir
En Avril, 2012 (00:16 AM)Bethio Begue Badio
En Avril, 2012 (01:27 AM)Usa Texas-houston
En Avril, 2012 (02:54 AM)Khèll Khalàtte
En Avril, 2012 (05:15 AM)Deug
En Avril, 2012 (05:49 AM)Youma Aissa
En Avril, 2023 (17:30 PM)Manlawoon
En Avril, 2012 (09:10 AM)Bethio n'a encore rien vu.
c'est un "shirkman"(bokaalé kat la). jeul lu Yallah moom mu jokh ko nit nga xamné mbindeef la .
subhanallah !
Bethio =wade
En Avril, 2012 (09:42 AM)ALLEZ TRAVAILLEZ POUR VOS PARENTS ,LES ENFANTS DE BETHIO SONT DANS LEURS SALONS EN RIANT DE VOUS JEUNESSE PERDUE
Car Rapide
En Avril, 2012 (10:06 AM)Car Rapide
En Avril, 2012 (10:31 AM)Doff Bi
En Avril, 2012 (12:57 PM)Participer à la Discussion