Pourquoi compte-t-on autant de grossesses non désirées chez les jeunes filles ? Parce que l'éducation sexuelle reste à la porte de l'école, affirme le porte-parole des enseignantes de la banlieue, Nafi Ndiongue. Elle s’exprimait hier, à l’occasion de la célébration de la 5e édition de la Journée nationale de l’éducation des filles.
Les cours d'éducation sexuelle à l'école se focalisent toujours sur la reproduction et la prévention des maladies sexuellement transmissibles. Peu formés à ces questions délicates, les enseignants évitent souvent d'aborder le sujet, par crainte des réactions des parents. ‘Les ricanements gras et bêtes des adolescents sont toujours d'actualité lorsqu'on aborde la question des relations sexuelles. C'est donc un sujet qu'on a tendance à expédier un peu vite, en fin d'année’, reconnaît la porte-parole des enseignantes de la banlieue, Nafi Ndiongue. Selon elle, l'information en matière d'éducation à la sexualité doit entrer en milieu scolaire pour faire reculer le nombre de grossesses chez les mineures.
Aussi, la célébration hier de la Journée mondiale de l’éducation des filles a servi de prétexte aux enseignantes de la banlieue qui ont tenu un atelier sur l’intronisation de l’éducation sexuelle dès le cycle primaire. Cette initiative, selon la porte-parole des enseignantes, entre dans le cadre des jalons consistant à maintenir les filles à l’école. C’est dans cette perspective d’ailleurs que les enseignantes ont invité l’Etat à élaborer une loi sur l’apprentissage de l’éducation sexuelle à l’école. Et elles chargent leur ministère de tutelle pour qu’il s’occupe du plaidoyer auprès des autorités. ‘Dans cette mission, il doit insister sur la nécessité de se donner les moyens d’appliquer la loi en matière d’information et d’éducation à la sexualité à l’école, notamment à travers la mise en place d’un système de suivi opérationnel et de pilotage’, soutient Nafi Ndiongue.
Selon l’enseignante, c’est lors d’une enquête menée par des partenaires extérieurs, qu’elles se sont rendues compte de l’importance d’introduire l’éducation sexuelle dans les programmes scolaires. L’enquête a, en effet, permis de découvrir que la plupart des jeunes filles sont obligées de quitter l’école très tôt parce qu’elles ont été victimes de viols ou de grossesses non désirées. Et Nafi Ndiongue de souligner que ‘les insuffisances de l'éducation sexuelle à l'école sont à l’origine de ces situations intolérables’. Et elle estime que ’la persistance dans la population sénégalaise d’idées fausses et de lacunes importantes dans la connaissance de l’éducation sexuelle aggrave la situation’.
Sur un autre registre, Nafi Ndiongue proteste contre l’absence d’infirmière dans les établissements scolaires. Pour elle, ces agents de la santé doivent être présents dans les écoles, pour servir de relais aux enseignements, tout étant des confidentes pour les écolières victimes d’abus sexuels.
6 Commentaires
B52
En Novembre, 2010 (13:09 PM)GAYI MAYE PE
B52
En Novembre, 2010 (13:09 PM)Manou
En Novembre, 2010 (13:28 PM)Lady
En Novembre, 2010 (13:31 PM)Le sexe est un sujet tabou n'empêche que les jeune s'y adonnent! Alors mieux vaut en parler pour éviter de mauvaises surprises!
Gora
En Novembre, 2010 (16:28 PM)Keba Danso
En Novembre, 2010 (18:07 PM)Participer à la Discussion