«J’ai pris connaissance tout à l’heure d’un communiqué lu par le porte-parole de la Présidence sénégalaise (Serigne Mbacké Ndiaye). Je m’attendais tout à fait à un démenti de la Présidence sénégalaise. Je rappelle au Président Wade et à son fils qu’il y a eu deux remises, auxquelles ils ont participé l’un et l’autre. Une remise d’un million de dollars (environ 500 millions de francs ) qui a été faite par Karim Wade en personne à Dominique de Villepin, secrétaire général de l’Elysée, en ma seule présence. Il y avait un million de dollars ! », déclare Robert Bourgi joint par L’Observateur après le démenti de la Présidence.

Robert Bourgi ajoute que lors du deuxième versement qui s'est fait en sa présence, c’est toujours  Dominique de Villepin, ministre de l’Intérieur à l’époque, qui a reçu les fonds. « Il y avait le Président Wade, Karim et le Président Obiang Nguéma (Guinée Equatoriale) ce jour-là. Il a été remis à Dominique de Villepin après le déjeuner auquel ont assisté Dominique de Villepin, le Président Wade, son fils et moi-même. Nous sommes descendus dans le bureau du ministre de l’Intérieur, Dominique de Villepin. Et là, il a été remis une mallette à Dominique de Villepin. Le Président Obiang Nguéma en a fait de même. Et c’est moi Robert Bourgi qui ai arrangé, à la demande des deux présidents africains, cet entretien avec Dominique de Villepin. Je maintiens tout cela, malgré le démenti de la Présidence de la République auquel je m’attendais d’ailleurs », persiste-t-il.

Se montrant plus précis, il révèle que Karim Wade est arrivé avec une valise de commandant de bord remplie d’argent, d’un million de dollars exactement. « Il remet la valise à Dominique de Villepin en ma présence. Ensuite, je savais que le Président Obiang Nguéma de la Guinée Equatoriale allait remettre une somme d’argent à Dominique de Villepin. Je ne peux pas vous en dire beaucoup plus. C’était une mallette qui contenait des espèces.  Je regrette d’avoir attendu si longtemps. Je souhaite aujourd’hui que ça change. Je veux dévoiler cette partie occulte des relations existant entre les dirigeants de la France et l’Afrique. Je veux que ces relations entre la France et l’Afrique changent. Que les relations partent sur de nouvelles bases. Les Etats africains n’avaient absolument pas à financer les campagnes électorales françaises, et tout l’argent qui a été remis servirait plus utilement dans les pays d’où il provenait. Voilà ce qui m’a motivé », se justifie l'avocat.