KAYAR (Sénégal) - Plusieurs milliers de pêcheurs et armateurs ont manifesté mercredi au Sénégal, notamment à Kayar (nord de Dakar), contre la présence dans les eaux sénégalaises de navires étrangers qui, selon eux, sont autorisés par le gouvernement et pillent les ressources du pays.
"Na gnou fii djog!" (qu'ils s'en aillent, en langue nationale wolof), scandaient notamment les manifestants, en référence aux navires étrangers, lors d'une marche ayant rassemblé à Kayar (52 km au nord-est de Dakar) environ 1.000 personnes arborant des brassards rouges, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Non au bradage des ressources halieutiques!", "Koureichi (Thiam, ministre sénégalais de l'Economie maritime), dégage!", pouvait-on lire sur des banderoles et pancartes brandies dans la foule.
Mercredi a été décrétée "journée sans pêche. Personne n'est allé en mer" à Kayar, a assuré à l'AFP le président du Collectif national des pêcheurs du Sénégal, Abdoulaye Guèye Diop, basé dans cette localité qui est le troisième centre de pêche du pays après Joal et Mbour (sud-est de Dakar).
Les pêcheurs artisanaux et le Groupement des armateurs et industriels de la pêche au Sénégal (Gaipes), un syndicat patronal du secteur, dénoncent des licences "illégales" accordées à une vingtaine de navires étrangers présents depuis plusieurs mois dans les eaux sénégalaises.
Selon le Gaipes, ces bateaux "russes, béliziens, mauriciens, ukrainiens et comoriens" opèrent avec "la caution" du ministère sénégalais de l'Economie maritime et "par le biais d'accords signés et non enregistrés par le gouvernement". Ils visent des espèces pélagiques dont les sardinelles appelées localement "yaboye" et les chinchards.
"Nous refusons ces autorisations parce que les espèces pélagiques qui sont ciblées sont l'alimentation de nos populations. Aujourd'hui, la sardinelle coûte beaucoup plus cher, la caisse de 45 kg est passée de 3.000 FCFA (4,6 euros) l'année dernière à des sommes variant entre 12.500 et 15.000 FCFA (19 à 23 euros) actuellement", a affirmé Abdoulaye Guèye Diop.
Selon le Gaipes, des manifestations de protestation - marches ou sit-in - ont été organisées également dans d'autres villes du pays, dont Dakar, Joal, Mbour et Saint-Louis (nord). Aucune estimation n'était disponible sur la participation.
A Dakar, quelques milliers de manifestants ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes par la police arguant que la marche n'avait pas été autorisée, a précisé à l'AFP Dougoutigui Coulibaly, secrétaire général du Gaipes. Il y a eu au moins un blessé, un Espagnol qui a été molesté par les forces de l'ordre.
Selon M. Coulibaly, les organisateurs ont été avisés une heure avant son démarrage que la manifestation n'était pas autorisée: "Les gens s'étaient déjà rassemblés et attendaient" devant le port de Dakar, ils "ont été empêchés d'évoluer. On n'est plus dans un pays de droit!".
La pêche, un des principaux secteurs pourvoyeurs de devises au Sénégal, est depuis plusieurs années frappé par une raréfaction de la ressource et une diminution des revenus des pêcheurs.
9 Commentaires
Bira
En Mars, 2011 (00:01 AM)Djiha
En Mars, 2011 (00:04 AM)Cergy
En Mars, 2011 (00:28 AM)Gawlo
En Mars, 2011 (04:16 AM)Couye
En Mars, 2011 (08:23 AM)et prennez les bateau
et demandez des racons 300 0000 000 euroet partager vous
Anti- Wade &pds
En Mars, 2011 (09:51 AM)Ndoumbé
En Mars, 2011 (09:55 AM)Opui
En Mars, 2011 (12:36 PM)Molle
En Avril, 2011 (08:32 AM)Participer à la Discussion