Gérant d’un immeuble R+3, sis à Colobane, à environ cent mètres de l’ambassade de Mauritanie, Souleymane Sakho, s’est suicidé dans la nuit du mardi au mercredi dernier, en se pendant à l’aide d’une corde dans les toilettes de son domicile. Son corps a été acheminé à la morgue de l’hôpital A. Le Dantec et la police a ouvert une enquête.
Sa pendaison a pris de court ses proches. En témoigne l’atmosphère qui régnait hier à notre arrivée vers 12h30mn à la devanture de l’immeuble R+3 abritant la maison mortuaire, sise à la rue 40 du quartier Colobane. Pas de tentes ni de personnes en sanglots. Il n’y a que quelques dames d’un âge mûr, portant des foulards qui laissent présager un triste événement. En face de l’immeuble, des groupuscules de personnes assises sur des nattes posées sur le trottoir, cogitent, certainement sur le mobile du suicide de Souleymane Sakho. Un homme qui s’est donné la mort par pendaison, nuitamment dans les toilettes du rez-de-chaussée où il occupe une chambre avec son épouse. Binta Amadou Niang, trouvé sur place, a déjà enfilé ses habits de veuve. Tout de blanc vêtue, elle porte un voile de même couleur qui ne laisse paraître qu’une partie de son visage trempé par des larmes qui perlent de ses yeux. La tête baissée, le regard figé, le ton posé, Bineta A. Niang vit l’angoisse d’avoir perdu pour toujours un être cher : son époux. Elle est entourée de proches, essentiellement des dames, qui se sont entassées dans sa chambre pour lui témoigner leur compassion. Éventails en main, elles ventilent la veuve. Malgré sa douleur, elle accepte de revenir sur ces événements douloureux, se demandant encore ce qui a pu pousser son mari à se pendre : «Souleymane Sakho était un fervent musulman. Pour tout vous dire, je n’ai rien vu venir. Pas une seule fois je n’ai senti qu’il était stressé ou angoissé, il était resté le même, serein durant tout ce temps».
Les derniers instants du défunt
De son époux, Bineta ne garde que de bons souvenirs. «Souleymane Sakho était mon époux, il a été un mari exemplaire. Nous avons toujours vécu ensemble en de très bons termes. Je ne lui prête pas ce témoignage juste parce qu’il n’est plus de ce monde, mais parce que c’est ainsi que j’ai vécu à ses côtés. Il était courtois, disponible à mon égard. Il était aussi pieux et très entreprenant. Il voulait toujours que sa famille et ses parents ne manquent de rien. C’est ainsi qu’en plus de la gestion de l’immeuble dont il avait la charge, il gérait un télécentre», témoigne Bineta Niang, qui a puisé dans ses ressources intérieures pour parler de manière audible.
Bineta Niang et Souleymane Sakho se sont mariés en 1986. Une union cimentée par la naissance d’un garçon âgé aujourd’hui de 18 ans.
Les derniers instants de la vie de son mari, Bineta Niang s’en souvient. Un souvenir qui ne la quittera jamais. «La veille de son suicide, (nuit du mardi au mercredi dernier), nous étions comme d’habitude ensemble dans son télécentre qui est quasiment contiguë à l’immeuble que nous habitons et dont il est chargé de la gérance. À un certain moment de la nuit, il m’a laissée sur place et s’est rendu à la maison avant de revenir me chercher. Il était environ 2 heures du matin. Mais avec le recul, je m’aperçois que mon mari avait l’air tendu. Il m’a demandé avec insistance de venir me coucher, sous prétexte qu’il faisait nuit», raconte-t-elle.
A force d’insister, Bineta Niang effectue sa dernière prière de la nuit «guéwé» et rejoint son mari dans leur chambre. «J’ai fait le lit et je me souviens que mon mari s’est couché avant moi. Il s’est tout de suite endormi. Du moins, il donnait l’air de quelqu’un qui dormait profondément. Avec ce qui s’est passé, je me demande s’il dormait réellement, si ce n’était pas pour m’amener à l’imiter rapidement». Bineta ne tarde pas à être dans les bras de Morphée. Son réveil sera brutal.
«Lorsque j’ai découvert son corps, j’ai crié comme pas possible»
Aux environs de 4 heures du matin, alors qu’elle dormait profondément, son voisin, qui s’était rendu dans les toilettes, est tombé sur la scène macabre. Il est venu frapper en catastrophe sur ma porte. «J’ai été tellement effrayée par ce réveil brutal en plein milieu de la nuit que je ne me suis même pas rendu compte, sur le coup, que mon époux n’était plus sur le lit», dit-elle. C’est lorsqu’elle a ouvert la porte qu’elle a remarqué que son mari n’était pas dans la chambre. Spontanément, avant même que son voisin ne place un mot, elle lui demande : «Où est Sakho» ? (c’est ainsi qu’elle appelle affectueusement son défunt époux). Le voisin lui répond : «C’est plutôt à toi de me dire où se trouve ton mari». Bineta commence à paniquer, avant de se calmer, pensant que son mari se trouvait à la mosquée. Une idée qu’elle rejette très vite, se rappelant que d’habitude, pour aller à la prière de l’aube comme il le fait toujours, Sakho prenait la peine de l’avertir. «Tous les matins à l’aube, il priait à la mosquée, mais avant de partir, il me réveillait pour que je fasse ma prière», a-t-elle lancé.
Ce n’est qu’à ce moment que le voisin s’est résolu à lui indiquer les toilettes. «J’ai tout de suite eu un mauvais pressentiment, vu la façon dont il m’a fait cette suggestion. Je lui ai demandé ce que mon mari pouvait bien faire dans les toilettes à cette heure. Lorsque j’ai vu le corps pendant de mon mari, j’ai crié comme une sirène. La grande sœur de sa mère, son frère et d’autres occupants de l’immeuble ont accouru et sont tombés sur la scène. L’affaire s’est ébruitée et son frère a alerté la police et les sapeurs-pompiers», narre la femme.
Interpellée sur le mobile du suicide de son mari, Bineta Niang cherche ses mots, puis affirme difficilement : «Je pense qu’il avait quelques soucis avec la gestion de l’immeuble. Mais encore une fois, il ne s’était jamais confié ouvertement à moi sur ce sujet... ». Subitement, sa voix se casse, l’émotion l’étreint. Elle fait signe courtoisement qu’elle ne peut plus continuer.
La police de la Médina ouvre une enquête, une autopsie ordonnée
À la rue 40 de Colobane, la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre. Nombre de personnes épiloguent encore sur le mobile de ce suicide. Une question à laquelle les policiers du commissariat de la Médina vont devoir répondre. Alertés à la suite de la découverte du corps sans vie de Souleymane Sakho pendu haut et court, le commissaire El Hadji Dramé et ses hommes se sont rendus sur les lieux pour procéder au constat d’usage. En compagnie des sapeurs-pompiers, ils ont pu procéder à l’identification du défunt, né le 27 mai 1963 à Doumga Ouro Alfa, localité située dans la région de Matam. Marié à la dame Bineta Amadou Niang et père d’un enfant âgé de 18 ans, il était le gérant de l’immeuble (R+3) où il vivait paisiblement avec sa famille.
Les investigations menées par les limiers ont permis de savoir que la veille du drame, il avait passé la nuit en compagnie «de sa dame, qu’il a dorlotée avant de se lever discrètement en pleine nuit pour passer à l’acte».
Très entreprenant de son vivant, il a séjourné en Côte d’ivoire avant de revenir à Dakar où il a pris femme. Au terme de l’enquête de proximité des limiers, les sapeurs-pompiers ont procédé à l’enlèvement du corps, acheminé par la suite à la morgue de l’hôpital Aristide Le Dantec pour les besoins de l’autopsie, suite à une réquisition à personne qualifiée faite par les limiers de la Médina. Ces derniers ont par ailleurs mis sous scellé les objets trouvés sur les lieux du drame et poursuivent leurs investigations pour élucider le mystère de ce suicide. Souleymane Sakho sera inhumé très prochainement dans son village natal de Doumga Ouro Alfa.
26 Commentaires
Iso
En Juillet, 2011 (10:36 AM)Man Rek
En Juillet, 2011 (10:47 AM)Mokk Mi
En Juillet, 2011 (10:53 AM)Sant Rek
En Juillet, 2011 (10:54 AM)Mdrrrr
En Juillet, 2011 (11:00 AM)Bobo
En Juillet, 2011 (11:07 AM)Bii Pullo
En Juillet, 2011 (11:13 AM)Mama
En Juillet, 2011 (11:47 AM)Wayé mo yalla beuri yeurmandém yeup thi kouko ngeum lay wakhal.té kou yalla yeureumoul gueureumou kou khamouma nouko domou adama di yeureum ba diko nianal sakh.(bougueul alakhira ba kérok bis penci)
Fana Fana
En Juillet, 2011 (11:52 AM)1-pour rien au monde ,le suicide ne peut etre une solution face aux problémes et difficultés rencontées sur terre et quelqu'en soit leur nature et leur persistance
2-les senegalais doivent davantage tisser des lien de solidarité aussi bien dans la famille que dans la société pour eviter l'isolement des individus ,principale cause des suicides
Toubabounioul
En Juillet, 2011 (11:54 AM)Faride
En Juillet, 2011 (12:17 PM)Dior
En Juillet, 2011 (12:24 PM)Dior
En Juillet, 2011 (12:26 PM)Dianakh
En Juillet, 2011 (12:41 PM)Ngagne 2
En Juillet, 2011 (13:06 PM)Quel énigme.
Un bon musulman qui va prie régulièrement à la mosquée et qui se suicide. ça laisse perplexe.
Cet homme a beaucoup souffert dans sa vie.
Il emporte avec lui ses blessures et ses maux du coeur.
Cdlove
En Juillet, 2011 (13:26 PM)Kourourof
En Juillet, 2011 (14:30 PM)Triste Constat
En Mai, 2022 (12:47 PM)Wade gnou rekk declarer: je vais fabriquer des milliardaires spontanés : Hoop génération de relevé suivez moi au trésor - ouvres les coffres servez vous
après Macky vient ouvrir plus de coffre et hoop tout le monde allez y c'est l'Apernoce qui prend le relais de l'alternons - Gorgui Wade meunoul -il essaye seulement allez vite Poste port COUD impôt et domaines - emprunt obligatoires , endettement ect... servez vous - 9000 milliards dette PSE utilisez pour campagne électorale - victoires - ne le signez pas servez vous à condition que vous gagniez dans vos circonscription.
This is the sad fate of my country in the last two decades.
Bil
En Juillet, 2011 (14:31 PM)Je me suis mis plusieurs scénarios mais j'ai toujours la chance de ne pas franchir le cap.C'est Dieu qui nous donne cette force de ne pas succomber.
J'ai perdu mon boulot a cause (parmi tant d'autres) d'un senegalais que j'aidais.
Mes epouses m'ont quittés.
Mes amis ne m'appellent plus.
Mon telephone reste 2 mois sans appel
(MDR je m'appelle des fois dans le bus ddk en faisant sonner mon tel et parler devant les gens) afin de me "valoriser".
Mes soeurs ,cousines et nieces me denigrent ( parce que je ne donne plus d'aides)
JE SUIS SEUL ET JE NAI PLUS DE VIE SOCIALE.
Malgre tout cela, j'aurai honte de me tuer parce que je ne vais pas bien.
Alhamdoulilahi du fait que Dieu m'épargne cette etape qui est le suicide.
Je tenais à en parler parce que je connais pas mal de personnes qui viennent sur ce site SENEWEB et me cotoie certains jours sans se rendre de ma misere sociale et materielle.
Boy_serere
En Juillet, 2011 (14:55 PM)Bil, je crois c une chance au moins k tt le monde t'es fui. ca montre kil netait attire k par largent. fait du sport et prie bcp. inch'allah ca va aller. natou la , cava passer. deja tu es bien vivant et apparemment en bonne sante pour prendre part a ce forum.relax cherche du trvail tjrs et recommence pas les erreurs du passe (donner trop d'argent, etc).
Mil
En Juillet, 2011 (16:31 PM)@damabakh
En Juillet, 2011 (16:38 PM)Damabakh , niit kou sokhor nga, tu ne racontes que des betises, aucune compassion, aucun respect....Tu n apportes rien de positif aux gens.....lou bone rek ngueye wakh.
Reply_author
En Mai, 2022 (16:47 PM)Reply_author
En Mai, 2022 (19:42 PM)Alerte
En Juillet, 2011 (17:07 PM)Mimou
En Juillet, 2011 (18:51 PM)PS: paix a son ame!
Moi
En Juillet, 2011 (20:23 PM)De la part d'un ouro alphanadio.
Habitant Colobane
En Septembre, 2011 (12:41 PM)Cette homme s'acquitter de c prier quotidienne mais il commis
Un des plus gros pêcher qu'il a mène a sa perte !
Les prophètes d'allah on tous ordonnes a leur communauté de ne pas manger
l'héritage des orphelins !!!!!!
Dounga Ouro Theirno
En Septembre, 2011 (12:46 PM)Participer à la Discussion