Ce lundi, avant-veille de match de Ligue des champions contre Eindhoven, l'entraînement de l'Atlético de Madrid s'est prolongé avec une interminable séance d'étirements. Le 0-3 subi à Vicente-Calderon face au Real Madrid, deux jours avant, n'est toujours pas digéré. Antoine Griezmann débarque en survêtement Givenchy à notre rendez-vous, dans une suite d'un Marriott de la banlieue madrilène. La mine chiffonnée, le verbe rare et le moral en bataille. Il va falloir ruser pour le décontracter. La presse madrilène, qu'il s'agisse de Marca ou AS, souligne son passage à vide. Le Français n'a pas marqué en Liga lors des cinq dernières journées. Mais, après quelques questions de chauffe, le naturel joyeux reprend le dessus : Griezmann se fend de son premier sourire. Deux thèmes à notre programme du jour : sa relation aux fans, qu'il entretient avec beaucoup de respect pour eux, n'oubliant pas qu'il fut lui-même, et demeure, un chasseur d'autographes ou de maillots. Et aussi son amour du football sud-américain et de la culture de combat qui y est associée. Une vraie découverte.
Vous avez des problèmes de voisinage ?
De voisinage ? Ah ! Avec Cristiano Ronaldo... Nous étions voisins, nos maisons étaient mitoyennes. Il passait chaque jour devant la maison. On se saluait toujours. Mais j'ai déménagé l'an passé. Pas très loin, mais forcément on se croise moins, même si on se salue toujours avant les matches. En fait, le jour où nous nous sommes vraiment parlé, c'était cet été à Miami. J'étais en vacances là-bas et avec Erika, ma compagne, on est tombés sur Cristiano et ses potes installés dans le même restaurant. Un hasard incroyable. Je suis allé le saluer et je l'ai félicité pour la victoire du Portugal à l'Euro et pour la Ligue des champions.
Dans une interview que Ronaldo vient d'accorder à « France Football » il raconte d'ailleurs que, ce jour-là, vous lui avez dit en riant : « Je t'ai détesté après la finale de l'Euro ! »
(Il sourit.) Oui, oui, on s'est chambrés. Enfin, j'ai juste plaisanté comme ça, parce qu'il m'en a fallu du temps pour digérer cette défaite en finale. Mais, franchement, ce n'est pas parce qu'il m'a battu sur deux compétitions importantes et qu'il a réussi un triplé le week-end dernier chez nous que mon regard change. J'ai un grand respect pour lui.
Adolescent, vous étiez fan de David Beckham, le seriez-vous de Ronaldo si vous étiez encore ce jeune garçon qui punaisait des posters dans sa chambre ?
Je pense que je serais fan des Messi, Ronaldo, Neymar et aussi de Paul, sûrement. Pogba, c'est un joueur qu'on voit beaucoup, qui prend bien la lumière, sur le terrain et en dehors.
Vous êtes plutôt discret, un peu casanier, tranquille, une sorte d'anti-Ronaldo, et vous le croisez dans un cadre un peu show-off à Miami en plein été. Vous vous étiez égaré ?
C'est compliqué de vivre normalement. Nous sommes extrêmement sollicités alors qu'aux États-Unis on arrive à être tranquille. J'adore y passer mes vacances. J'y retourne d'ailleurs cet hiver pour aller voir des matches de NBA, et sans doute encore l'été prochain. Là, c'était juste un hasard incroyable. Non, ce qui pèse ce sont les obligations hors foot. Les shootings photo pour un journal ou un sponsor. Quand tu joues des matches importants tous les trois jours, tu as envie de te reposer, tu es vidé. Plus encore quand tu perds. L'autre fois, j'ai fait une séance de cinq heures pour Gillette, trois heures pour Beats... J'essaye toujours de rester de bonne humeur et de répondre présent. Mais...
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