Mamadou Koumé raconte ses couvertures en télex et fax

Le président de l’Association nationale de la presse sportive (ANPS), Mamadou Koumé, qui ne quitte jamais sa tablette, a pourtant vécu à des années lumières de cet outil moderne, au début de sa carrière de reporter, en utilisant tour à tour le télex et le fax alors qu’il couvrait des championnats d’Afrique de basket pour le quotidien Le Soleil. ‘’A l’époque, c’était véritablement compliqué. C’était la grande difficulté à l’époque pour envoyer ses papiers’’, souffle le président de l’ANPS qui veille sur ses jeunes confrères à la Maison de la presse sportive du Sénégal à Mongomo. Interpellé par l’envoyé spécial de l’APS à la CAN 2015, il rappelle le souvenir du championnat d’Afrique de basket féminin de Mogadiscio (Somalie) en 1981. 

 ‘’A l’époque, c’était le télex, on écrivait le texte à la main et l’amenait à la Poste, charge à l’opérateur de l’acheminer’’, se souvient le formateur au Centre des études des sciences et techniques de l’information (CEST) à l’université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar. ''Avant de faire le déplacement vers le lieu de la compétition, on achetait une carte téléphonique auprès de la société nationale de télécommunications à Dakar. C’est grâce à cette carte qu’on faisait l’envoi'', rapporte le reporter sportif qui rappelle que l’envoyé spécial était ''très limité'' dans la couverture de l’événement. ‘’Non seulement, on passait deux à trois heures de queue mais l’opérateur servait en premier les nationaux avant de faire attention aux étrangers’’, se souvient l’envoyé spécial du Soleil à cette compétition. 

Quatre années plus tard, en 1985, Mamadou Koumé s’est retrouvé à couvrir à Abidjan (Côte d’Ivoire), un autre championnat d’Afrique ‘’avec une grande avancée technologique à l’époque qu’était le fax’’. ‘’C’était un grand progrès par rapport au télex et on dactylographiait les papiers qui devaient être envoyés à la rédaction’’, a-t-il dit, relevant que la crainte, c’est de devoir reprendre les envois qui étaient mal tombés. ''Mais les difficultés n’avaient rien à avoir par rapport au télex'', a expliqué l’ancien directeur général de l’Agence de presse sénégalaise (APS). Selon M. Koumé, l’Internet et la téléphonie mobile ont révolutionné la couverture des événements sportifs. ‘’On peut avoir une information de première main et l’envoyer à l’instant avec son portable. C’est vraiment une avancée téléphonique extraordinaire par rapport aux années 1980 où l’envoyé spécial n’était joint que quand il se trouvait à son hôtel’’, a-t-il expliqué. ''Avec l'Internet, il y a aussi cette possibilité de varier les angles et faire beaucoup de genres rédactionnels,'' a indiqué le formateur à l’école de journalisme de l’UCAD. SD/AD