Après un début de saison irréprochable dans sa nouvelle formation du PSG, Kylian Mbappé s’est montré plus fébrile sur la pelouse de Dijon. Et s’en est presque rassurant.
Un jeu de jambe époustouflant, des dribbles parfait, une solidité impressionnante dans les duels et une faculté à se projeter déconcertante : que ce soit sur le plan physique ou technique, Kylian Mbappé n’a cessé d’étaler toute sa panoplie de compétences sous les yeux de l’Europe. Et à seulement 18 ans, on se demandait bien ou le gamin de Bondy allait bien pouvoir s’arrêter.
Six mois extraordinaires sous le maillot de l’AS Monaco, dont une campagne de Ligue des champions ébouriffante, une arrivée ultra-médiatisée dans la capitale, 120 sur la table, et voilà que quelques matches plus tard, l’enfant prodige faisait taire tous les doutes. Et s’offrait au passage, le luxe de figurer dans la liste des 30 finalistes pour le Ballon d’Or.
Oui, le talent était toujours là, les performances et les statistiques aussi. Bref, s’en était presque trop pour un joueur tellement parfait qu’on se demandait où serait la faille.
Unai Emery s’est chargé de nous la montrer. Samedi soir, sur la superbe pelouse dijonnaise, Mbappé a été positionné en pointe de l’attaque francilienne. On était loin, de son duo d’attaque de Monaco formé à l’époque avec Falcao où il évoluait à gauche, de son repositionnement à droite d’un trio offensif avec le PSG, et d’une place de milieux droit testé en équipe de France. Chaque fois, pourtant, le joueur avait répondu présent aux diverses expérimentations tactiques qui mettaient son talent à l’épreuve. Être tout seul, isolé en pointe, c’était une sorte de redécouverte pour Mbappé, et ça s’est vu.
Clairement esseulé et ultra-bien couvert par une défense dijonnaise surprenante, le n°29 n’a touché que très très peu de ballons durant cette rencontre, réalisant seulement 15 petites passes au total, en 90 minutes de jeu. Personne n’en a réalisé moins durant la rencontre, c’est trois fois moins que n’importe quel autre joueur de champ côté parisien (et puis même Areola en a réalisé 20). Autant dire qu’on est loin de ses ratios habituels lorsqu’il évolue sur le flanc droit de l’attaque.
Alors comme personne ne se gêne quand Cavani titube devant les buts, il était légitime de rappeler combien, ce samedi soir, Mbappé n’a pas été exempt de tout reproches. Oui, à au moins deux reprises, la petite star du PSG aurait pu délivrer les siens, et n’a pas fait preuve d’une grande lucidité dans le dernier geste. Dommage, quand ni Di Maria ni Neymar ne sont là pour relever le niveau comptable, et qu’on a pour mission d’être l’avant-centre n°1. Mbappé l’a appris à ses dépends : chercher Neymar à tout prix n’est pas forcément salvateur, et porter l’attaque sur ses épaules, n’est pas forcément valorisant quand on fait face à des adversaires plus combatifs que jamais.
Mais cette contre-performance a le mérite d’appuyer quelques arguments pour la suite de la saison. D’abord, cette difficulté à percer la défense bien articulée de Dijon, à prendre la profondeur quand les coéquipiers ne sont pas plus démarqués, a rappelé combien le travail de sape de Cavani n’était pas toujours évident. Le Matador était absent, hier soir, mais a fait sentir son importance dans le groupe francilien. Lui aussi, rate beaucoup, mais a le privilège de marquer en contrepartie. Et il est parfois bon, aussi, de se rendre compte à la fois que Mbappé n’est pas si parfait, mais aussi et surtout que Cavani reste indéboulonnable malgré ses imperfections au poste de n°9. Et puis l’un a 30 ans et toute une carrière dans les jambes, l’autre n’a que 18 ans, et encore tout à apprendre. Mais aucun n’est à condamner, dans un sens comme dans l’autre.
1 Commentaires
Anonyme
En Octobre, 2017 (19:42 PM)Participer à la Discussion