Le rapport accablant de l'ONU sur les évènements survenus en mars 2022 à Moura (Mali) raconte en détails cinq jours d'horreur au cours desquels au moins 500 civils auraient été exécutés par des soldats maliens et des militaires "étrangers".
Les témoignages cités suggèrent que les exécutions ont essentiellement eu lieu par balle. Les personnes exécutées auraient été jetées dans plusieurs fosses communes creusées par des habitants sur ordre des militaires, selon les enquêteurs.
"Ceux qui résistaient ou essayaient de fuir étaient systématiquement exécutés autant par les militaires blancs que les Fama (Forces armées maliennes) et traînés dans la fosse. Les exécutions ont continué toute la journée, c'était insupportable", témoigne un habitant cité dans le rapport.
Les autorités maliennes n'ont jamais autorisé les enquêteurs à se rendre à Moura en dehors d'un survol initial. Les enquêteurs ont mené 157 entretiens individuels avec des victimes, habitants, humanitaires... et 11 entretiens de groupes, et travaillé pendant sept mois.
L'information est très compliquée à obtenir dans ces zones pour diverses raisons: difficulté d'accès à des zones dangereuses et reculées qui sont le théâtre d'opérations militaires, insuffisance des moyens de communication et des relais d'information, peur de parler dans un contexte de représailles permanentes et de forte pression politique.
"Plusieurs témoins ont exprimé de vives inquiétudes pour leur sécurité", dit le rapport. Certaines sources ont été interpellées par les services maliens au cours de leurs entretiens avec des chargés des droits de l'Homme, et d'autres auraient reçu ordre de ne pas collaborer à l'enquête, dit le rapport.
Une dizaine de jours après les faits, des jihadistes sont revenus sur place et ont enlevé au moins dix personnes accusées de coopérer avec l'armée malienne et qui sont portées disparues depuis, selon le rapport.
Les seules traces visuelles des événements sont des photographies aériennes montrant des tas de motos calcinées.
Mais le récit onusien corrobore les informations de différentes ONG en amplifiant encore le bilan humain, et infirme le narratif de la junte au pouvoir.
Trois heures d'assaut
Le 27 mars 2022, une foire aux bestiaux bat son plein à Moura, localité rurale au bord d'un affluent du fleuve Niger où des milliers de civils sont venus s'approvisionner en prévision du Ramadan.
La zone est réputée être depuis des années un fief de la Katiba Macina, affiliée au Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), lui-même affilié à Al-Qaïda. Une trentaine de membres de jihadistes se seraient trouvés dans la foule.
Vers 11H00, cinq hélicoptères apparaissent dans le ciel. L'un d'eux aurait ouvert le feu "de manière indiscriminée" en direction du marché, des jihadistes auraient alors riposté.
Quatre hélicoptères débarquent une centaine d'hommes: des militaires maliens, mais également des hommes blancs en treillis parlant une langue "inconnue"; ni le français, langue officielle, ni l'anglais.
L'assaut dure trois heures. Trente personnes sont tuées, dont une douzaine de jihadistes. Une fois maîtres du terrain, les soldats maliens et leurs alliés blancs auraient interpellé au moins 3.000 personnes, des hommes de tous âges".
"La majorité des personnes exécutées ont été identifiées comme des terroristes sur la base d'un tri basé sur l'observation de signes apparents tels qu'avoir une longue barbe, un pantalon qui n'arrive pas à la cheville, des traces sur les épaules interprétées comme une habitude de port d'arme, ou encore le fait de montrer la peur", précise le rapport.
Plusieurs sources affirment que les militaires prétendent détenir une machine à détecter les "terroristes". Tous les hommes, y compris le chef du village, reçoivent l'ordre de passer devant. Quand la machine émet un signal sonore, la personne est condamnée à mort.
Entre le 27 et le 31 mars, les militaires multiplient fouilles et arrestations.
Au moins 58 personnes sont arrêtées, parmi lesquelles certaines sont torturées et maltraitées selon l'ONU, qui précise que 47 sont désormais libres.
Un homme arrêté raconte: "Les militaires nous ont giflés, donné des coups de poing, piétiné avec des coups de pieds sur la tête, frappé avec des cordelettes et avec les crosses de leurs armes. Ils nous traitaient de jihadistes, nous accusaient de tuer nos propres frères et de détruire notre pays. Je leur répondais que je ne savais rien de tout ça et que je ne suis pas djihadiste".
Cinquante-huit femmes et jeunes filles auraient été victimes de viol et d'autres formes de violences sexuelles.
11 Commentaires
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En Mai, 2023 (14:29 PM)Seneweb Arrested De Reflechir
En Mai, 2023 (14:35 PM)Reply_author
En Mai, 2023 (15:41 PM)L'afrique Est Foutue
En Mai, 2023 (14:54 PM)Senegalais Au Fait De L Actual
En Mai, 2023 (14:58 PM)Mais comme l ONU est le bras politique de l impérialisme,la CPI,le bras judiciaire,l OTAN,le bras armé,alors tout est bon pour discréditer l armé malienne qui a osé dire aux soldats étrangers"FOUTEZ LE CAMP".
Nous africains,nous collaboreront avec qui nous voulons,que cela vous déplaise ou non,allez au diable.
Vous avez avec foutu la Lybie dans le chaos et avez libérez des stock d armes qui alimentent le grand banditisme au Sahel,comme vous avez foutu le bordel en Irak et favorisé la naissance de DAECH.
Y a pas pire que ces régimes occidentaux de merde qui ne songent qu a leurs interets.
Combien d Agents français ont foutu le bordel dans nos pays ?de BOB DENARD a Paul AUSSARESSE?
Sarco est tranquille en France ,mais sa conscience est tachée de sang.
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En Mai, 2023 (18:30 PM)Tout ce qui ne va pas dans le sens de leur manipulations idéologiques est à la solde de la France et des grands satans ... C'en est pathétique d'indignité
Tout ce qui ne va pas dans le sens de leur manipulations idéologiques est à la solde de la France et des grands satans ... C'en est pathétique d'indignité
Tout ce qui ne va pas dans le sens de leur manipulations idéologiques est à la solde de la France et des grands satans ... C'en est pathétique d'indignité
Pourquoi elle n enquete jamais pour certains massacres?
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