CORRESPONDANCES DE LA LINGUERE NDATE YALLA MBODJ AVEC LE GOUVERNEUR DE SAINT LOUIS

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CORRESPONDANCES DE LA LINGUERE NDATE YALLA MBODJ AVEC LE GOUVERNEUR DE SAINT LOUIS

  

Archives nationales du Sénégal 13 G 91 

Correspondance  des chefs du Waalo

 Lettre n° 85 parvenues au gouverneur de

 Saint -Louis  le 23 Mai 1851

Ndatté Yalla  à Monsieur le Gouverneur,

Le but de cette lettre est pour vous faire connaître que l’île de Boyo* m’appartient depuis mon grand père jusqu’ à moi aujourd’hui ,il n y a personne qui puisse dire que ce pays lui appartient, il est à moi seule .Je n’ai pas vendu ce terrain à personne,je ne  l’ai confié à personne ni à aucun blanc, les gens à qui j’ai confié ce terrain ont le droit d’en faire ce qu ils veulent, moi je n ai rein à dire, personne ne peux prendre ce terrain sans leur autorisation ; pour vous prouver que cette lettre vient de moi lorsque la palabre fut fini  à Lampsar vous étes rentré au fort. Là je vins vous trouver avec mon mari, vous étiez accompagné de Mr Alsace et de Bamar, vous m’avez dit que vous désiriez me voir seule , pour parler, je vous ai répondu que qu il n y avait que là mon mari et mon frère.

Vous m’aviez demandé aussi quel était le chef du Walo aujourd’hui je vous ai répondu le chef du Walo c’est moi .Si cela  est vrai la lettre vient de moi Je désire que personne ne prenne possession de mon territoire.

L’île de Boyo  se trouve actuellement en République Islamique de Mauritanie à 15 km au nord de Saint-Louis du Sénégal Il abrite le village de N’Diago  .C’est le berceau de la famille Boye de Saint-Louis

Archives nationales du Sénégal 13 G 91 

Correspondance  des chefs du Waalo

 Lettre n° 93 parvenue au gouverneur de

 Saint -Louis  le 16 Janvier1854

Le Brack :,Ndatté Yalla : Marosso , Becquenegue ; Boye et Guirafe  Minguéye

 à Monsieur le Gouverneur,

Salut

Cette lettre  a pour but de vous faire  savoir que  Boyo nous  appartient si vous n’ajoutez pas foi à nos paroles  vous pouvez prendre des renseignements  auprès de tous les gens de Saint-Louis car nous n’avons affaire qu à vous seul.

 Depuis   que Boyo existe nous n’avions jamais vu mettre  un Boye Boye aux fers  par un particulier. Quand un blanc  a des affaires avec un chef de Boyo , il n’a qu’a vous adresser une réclamation pour que vous nous la transmettiez ;selon nous on ne doit pas mettre un canon de fusil sur la poitrine d’un Boye Boyo  ou venir le prendre dans son pays   pour  le  mettre aux fers. Celui qui fait cela doit le   payer de son sang. Mais ce qui est fait est fait.

  Nous ne voulons faire de tort à personne  et nous vous prions de vouloir bien nous accorder une entrevue  à un endroit que vous nous fixerez vous-même.

Un captif de Marosso , qu’un homme du Sénégal a passé dans une embarcation , il faudra  qu’il le libère ou qu’il en paye la valeur parce que ce captif nous appartient.

 Nous vous demandons aussi  que le blanc qui est cause de toutes ces affaires soit expulsé de Boye.

 

Archives nationales du Sénégal 13 G 91 

Correspondance  des chefs du Waalo

Lettre  n °95 parvenue   au gouverneur de Saint -Louis le 27 février 1851

Brack   ,Ndatté , Maarosso*,  Beukneg Ndiourbel*     au Gouverneur  Salut,

 Cette lettre a pour but de vous prier de dire à l’Alkaty * la somme que le Wallo reste vous devoir ; quand à nous nous prétendons que nous avons payé  toute notre dette avec les coutumes* de l’escale*  et celles de Saint-Louis. Chaque fois que nous le demandons,on nous dit que c’est n’est pas encore fini, aujourd’hui nous n’écouterons pas d’autres paroles  que la votre.  En outre  les dettes particulières des gens de Saint- Louis au Wallo ne doivent pas être payées sur la coutume  parce que  nous ne pouvons pas payer pour les autres les dettes que nous n’avons pas contractées.

 Celui qui connaît son débiteur doit s’adresser à lui directement. Nous vous prévenons aussi que nous n’avons  vendu l’île de Sorr à personne et que nous n’avons pas l’intention  de la vendre ; on aurait dit que les gens du Sénégal* y ont établi des lougans* sans nous demander et sans notre consentement  nous vous demandons des explications à cet égard.

Coutumes : ceux sont les impôts et taxes que les marchands européens doivent payer   pour être autoriser à commercer librement au Walo Beukkneg Ndiourbel : Il était le chef des captifs de la couronne il s’occupait du cabinet royal et était chargé de transmettre les instructions du Brack et de la Linguére Escale : port fluvial ou les marchands européens débarquent leurs produits Lougan : ancien mot français signifiant champ. Maarosso : frère paternel du Brack il gouvernait la zone de Rosso. Alkaty : Captif de la couronne c’est un  agent du Brack ou de la Linguére chargé de percevoir  les impôts et taxes que les marchands européens  pour être autorisé à commercer librement au Walo Gens du Sénégal : ceux sont toutes les personnes assujettis à l’autorité du Gouverneur.

 

Archives nationales du Sénégal 13 G 91 Correspondance  des chefs du Waalo Lettre N°75      adressée à la Linguére Ndaté Yalla

par le Gouverneur de Saint -Louis le 29 septembre 1849

29 septembre 1849

Le Gouverneur à Déthié  Yalla  et autres   Chefs de Walo  Salut

Cette lettre a pour but  de porter à votre connaissance  que des toucouleurs sont déssimminés dans les villages du Walo qui pourraient les protéger quelques uns ont encore menacé de leurs fusils des gens de Saint-Louis au village de Khouma. Dans l’arrangement  qui a lieu il y a peu de jours à Richard –Toll vous étés convenu que vous souffririez point ces sortes de choses  dans votre pays  et si nous avons donné les coutumes, ce n’est que dans le but que chez vous vous feriez respecter et nos gens et nos propriétés. Aujourd’hui il parait que vous n accomplissez point les promesses quant à moi je suis décidé de faire respecter nos droits. Ainsi expliquez vous catégoriquement   si justice n’est pas rendue et que de semblables plaintes me parviennent encore sans que vous punissiez les malfaiteurs notre amitié pourrait en souffrir chose que je ne désire ni pour vous ni pour mes gens.

 Des plaintes me proviennent également contre le barrage de la  Taoué qu’on ne viendrait point ouvrir  soit au chaland de Merinaghen soit aux autres embarcations qu’en faisant perdre souvent une demi-journée.

 Cela ne doit point exister le gardien du barrage doit l’ouvrir aussitôt que les navires  arrivent Le village de Thiago m’est particulièrement signalé par les nombreuses difficultés qu’i fait. Je vous prie également de donner des ordres en conséquences  pour que tout rentre dans l’ordre et que nous vivons en bonne intelligence comme des frères.

 

 

Réponse  à la lettre précédente

 

Le Brack et la Reine Ndaté au Gouverneur de Saint- Louis.

 Nous avons entendu ce que vous nous avez dit par la présente au sujet  des menaces des toucouleurs .Lorsque nous avons parlé  avec Mr Riverdit à Richard –Toll nous vous avions dit qu’aucun toucouleur ne tirerait  plus sur aucune personne de Saint-Louis , car nous sommes tous les mêmes , nous ne voulons pas qu’ils tirent sur vos gens par rapport vous et par rapport à nous aussi. Si quelqu‘un tire sur un navire nous le lui ferons voir avant que vous  ne nous le  disiez .dans  tout ce qui concerne ce qui appartient au Brack nous ne laisserons à personne  faire  aucun mauvais traitement l’autre vu que si quelqu’un de vous va à Saint- Louis il est toujours en sûreté et nous voulons toujours être vos égaux.

 Pour les barrages de la Taoué dont vous nous parlez les navires doivent savoir les heures qu’ils doivent y venir, si il y  viennent le jour on leur ouvrira sans aucun retard mais si ils viennent la nuit quand même il y trouveront quelqu’un ils leurs ouvriront pas car c’est leurs nourritures et ils ne peuvent pas s’en passer et alors qu ils attendent le jour pour qu ils leur ouvrent

 Nous avons l’honneur de vous saluer .Sommes prêt à tout faire pour vous

Marque du Brac

 Marque du Becquenégue Ndiourbel Ndiaque Coumba

Marque de la Princesse Ndaté Yalla

 

Archives nationales du Sénégal 13 G 91 

Correspondance  des chefs du Waalo

Lettre  n °91 parvenue   au gouverneur de

Saint -Louis le 10 Septembre  1853

Ndatté et Marosso à Brossard

Salut

 Cette  lettre a pour but  de vous dire que j’ai acheté à Mr Foy deux bracelets en or pour 99 pièces je vous prie de porter cette somme sur la dette du Wallo dont nous avons parlé à Lampsar. Vous la payerez sur la coutume de Saint-Louis et de l’Escale.

Vous appelleriez Mr Foy et de lui demander si ça lui convient pour qu’il le déclare devant l’Alkaty.

 Nous voudrions savoir notre dette sur Merinaghen.Mr Baudin avait pris la moitié de la dette avant de quitter le Sénégal .C’est un honnête homme, c’est un homme de confiance  comme le Gouverneur. Si Mr Foy accepte il faut écrire 2 billets un pour lui et un pour nous et tout ce que l’alkaty dira pour mes affaires personnelles, il faut le faire

Je désire voir les promesses que vous nous avez faites à Ntiaggar

 

 

Archives nationales du Sénégal 13 G 91 

Correspondance  des chefs du Waalo

Lettre N°61   adressée à la Linguére Ndaté Yalla par le Gouverneur de Saint -Louis

A la Princesse Ndaté Yalla

 Reine du Walo

 Cette lettre a pour but  de te demander des nouvelles  de ta santé  et de dire que je me porte bien.

 C’est aussi pour vous faire connaître que tes gens viennent de commettre un acte contraire au traité qui existe entre  le Walo et le Sénégal. Ils ont arrêté un troupeau  de 160 bœufs  qu’un habitant de  Saint-Louis a acheté  chez les saracolés  et en ont gardé  16 des plus beaux.

 Tu sais que tu ne dois être payée  pour leur passage sur le Walo que lorsqu’ils ont arrivés  sur le Sénégal  et à raison d’une gourde pour trois bœufs.

Si tu veux que les bonnes relations continuent entre nous tu devras rendre les 16 bœufs qui sont entre tes mains  et les faire parvenir à Richard –Toll. Sinon je deviendrai ton ennemi  et c’est toi seule qui l’aurait voulu,mais je suis certain que tu ne voudras pas te brouiller avec le Sénégal qu t’a toujours protégée, et te paye exactement la coutume. Ainsi dans l’intérêt du Walo et de la tranquillité du pays  je t’engage à faire conduire à Richard-Toll les 16 bœufs retenus injustement par tes gens

 Tu sais bien  que jamais le Sénégal ne s’est refusé  à te payer le droit de passage  pour les troupeaux qui traversent le Walo pour venir au Sénégal ; mais ce droit ne doit être perçu qu’à Saint- louis et tes gens ne devaient prendre et surtout garder les 16 boeufs .

Que le Dieu de l’Univers te conserve la sagesse nécessaire pour bien comprendre l’intérêt de ton pays  et t’accorde de  longs jours 

 

 

 

 

 


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