ProblÉmatique Du Croissant Lunaire: App....
Lundi 08 Avril, 2024
Popular News
More in faits-divers
Quand le patriarche et ancien Président
Abdoulaye Wade se réconcilie avec le Président Macky Sall, Chef
de l’Etat, nombreux sont ceux qui acquiescent mais nombreux sont aussi ceux qui
demeurent sceptiques. Les uns pensent qu'il était temps mais mieux vaut tard
que jamais. D'autres trouvent que ces retrouvailles ne sont dictées que par les
intérêts de l’heure. De grands chroniqueurs sont allés jusqu’à étaler un passif
sombre selon eux des acteurs de l’acte 2
durant leur gouvernance respectif. Ils justifient ainsi l’inopportunité de cette
rencontre pourtant scellée un vendredi sur
le chemin du paradis que symbolise la
grande mosquée « Massalikul Jinane », un bijou de la communauté
musulmane. Demandez à d’autres le bilan de ces gouvernants, ils n’hésiteront
pas à vous citer uniquement un actif kilométrique et élogieux. Une façon de
dire évidemment qu’un bilan est forcement constitué à la fois d’un passif et
d’un actif.
La culture de la haine et la spirale de la vengeance
Une cohabitation sans heurt n'existe nulle part, et une guerre sans fin mène vers une destruction lente mais sûre de tous les protagonistes. S'arc-bouter sur les préjudices subis, même graves, ou les fondements supposés véridiques de sa cause, sont le meilleur moyen de cultiver la haine. Et la haine est le plus court chemin vers le suicide collectif.
Le meurtre est le plus ignoble des crimes. N’empêche, les défenseurs des droits de l’homme osent contredire et défier Dieu en interdisant formellement la peine de mort, une loi divine. Leur souci étant de couvrir les marges d’erreur s des hommes compte tenue de la sacralité de la vie quelle que soient la cruauté et la flagrance du délit. Comment comprendre alors dans le cadre de ces retrouvailles qui font l’actualité, que des adeptes de ce principe veuillent s’opposer à l’amnistie d’un citoyen condamné, sous prétexte de la dimension gravissime de son crime économique? Oublient-t-ils ou alors ignorent-ils ces gens-là, que la justice humaine, naturellement imparfaite, est quelquefois très injuste? Alors, quand elle se décide à pardonner, à défaut de l’encourager, ne l’en dissuadons pas. Certes il est difficile de dire s’il faut châtier pour lutter contre l’impunité, ou s’il faut pardonner pour lutter contre l’injustice. Seul Dieu détient la vérité absolue dans nos jugements.
Quand le prophète Ibrahim dit à Namroud le puissant roi de son époque : « Mon Dieu est Celui qui donne la vie et la mort », celui-ci lui répondit : « moi aussi je donne la vie et la mort ». Pour en donner la preuve, il fit venir deux condamnés à mort, ordonna que l’un soit tué et l’autre gracié. Sa thèse n’a prouvé que la tyrannie des hommes. Les prophètes qui n’ont offert qu'amour et sagesse, ont été victime de la haine. C’est ainsi que Jésus fut condamné à la crucifixion. Quatre cents ans avant, le Philosophe Socrate fut lui aussi condamné par l’assemblée d’Athènes à boire un poison mortel, accusé injustement pour corruption de la jeunesse et impiété. Les scientifiques n ont pas été épargnés par la série terreur : Galilée a payé de sa vie pour avoir défendu que « la terre n’est pas le centre du monde » comme le soutenaient les croyances de l’époque, mais « qu’elle tourne bien au tour du soleil ». Sur les quatre Khalifs et successeurs du prophète Mouhammad, trois ont péri sous l’emprise de la violence et de la haine qui sommeille en l’homme. Malheureusement, des siècles après, les stigmates de ces atrocités sont toujours là. Faudrait-il pour nous qui sommes de la dernière génération, favoriser le despotisme et entretenir la haine qui se traduit par une spirale de vengeance, ou alors tout simplement prôner le pardon, la réconciliation des cœurs et des esprits pour un monde juste et paisible ?
Le pardon et la paix
Tout le contraire de la haine, le pardon et
la paix sont le soubassement de la liberté d'esprit, de la
pérennité de toute entreprise et la condition Sine-quoi-non pour
l'épanouissement d'un peuple.
Quand les intérêts de la France
semblent menacés, les soumis et les insoumis font front commun, peu
importe si l'adversaire à tort ou raison.
Ici il est regrettable que chaque
camp se donne toujours raison, se fortifie, et cherche, même en pleine
négociation pour la paix sociale, à blanchir un allié et condamner un
adversaire quitte à user des appareils étatiques, juridiques ou législatifs.
Cela ne peut que biaiser
l’objectif d’un climat apaisé. Ces retrouvailles entre hommes politiques
sénégalais, ne doivent pas être qualifiées ou réduites à une simple affaire de
famille libérale. Elles doivent aboutir à un vrai dialogue national.
J’en appelle aussi à l’intransigeance sans
réserve des opposants les plus durs pour ne pas dire les plus farouches contre
le régime actuel. Si leur conviction personnelle et sincère de la cause
qu'ils défendent peut justifier cette attitude hermétique et déterminée,
l'intérêt suprême de la nation peut exiger le dépôt des
armes. Oui, je préfère les outils et les arts aux armes. Ils ont tous eu le
mérite d'avoir bien servi la nation à un moment ou à un autre, à un
niveau ou à un autre, les uns en tant que ministres ou premier ministre,
les autres en tant que député ou autre. Qu'il s'appelle Abdoul Mbaye, Mamadou
Laminé Diallo, Thierno Alassane Sall ou Ousmane Sonko, leur patriotisme à
franchi les frontières mais leur témérité ne doit pas ternir l'avenir
enchanteur du Sénégal qui a plus que jamais besoin de tous les bras de
ses fils pour se hisser au rang des pays et des peuples les plus
prospères de la terre.
L'énergie que nécessité un tel défi exclut toute dispersion des forces. La richesse jamais imaginée, enfouie sous nos sous-sols a besoin de l'union des cœurs et des esprits pour être bien transformée. Gardons à l'esprit que, tout comme le nucléaire, le gaz et le pétrole peuvent détruire voire anéantir au lieu de servir. Et cela ne tient qu'à un fil. Sachons raison garder, car les wolofs disent que « Ballaa ngi ci lamegn! » « La parole est source de malédiction ».
L'Afrique malgré sa pauvreté a
été suffisamment assiégée et exploitée pendant des siècles par des
nations à l'époque moins servies par la nature et aujourd'hui qualifiées
de pays riches. Quand les rigueurs de la survie imposaient aux plus pauvres
d'un temps révolu de s'attaquer à d'autres peuples et de s'emparer du peu
de leurs richesses, ces derniers, une fois souris par la nature doivent
éviter de passer leur temps à se guerroyer au risque d'être surpris à nouveau par
l’assaillant qui, plus qu'hier, a autant besoin de ces richesses
pour satisfaire sa soif de dominer et maintenir sa suprématie.
L'heure n'est plus aux invectives ni à la vindicte populaire mais au
pardon et à la réconciliation nationale. Si le Sénégal veut devenir
une nation prospère en exploitant avec efficacité les richesses
découvertes dans son sous-sol, il doit impérativement s'enraciner sur ses
propres ressources humaines sans restriction et tendre la main avec réalisme au
reste du monde.
Oui, le spectateur sur les gradins, a la chance
de ne jamais rater un pénalty et le pouvoir de crier sur un champion
comme Sadio Mané quand il en rate. Comme quoi il faut être sur le terrain pour
commettre des erreurs. Cultiver le
dépassement en soi pour comprendre l’autre, peut éveiller en lui un surpassement
pour se rectifier et relever les grands
défis.
Il faut bannir la haine pour toujours.
Même l'adversité doit être évitée autant que possible si ce n'est
dans le cadre d'un jeu ou dans le but de se corriger et de se rendre mutuellement
plus performant et sans rancune. L'histoire violente, des invasions
mongoles, des croisés, des nazis, des esclavagistes, des
impérialistes, des terroristes islamistes, occidentaux ou américains, des
génocidaires bosniaques, ruandais, centre Africains, et du massacre des civiles
palestiniens, afghans, syriens, libyens et irakiens, doit servir de motif de solidarité et de retenue à ceux qui veulent en être
épargnés. Elle doit aussi, cette douloureuse
histoire, servir de rappel que la haine envers son
prochain ne peut être que source de violence, de guerre et de destruction.
Au-delà de notre petit mais
beau pays le Sénégal, il faut cultiver le pardon et la paix pour toute
l'humanité car c'est là le seul gage d'une paix intérieure.
Alors, à l’image de nos deux présidents, que
tous se serrent la main sans arrières
pensées et que chacun joue sa partition avec sincérité et pour l’intérêt de
tous.
Cependant, il faut éviter une paix sociale éphémère qui symbolise le calme avant la tempête. Toute utilisation tendancieuse d’un climat social apaisé, le temps de sortir d’une crise crypto-personnelle, ne ferait que replonger la population dans un cycle de déception, de galère et de contestations.
Ce dialogue et cette paix sociale doivent permettre la mise en place d’une justice indépendante et d’institutions agréées par les acteurs, afin de garantir la gestion présente et future du pays par des hommes et des femmes nommés ou élus dans la concorde et la plus grande transparence.
Cheikh Bamba Dioum
Lundi 08 Avril, 2024
Vendredi 17 Novembre, 2023
Dimanche 10 Septembre, 2023
Vendredi 18 Août, 2023
Pseudo *
Mon commentaire *