LES PRIVÉS GAGNENT LA MAISON DU HADJ ET PERDENT LE QUOTA

Blogs

LES PRIVÉS GAGNENT LA MAISON DU HADJ ET PERDENT LE QUOTA


Le conseil des ministres de ce mercredi 4 mai 2022 restera gravé dans les anales de l’organisation du hadj au Sénégal. Deux décisions importantes viennent d’être prises : l’une hautement salutaire, l’autre bouleversante.

Le Président de la République décide de réaliser la Maison du Hadj, une vieille demande des Privés

Enfin, le Président de la république semble avoir entendu le cri de cœur des privées que nous avions relayé lors de la première édition de notre ouvrage « Les chemins du Hadj de l’Afrique Noire à l’Arabie publié en 2014 et réédité en 2018 en ces termes :

« L’absence d’un siège pour le pèlerinage : la Maison du Hajj

            Bien qu’il soit le centre d’attraction annuel de millions de Sénégalais pour organiser les conditions de départ, de séjour et de retour de dix mille parents, amis et proches qui doivent se rendre à la Mecque, cet évènement hors-pair n’est pas doté d’infrastructures pour accueillir son monde. Au gré des régimes, c’est soit l’Institut Islamique, le Centre International pour le Commerce et l’Industrie (CICES) ou le Hangar de l’Aéroport de Dakar, qui est utilisé pour servir temporairement de siège à l’organisation du Hadj. Pendant ce temps, la Maison de l’Avocat, la maison de la Presse, le Grand Théâtre ou encore le Centre de Conférence Abdou Diouf de Diamniadio pour la Francophonie se dressent splendidement et  font la fierté des gouvernants.         

            La construction de la Maison du Hadj est un impératif pour éviter les errements et parfaire l’organisation du Pèlerinage.»

Enfin dans une plus récente contribution en 2021, nous disions que « Le Hadj reste le parent pauvre des Grands Projets du Chef de l’Etat.

Après la Maison de l’avocat, la maison de la presse et le monument de la Renaissance œuvres de nos anciens Présidents de la république, après l’Arène nationale controversée et la construction et la rénovation très salutaires des lieux de culte par Chef de l’Etat, la Maison du Hadj reste le grand projet à réaliser ».

 

 Aujourd'hui, ce projet figure dans l’agenda du gouvernement. Merci Monsieur le Président.


L’ETAT SE TAILLE LA PART DU LION AVEC UN  QUOTA DE 2000 PÈLERINS  et  13  PÈLERINS  EN MOYENNE POUR CHAQUE PRIVÉ

L’annonce  du Ministre des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur  sur la répartition du quota entre l’Etat et les organisateurs privés a été ressentie comme une amère pilule  destinée à faire avorter la fécondation que s’imaginaient les voyagistes à travers la privatisation du hadj maintes fois promise par le Gouvernement.  Chimères ou rêves, l’annonce a en tout cas tout anéanti. L’on peut ne pas être pour la privatisation du hadj, mais laisser quand même à ces mères et pères de famille lourdement impactés par la pandémie du covid-19, l’ultime chance de sortir du chômage et de secourir leurs familles éprouvées.  En s’arrogeant un quota de 2000 pèlerins sur 5822 pour ne laisser aux 300 agences privées (287) que 3822 pèlerins soit en moyenne  entre 12 et 13 pèlerins par agence, l’autorité renvoie les esprits au fameux partage de Bouki pour ceux qui connaissent les contes et légendes du Sénégal.

Quand l'Arabie Saoudite  diminue les quotas et réserve au Sénégal 5822 soit 45%, l'Etat ou le ministre, renverse les choses, s'octroie 107% de son quota qui passe de 1860 à 2000 au détriment des organisateurs privés qui passent tristement de 11.000 à 3822 soit une diminution de 65%.

De nombreux pèlerins qui attendent depuis deux ans pour réaliser leur rêve de voir la Kaaba et d’accomplir le cinquième pilier de l’islam, risquent de déchanter au profit d'une clientèle politique qui pouvait être d'un nombre raisonnable voire symbolique.

 

 Comment les organisateurs privés vont-ils sortir de cette équation à mille contraintes quand on sait  que pour convoyer des pèlerins et mener à bien cette noble mission, il faut en plus de sa prise en charge personnelle, faire partir un médecin, une sage femme ou infirmière en plus d’un guide religieux, conditions sine-quoi-non.  

Autant nous sommes hautement reconnaissants au Président de la République son Excellence Macky Sall pour sa sage décision de l’édification d’une Maison du Hadj au hangar des pèlerins de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, autant nous lui demandons  de ne pas entériner la concurrence des organisateurs privés du hadj par l’Etat.

                                                                                              Cheikh Bamba Dioum

                                                                                              Depuis la Mecque

                                                                                              [email protected]

 


Cette entrée a été publiée dans Politique. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien. Alerter

Vous pouvez lire aussi

Commentez cet article

Pseudo *

Votre commentaire :

Pseudo *

Mon commentaire *