LE CHEF D’ETABLISSEMENT EFFICACE (DEUXIEME PARTIE)

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  • Article ajouté le : 19 Lundi, 2015 à 21h01
  • Author: Baidy DIA

LE CHEF D’ETABLISSEMENT EFFICACE (DEUXIEME PARTIE)

L’Assemblée Générale

Voilà venu le moment pour vous de « vendre » votre projet à la communauté—élèves, enseignants, parents, etc. Sachez que si vos propositions ne sont pas alléchantes, vous n’emballerez personne. A ce niveau, votre enthousiasme et la maîtrise de votre sujet comptent. Les autres doivent sentir que les projets sont non seulement intéressants, mais réalistes et que vous connaissez bien le chemin qui mènent à votre vision—après tout c’est votre rêve.

Du projet d’école

Une fois que vous avez réussi à partager votre vision, pensez à mettre en place une équipe pour réaliser le plan d’actions que vous avez élaboré ensemble. Enfin, consignez tous les travaux dans un document qui comprendra désormais tout ce que l’école veut réaliser dans un avenir proche. Cela rend une école plus sérieuse, plus crédible.

L’exemple des écoles gambiennes

En Gambie, il y a une plaque à l’entrée des écoles, sur laquelle sont mentionnées la vision, la mission et les valeurs que l’école veut incarner. Cela est extrêmement important car il permet à tout le monde de savoir où l’école veut aller. Ainsi, la cause étant entendue pour tous, tout acte qui n’entre pas dans ces définitions sera rapidement remarqué (même par les élèves), dénoncé et corrigé.

Du contrat de performance

On en parle beaucoup aujourd’hui, même si les contenus de ces contrats restent parfois obscurs pour beaucoup. Les enseignants passent un contrat avec leur chef d’établissement, qui le fait avec l’IEF ou l’IA qui, lui-même, le fait le ministre. Mais ces contrats verticalisants dénotent d’un style de leadership directif, qui est très différent du leadership postmoderne. L’idée est que le chef d’établissement lui-même doit passer un contrat de performance avec les enseignants. Cela cadre mieux avec notre culture qui enseigne le leader chef de file, c’est-à-dire « Qui prend d’abord son bain avant de faire la recommandation aux autres ».

Quant à l’engagement des enseignants, il doit consister à des choses comme l’encadrement des clubs, du gouvernement scolaires (les élèves sont souvent laissés à eux-mêmes), les cours de renforcement, etc. Et non : être ponctuel, assidu, faire correctement son cours, etc. Pas besoin de contrat pour ça, c’est une obligation !

D’une nouvelle grille de notation administrative

En vérité, la fiche de notation prend en compte toutes ces dimensions, mais elles sont négligées dans la pratique, circonscrivant le rôle de l’enseignant dans la classe.

Alors, en AG, le chef d’établissement annoncera que le contrat va désormais fortement influer sur la note de l’agent—sans oublier les autres critères traditionnels. Et le jeu devient très clair et chacun aura objectivement la note qu’il mérite.

Mais cette démarche exige un nouveau critère de transparence : rendre public la note (liste collective des notes, par exemple,  que chaque enseignant peut consulter) pour s’assurer qu’il n’y a plus de notes de complaisance.

De l’engagement du chef d’établissement

Je pense que le premier engagement que le chef d’établissement doit prendre, c’est celui de la transparence. Il n’y a rien de plus nébuleux que la gestion des fonds des écoles. Il y a certes un Conseil de Gestion, mais malheureusement les enseignants ne jouent pas le jeu : les représentants ne font presque jamais de compte rendu. Les comptes rendus financiers (fonds de dotation et fonds issus des inscriptions) que font l’école (généralement en AG  de rentrée) ne sont jamais accompagnés de pièces justificatives. Je promets de consacrer un article à ce sujet sensible.

Bien sûr, il y a d’autres points sur lesquels il pourra s’engager. Un chef d’établissement qui agit de la sorte inspire confiance. Un élément fondamental dans le leadership.

Du leadership du chef d’établissement

Comme nous le disons si bien chez nous, « Pour conduire son troupeau, le berger n’a besoin que d’un bâton ; mais pour conduire des hommes, un leader a besoin d’un bâton personnalisé pour chaque individu ». Certes, l’habitude étant une seconde nature, cela est plus facile à dire qu’à faire. Mais le chef d’établissement doit s’efforcer à varier son style de leadership en le contextualisant. Je reviendrais certainement sur ce point-là.

D’un système de motivation

Contrairement au monde de l’entreprise qui dispose d’un large éventail de motivation, l’école ne semble disposer que de la note administrative. Mais a-t-on vraiment cherché ? Je pense qu’il serait intéressant que le chef d’établissement demande aux enseignants eux-mêmes comment ils voudraient être motivés.

Comme le dit Maslow, les individus n’ont pas les mêmes besoins. Certains préfèrent de loin la reconnaissance de leurs efforts devant leurs camarades que d’avoir la meilleure note, etc. Certains aussi contribuent plus que d’autres. Alors, en faisant du « yamalé » (comme on aime souvent le faire) dans ce cas précis, vous les démotivez.

Il y a encore énormément des choses à dire sur la gestion des écoles, mais je m’en arrête là pour le moment. Et je rappelle surtout que dans le triangle de l’efficacité, qui combine objectifs, moyens et temps de réalisation, des résultats de 75% font certainement un chef d’établissement efface.

Dans mon prochain article, je parlerai du pilotage du système au niveau des structures décentralisées, IEF et IA.

 


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