Jeux d’intégration et d’exclusion sociale au Sénégal

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Jeux d’intégration et d’exclusion sociale au Sénégal

 

Le Sénégal est dépendant de la France depuis son annexion brutale suivie d’une exploitation accompagnée d’une période d’occupation et de pseudo-indépendance encore valable de nos jours.

La division du travail qui est la base de l’intégration sociale en a fortement été chamboulée avec l’introduction de la monnaie et du salaire en lieu et place des cauris et échanges de matières qui avaient court avant la colonisation.

En effet le système de castes professionnalisés et statuts hiérarchisés et transmit par la naissance, laissa place au système républicain garantissant l’égal accès aux services publics, surtout pour ceux qui en ont les moyens.

Le modèle républicain d’intégration est caractérisé par un Etat central fort, qui exclut les citoyens qui ne peuvent se maintenir dans le système normatif institutionnalisé et  à les stigmatiser. Le terme exclusion met l’accent sur l’extension des franges de population reléguées hors du jeu social et le plus souvent identifiées en terme de manque de qualification, de travail, de logement, de ressources…etc.. Par conséquent une petite élite nouvelle, instruite, qualifiée et donc répondant aux normes d’intégration du système de prédation coloniale vit le jour avec les premiers « intellos »  qui succédèrent aux occupants  blancs. La seule différence avec leurs devanciers fut liée à la couleur de peau, tout le reste étant greffé sur une conscience nègre totalement délavée, ce qui nous éclair davantage sur la propension des dirigeants africains à se comporter comme les colons de l’époque dont la marque de fabrique hélas confiée à nos dirigeants actuels fut teintée par les abus, pillages, brutalités, meurtres, répressions, forte corruption, népotisme, manipulations à visée sociale etc… Pour en revenir au peuple, ou sa frange qui n’a pas intégrée le système républicain de gouvernance colonial du Sénégal, il a été exclu et marginalisé à travers le jeu cumulatif des dimensions économique, culturelle et politique de la vie collective, avec  plusieurs niveaux d’effets par :  La constitution de couches sociales marginalisées avec des urbains, péri-urbains et ruraux  La spatialisation de la marginalité par la ghettoïsation conséquence de l’exode rural La production de conduites marginales notamment l’indiscipline, le non- respect des symboles de l’état et des devoirs dits civiques, la violence et les trafics en tous genres… Ainsi donc, nous constatons que le Sénégal est devenu une république avec un pouvoir colonial formant la classe des riches dont le moyen d’intégration est la complicité avec la France, la politique ou de hautes études onéreuses, l’autre pouvoir est historique religieux  avec un mode de transmission héréditaire et la maitrise de l’arabe et des sciences religieuses comme moyen d’intégration. Enfin le dernier groupe et celui de l’informel avec l’immédiateté, l’opportunisme et la volatilité des principes comme mode d’intégration. Ce groupe se représente le monde comme dans un rêve : La représentation du monde se construit à partir de la consommation d’un style de vie qui cherche à exprimer la richesse ou la sainteté et relève d’un ordre des choses qui s’impose comme étant naturel, donc intériorisé par ces personnes marginalisées. Ces personnes fabriquent des conduites de compensation et de rêve, qu’elles puisent dans les représentations que leur fournit la société qui les exclut, et participent de fait à leurs propres dominations et exclusion. Le constat actuel est que des éléments du groupes dits « informels » ont réussi à s’enrichir autant que les classes traditionnelles intellectualisées ou religieuses et les ont même intégré par le moyen d’intégration le plus actuel : l’argent ! En somme peu importe le moyen par lequel vous passez au Sénégal d’aujourd’hui pour être riche, il suffit que vous soyez tout juste nanti pour être intégré dans n’importe quelle couche sociale.

 

 


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