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Les sénégalais ont la fâcheuse tendance d’honorer leurs  héros qu’après ceux ci sont morts et ensevelis sous une épaisse couche de sable.

Il me revient en mémoire notre illustre génie et savant le Professeur Cheikh Anta Diop qui de son vivant malgré son travail colossal et ses découvertes scientifiques n’a eu aucune reconnaissance de la part du Sénégal et a eu à connaitre au contraire de nombreuses tracasseries du régime d’alors avec son parti politique le RND. Ce n’est qu’ à la mort de l’enfant de Thieytou que  les sénégalais commencèrent l’éloge de l’illustre savant africain et firent de lui un héros national.

Le grand footballeur et patriote Jules Francois Bocande qui a mouillé le maillot national plusieurs fois de suite, qui a beaucoup sacrifié pour son peuple et qui a fait vibré nos cœurs dans les années 80 a connu le même sort. De son vivant l’ancien sociétaire du Metz et du PSG a vécu dans l’indifférence générale de tout un peuple à qui il a beaucoup donné après son retour au pays.

Ce ne sera qu’après sa mort que les langues commencèrent à se délier et que les gens rivalisèrent d’ardeur pour faire l’éloge d’un grand patriote. Des obsèques grandioses furent organisées  en son nom  dans un stade national archi comble. Cette manière de procéder avec nos héros nationaux révèle telle une certaine hypocrisie de notre société ?

On ne veut pas des éloges d’El Hadji Ousseynou Diouf post mortem. Que l’on l’aime ou pas El hadji Diouf après Jules François Bocande est l’un des plus grands footballeurs que le Sénégal ait connu.

Un patriote dans le cœur, qui malgré tout cette haine en son encontre aime son pays d’un amour profond et sincère. Généreux dans le sang, El hadji Diouf a beaucoup fait pour le Sénégal et ce serait pure hypocrisie de ne pas reconnaitre cela. Son caractère fougueux, son franc parlé et sa détermination à ne pas se faire marcher sur les pieds lui vaut beaucoup d’ennemis jaloux de son succès, mais il faut rendre à César ce qui est à César. El Hadji Diouf a son mot à dire et peut apporter beaucoup à l’équipe du Sénégal de par son expérience et son parcours sportif exceptionnel .Comme l’adage le dit si bien , nul n’est prophète dans son pays, la renommée d’El Hadji Diouf dépasse les frontières du Sénégal et le talent de l’ancien sociétaire du Liverpool est très apprécié a l’étranger et Dioufy reste une référence du football sénégalais.

La défaite cuisante du Sénégal face à la Cote d’Ivoire a remis les pendules à l’heure et a donné  raison à El Hadji Diouf. La Fédération Sénégalaise de Football a  montré ses limites et ses  carences ont été mises à nu. On ne peut pas confier une équipe nationale à des dirigeants peu expérimentés et s’attendre à une victoire miraculeuse et ceci malgré tous les fétiches ou les Khons du monde, il faut  mettre les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. L’on ne peut point comprendre aussi la non sélection de Diouf pour des raisons crypto personnelles qui n’ont rien à voir avec le football.

Oui El Hadji Diouf pouvait  être d’un apport décisif  lors du match Sénégal- Cote d’Ivoire et reverser la tendance du fait de son expérience. Sa seule présence sur la pelouse aurait eu un effet psychologique sur le camp adverse et changer le cours des choses.

De la même manière qu’on ne peut confier le travail d’un ingénieur pour construire un bâtiment à un juriste non expérimenté en matière de construction ce serait se faire hara kiri que de confier les rennes de l’équipe nationale à des individus peu expérimentés dans le domaine sportif. La non sélection d’El Hadji Diouf a été une erreur fatale qui a perdu l’équipe du Sénégal et des sanctions doivent être prises, des têtes doivent tomber et El Hadji doit retourner dans la tanière pour apporter son expérience si riche à une équipe très jeune qui a besoin de référence.

Espérons que ceux qui ont été à l’origine de la défaite de notre équipe nationale sur notre sol et de l’humiliation de tout un peuple auront cette grandeur d’âme de s’en aller et de céder les rennes quand l’on failli à sa mission. La dissolution de toute la fédération et de l’équipe dirigeante est plus qu’une nécessité pour construire une équipe forte et gagnante qui va redorer le blason national.