Le Blogs de : Tamba Danfakha

Quand vous constatez que tout va en vrille autour de vous, que les gens qui réussissent préfèrent s'isoler au lieu de s'approcher des autres, que tout le monde se plaint de sa situation, alors c'est le moment de faire une révolution, de tout remettre en cause pour bâtir de nouvelles règles et de nouvelles façons de vivre.

Goethe, qu'il est difficile de prendre pour un progressiste, nous indique que le bon moment pour faire une révolution, c'est quand dans une société "les bienfaits deviennent des fléaux et les fléaux des bienfaits". Par exemple, au Sénégal, les corrompus, les transhumants et les voleurs semblent être ceux que l'on cite comme des succes story.

Bref, quand l’insatisfaction semble envahir tous les segments de la société, il faut, de toute urgence, accomplir une révolution.

Mais quelle révolution ?

Celle des révolutionnaires français qui ont massacré plus de 600 000 chouans, ces pauvres paysans suspectés de sympathie pour la royauté et provoqué la mort de plus de 4 millions de pauvres en Europe dans des guerres menées pour rendre le retour de la monarchie impossible ?

Une révolution comme celle de Lénine, dans la Russie des tsars, qui a porté au pouvoir un certain Staline, véritable bourreau des peuples Balkans et dont les monstruosités ont abouti à la chute du mur de Berlin et de l'empire soviétique dans une ambiance de désenchantement générale ?

Non, pour moi, la révolution doit être mentale, jamais physique, violente, sanglante ou barbare.

Car la révolution est une utopie salvatrice qui redonne du sens aux rites d'un peuple, aux manières de penser et de faire, aux façons de vivre en communauté dans une relative passivité. Si la révolution est portée par un groupe contre un autre, elle finit par ne servir que le statut quo, la révolution doit être accomplie, pour tous et par les plus conscients, les plus engagés.

Dans les sociétés occidentales modernes, les révolutions, toutes, sans exceptions, furent le fait des entrepreneurs, ces héros des temps modernes à qui nous devons tant de conforts. Le bon moment pour accomplir une révolution, c'est, donc pour moi, le moment où une société compte un nombre critique d’entrepreneurs qui regardent, tous, dans la même direction, celle d'un monde qui enfante des satisfactions au plus grand nombre des besoins de ses enfants.