Le Blogs de : Frédéric Diop

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Son excellence +Monseigneur Jacques Yandé Sarr (1934 – 2011), au sortir d’une messe d’action de grâce de son épiscopat et dans les colonnes d’Horizon Africain disait ceci : « s’il y a une épine qui reste enfoncée dans mon pieds, c’est bien l’affaire dite de la chapelle de Tivaouane ».

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Rappel historique

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La Tidjania dont la ville sainte est depuis 1902 Tivaouane et dont le khalife a toujours fait preuve de beaucoup de bienveillance à l’égard de nombreux fonctionnaires chrétiens de la ville permettait qu’ils soient desservis par des prêtres qui venaient chaque dimanche de la paroisse de Koudiadiène célébrer la messe dans une maison de la ville. Feu le révérend Père Assounto Bonafini SSS était alors le curé. S’appuyant sur l’article 9 de la constitution qui reconnaît aux communautés religieuses le droit d’avoir un lieu de culte, Monseigneur François Xavier Dione achète un terrain en périphérie de Tivaouane, et, après avoir informé les autorités administratives et religieuses, construit une chapelle et une salle de réunion. Malheureusement, il décède avant l’inauguration. La communauté chrétienne voulu donner alors à celle – ci un retentissement qui indispose les autorités musulmanes Tidjanes ; celle – ci appuyée par les mourides menacent de venir détruire la chapelle. Le vicaire capitulaire croit bien d’informer le cardinal Thiandoum qui intervient dans un diocèse qui n’est pas le sien. Le problème qui aurait dû être réglé par l’application de la constitution, prend une dimension religieuse et pour éviter un conflit confessionnel, le gouvernement exproprie l’église. Les locaux ont été transformés pour servir d’établissement scolaire.

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A la mort de son 1er pasteur, le diocèse est peuplé de 958050 habitants dont 30800 catholiques et un millier de catéchumènes, au service desquels travaillaient 38 prêtres dont 25 Sénégalais, 83 religieuses dont 12 Sénégalaises et 16 frères. Le diocèse comprenait alors 10 paroisses.

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Pour l’Abbé Jacques Seck que l’on surnomme Prêtre musulman et Imam chrétien, la chapelle de Tivaouane sans la divine providence et Serigne Habibou Tall, le problème aurait eu des effets négatifs durables, dans le pays. A sa connaissance, Serigne Habibou avait fait plus que nous tous, pour apporter une solution satisfaisante à cette affaire. Il avait fait quatre déplacements, entre Tivaouane et Dakar, pour amener le Khalife général des Tidjanes, Abdoul Aziz Dabakh, et le Cardinal Hyacinthe Thiandoum à se rencontrer, pour trouver une solution acceptable à ce problème dangereux, car sur le plan religieux ou racial, les problèmes créés mettaient des années et des années, pour trouver une solution ; entre-temps, Satan et ses hommes auraient fait beaucoup de mal. Dieu soit béni et loué d’avoir donné à son serviteur, Serigne Habibou Tall, la grâce d’être le premier, parmi les excellents Sénégalais qui avaient intervenu, pour éviter à notre cher pays une catastrophe, aux conséquences incalculables.

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Aujourd’hui après plus d’un demi-siècle, les séquelles sont toujours là. Et pourtant, les prêtres africains et Sénégalais du diocèse de Thiès avaient élevé la voix pour dire ceci : tous les sénégalais de bonne volonté de quelque confession qu’ils soient qui s’étaient interpelés dans leur foi, par la construction de la chapelle de Tivaouane, ont pu mener devant Dieu et avec leurs amis, une réflexion sérieuse qui a pu dépasser la passion et les considérations non religieuse, et au fond de leur cœur, ils sont capables de dire la vérité à propos de cette chapelle.

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Les prêtres sénégalais voulaient exprimer publiquement, après bien de prises de positions divergentes, leur opinion, dont ils étaient convaincus qu’elle pouvait être partagée par la plupart des sénégalais chrétiens comme musulmans.

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Ils voulaient dire d’emblée, que leur perspective serait, dans toute la mesure du possible, religieuse et morale car ils refusaient de suivre la logique politique dans laquelle d’aucun voulaient enfermer la crise de la chapelle de Tivaouane. Voici positivement ce qu’ils disaient :

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« La chapelle de Tivaouane a été construite pour procurer à la communauté chrétienne un lieu de culte, ce faisant, le diocèse exerce un droit qu’il tient de Dieu d’abord avant de le tenir de la constitution et de la loi et enfin, nous avons autant que d’autres le souci de la paix et de la concorde entre les familles religieuses »

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Le regretté Monseigneur Dione était responsable au niveau de la CERAO de la commission de dialogue islamo – chrétien, lui qui a initié la chapelle de Tivaouane. Aucun esprit honnête ne peut dire que la chapelle était une provocation pour les Tidjanes dont Tivaouane est la ville sainte au Sénégal.

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« Ce n’était pas vrai dans l’intention, ça ne l’était pas encore dans le fait quand on sait que la chapelle était construite en dehors de la ville ».

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Ils s’étaient permis de rappeler au gouvernement du Sénégal d’alors son devoir de garantir aux chrétiens résident à Tivaouane leur droit d’avoir un lieu de culte comme partout ailleurs au Sénégal, si la nécessité pastorale se fait sentir.

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Ils invitaient ainsi les frères musulmans de Tivaouane et de tout le pays que le seul motif en construisant la chapelle était de permettre aux chrétiens qui sont à Tivaouane d’adorer Dieu et qu’en adorant Dieu on ne pouvait pas faire du mal à d’autres adorateurs de Dieu.

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De leur point de vue, il était contraire à la paix et à l’intérêt bien compris du Sénégal laïc, de l’Islam et de l’église de détruire la chapelle de Tivaouane, d’en changer la destination ou de la céder à une autre instance que l’église.

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« La vérité vous rendra libre » jean 8.32

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Sources d’inspiration : « histoire de l’église catholique au Sénégal du XVème siècle » Père Joseph  Roger De Benoist

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Témoignage de l’Abbé Jacques Seck : « Au grand apôtre du dialogue interreligieux, Thierno Habibou Tall »

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Déclaration des prêtres Sénégalais du diocèse de Thiès à propos de la chapelle de Tivaouane

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Lire aussi: http://horizon2012sn.seneweb.com/eglise-et-confreries-religieuses-au-senegal-l-rsquo-exemple-du-diocese-de-thies_b_88.html

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