Regard croisé sur les ministères et ministres de mon pays

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Regard croisé sur les ministères et ministres de mon pays

«Depuis les indépendances, les pays africains ont toujours été pilotés à vue, sans indication précise. L’Africain est donc responsable de ses propres échecs il n’a jamais su endiguer sa nonchalance. Il faudra que l’on sache une fois pour toutes que l’heure c’est l’heure, qu’avant l’heure ce n’est pas l’heure et qu’après l’heure ce n’est plus l’heure».

Nous aimons nos pays comme disait l’autre d’un ton plein d’humour, mais ses ministères ou postes ministériels tels qu’appréhendés aujourd’hui posent d’énormes problèmes.

Si vous n’êtes pas de mon continent : l’Afrique, vous avez une autre compréhension des postes et ministères et donc vous ne saisirez jamais de quoi nous parlons. Mais si vous êtes d’ici : Afrique, vous savez forcément ce que ça signifie.

Les postes ministériels représentent le haut niveau de l’emploi en Afrique et au Sénégal. Mais parmi eux, il faut faire une distinction car il y a ceux où il fait bon vivre et ceux qu’on craint par dessus tout.

Pourtant, le poste ministériel est un Sacerdoce avec beaucoup de sacrifices et des tâches ardues, estrade certes noble mais parsemé d’embûches.
Si chez nous c’est une opportunité de caser une clientèle politique, de faire dans le népotisme et enfin pouvoir recruter des proches, force est de reconnaitre que tel ne devrait pas être le cas.

Dès que l’on est nommé, bonjours les parrainages (soirées de gala, combat de lutte et autres cérémonies même religieuses), les inaugurations etc.
Du plus petit chef de service à la magistrature suprême en passant par les directeurs généraux et ministres, c’est le défi de tout manager de bien gérer l’équipe dont il a « l’heureuse obligation » de diriger, et cela passe par une vision d’abord personnelle, puis collective, une confiance réciproque et enfin des règles claires.

Il ne suffit pas de réunir des personnes à la fois compétentes et complémentaires pour former une équipe. Un manager ne choisit pas toujours ses collaborateurs et qu’il doit souvent composer avec des personnes déjà sur place.

Le recrutement à l’extérieur de profils très différents, ne se faisait que s’il y avait manque de personnel qualifié et pour que chaque élément joue à fond sa carte, il convient de faire confiance et de responsabiliser les collaborateurs. Entre le responsable qui est différent de « chef » de service et les autres agents, il doit y avoir une certaine complicité dans le bon sens, une relation de collégialité.

Mais hélas, aujourd’hui, les équipes sont – elles vraiment soudées ? Pour former une vraie équipe, il faut un bon «manager-coach», mais aussi de la méthode. Quel que soit le contexte, les étapes à franchir sont toujours les mêmes.

En fédérant l’équipe autour d’un projet commun, les membres auront besoin d’avoir une vision commune, un projet bien défini qui a du sens et qui permet à chacun de s’impliquer et cela est du ressort du management – coach.

En préparant une synthèse des missions à accomplir en explicitant aux collaborateurs ce qu’il en est, le responsable facilite la tâche à « ses agents ». Mieux encore, en leur proposant d’y réfléchir ensemble, ils se sentiront ainsi plus engagés. Outre la motivation, la priorité est de fédérer l’équipe et de faire en sorte que chacun soit fier d’y appartenir.

En s’appuyant sur les trois piliers fondamentaux de la motivation que sont : l’intérêt pour le travail, la reconnaissance et l’autonomie, l’agent cherchera à surpasser ses possibilités car ces piliers sont bien plus importants qu’on ne l’imagine. Au-delà du salaire et des conditions de travail, chacun désire faire partager son expérience, être reconnu dans sa fonction, s’engager et faire de son mieux.

Éviter la vision « optimiste » ou “A” de l’agent, qui s’oppose à la vision “B” fondée sur l’autorité, largement dépassée. D’après la fameuse pyramide de Maslow, il convient de partager tous les mêmes besoins, définis dans la sécurité, l’appartenance, la reconnaissance et l’accomplissement.

Enfin, pour colorer nos propos, voici les quelques formes de ministères qui existent en général en Afrique et plus particulièrement au Sénégal.

D’abord, les bons ministères ou ministères juteux : là où il fait bon vivre
Ces postes ministériels sont parmi les plus convoités. Si on nomme un parent à la tête de l’un de ces ministères, on est sauvé! Seule la charge de travail peut être considérée cependant comme une difficulté. Mais ça encore, ça reste à voir (car normalement, le Directeur ou chef de cabinet et même le SG sont là pour ça…)

Ensuite, les ministères à problème : là où la vie est dure
Voici des ministères dans lesquels on ne respire qu’à moitié. En clair, si l’on nomme un de vos proches à l’un de ces postes, la vie risque de devenir difficile. Cela pour la simple raison que vous serez toujours sur le « qui-vive » car n’oublions pas que dans un pays comme le Sénégal, la vigilance est une seconde nature. En d’autres mots, tu vas devenir ultra- chrétien ou ultra-musulman à force de prier.

In fine, Les ministères peinards. Eux, ils représentent la dernière vague: les ministères tranquilles du pays (comme nous les appelons). Il n’y a jamais de grèves, jamais de marche ni la moindre perturbation. La vie y est belle, tout simplement.


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