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Oustaz Cheikhou Diouf fait partie des premiers enseignants-chercheurs du temple de Sannar. Les étudiants de la section Langue Etrangères Appliquées (LEA) se souviendront longtemps de leur Oustaz jovial et généreux qui était chargé de leur enseigner la langue et la civilisation arabes en prenant en compte toute l’attente socioreligieuse liée à cette matière. Son profil de fils du Daara de Niodior que son père a fondé, de ceux de Sokone et Saint-Louis, en plus de celui d’être diplômé d’Al Azhar d’Egypte, de Lyon et de l’UGB, le mettaient à l’aise devant les étudiants qui suivaient son cours. Il était un véritable ambassadeur d’Al Azhar à l’UGB, à Ngallèle de même qu’à la ville de Saint-Louis.
Al Azhar, l’autre université sénégalaise
El Azhar d’Egypte fondée en 975 AD, fait partie, avec Zeitouna
de la Tunisie (737) et Qarawiyyine du Maroc (832), des plus anciennes
universités du monde. Elles sont les premières en Afrique et dans le monde
arabe. Al Azhar était le lieu de passage des pèlerins du Tekrour avant d’être
la destination de ses étudiants. L’institution compte aujourd’hui pas moins de
2.500.000 élèves et étudiants provenant de 104 pays différents au moins. Elle est
composée de 70 facultés, 8500 instituts dispersés en Egypte et dans certains
pays voisins. Elle offre une gamme très riche de disciplines académiques. Ses
diplômés, qui se comptent en millions, sont caractérisés par leur vaste culture
générale, leur ouverture d’esprit et leur modération religieuse. C’est Al Azhar
qui a ouvert l’Egypte au monde et transformé la ville du Caire en capitale culturelle
et scientifique des musulmans.
S’il est vrai qu’Abyssinie (Ethiopie) fut la première terre d’accueil des musulmans en Afrique, il n’en demeure pas moins que cette religion s’est répandue dans le continent via l’Egypte qui est devenu le berceau de la science islamique. Al Azhar y a formé des milliers d’africains. Et le Sénégal en a beaucoup profité. En effet, cette institution arrive en deuxième position, après l’UCAD, dans l’ordre numérique des diplômés sénégalais de 1960 à nos jours. (Voir Potentialités des diplômés d’Al Azhar. Le Cas des Sénégalais)[1]. Une bonne partie de la bibliographie sénégalaise est constituée de la production des érudits de cette université. Nos lettrés et Oulémas s’abreuvent de leurs écrits.
Ousatz
Cheikhou Diouf l’ambassadeur d’Al Azhar à l’UGB
Cheikhou Diouf était le seul diplômé d’Al Azhar dans le corps professoral de
l’UGB. C’est de cette université à vocation islamique qu’il tenait le caractère
scientifique qu’on lui a connu. Oser débattre des questions tabous qu’elles
soient religieuses ou non. C’est ainsi qu’il lui est arrivé de se prononcer sur
certaines sujets théologiques en faisant fi des certitudes établies. Son souci
d’éclairer, en se basant sur la recherche scientifique, le poussait à se
démarquer des prêcheurs et à ne pas tenir compte des positions ordinaires. Il
était conscient des risques d’incompréhension qu’il encourait. Mais, pour lui
la science est une lumière de jour qui doit poindre pour le bien de tous, elle
n’est pas une torche à manipuler au gré des circonstances. C’est comme cela
qu’il assumait sa posture de chercheur, à distance des prêcheurs. Il incarnait ainsi
son institution Al Azhar et représentait ses Oulémas qui sont allé fouillés
dans la Sunna du Prophète Mouhammed (PSL) sans hésitation.
Le débat sur les limites de la
Sunna, sur certaines positions du prophète relatives à la vie quotidienne des
croyants ou aux affaires de la cité, est né à Al Azhar. Ce débat est allé jusqu’à y générer des courants anti-sunnites qui ne considèrent que
le Coran comme source islamique authentique.
C’est de cet héritage qu’ Oustaz Cheikhou Diouf nous a fait bénéficier, en nous donnant le courage de questionner des sujets éminemment théologiques en tant que scientifiques ou chercheur de vérité avant tout. Ajoutons à ce tempérament culturel son encrage traditionnel et son authenticité. Il avait toujours à cœur ses origines familiales et territoriales. Il ne voulait rien perdre de la culture qui le lie à ses parents. Armé de tous les atouts sociaux, il savait séduire tous ceux qui s’approchaient de lui. Conscient de la centralité de son groupe sociolinguistique, il exploitait le cousinage conventionnel comme la seule relation qui vaille. La plaisanterie était pour lui le meilleur moyen de se familiariser avec l’autre comme fils de son oncle. Ces qualités lui ont valu l’amitié et la fraternité de tous ceux qui l’ont connu au Sénégal et surtout à l’étranger. Son savoir vivre est ainsi relaté par ses voisins et collègues avec qui il s’était engagé pour que la cohésion sociale règne à Ngallèle et l’éducation des enfants y soit une réussite. Pour dire, en résumé, que la vie de Oustaz Cheikhou Diouf constituait une lumière pour l’UGB, la communauté de Ngalèle et la ville de Saint-Louis. Dieu fasse que celle-ci ne soit pas éteinte avec sa disparition!
Mamdou Youry SALL[1] Mamadou Youry Sall, 2017, Potentialités des diplômés d’Al Azhar. Le Cas des Sénégalais ; Baajoordo Editons, Dakar
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