MBAO : HALTE À L’IMMOBILISME !

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  • Article ajouté le : 15 Jeudi, 2020 à 13h10
  • Author: Nioxor TINE

MBAO : HALTE À L’IMMOBILISME !

Au début, la commune de Mbao servait de réceptacle à beaucoup de migrants saisonniers venant de l’intérieur du pays. Au fil des années, elle est devenue une zone d’extension de Dakar avec l’apparition de nouvelles cités modernes. En effet, on a observé l’érection, par des sociétés immobilières ou des coopératives d’habitat, de cités nouvelles au profit de couches moyennes (employés de sociétés, commerçants, enseignants, personnels de santé...).

Dans cette frénésie foncière et immobilière, il a été noté beaucoup de lacunes dans le lotissement, l’assainissement, l’occupation et l’aménagement de l’espace.

Si on devait évaluer les communes de notre pays selon la qualité de vie de ses habitants, nul doute que Mbao occuperait – à niveau de développement comparable - l’une des dernières places du classement, que ce soit en matière de sécurité, d’assainissement, de transports, d’infrastructures routières ...

Même les nouvelles infrastructures que constituent l’autoroute à péage et le TER toujours inachevé font, pour l’instant, plus de torts que de bienfaits aux citoyens de Mbao !

Plusieurs quartiers vivant autour du tracé du TER  subissent des préjudices énormes liés aux obstacles à la circulation automobile au sein des quartiers et à des difficultés énormes à accéder à la route nationale. Cet enclavement pénalise les malades à la recherche de soins de même que les activités quotidiennes des élèves, étudiants, travailleurs et celles des ménagères se rendant au marché.  

En outre, on observe des nuisances environnementales de toutes sortes, liées à la pollution atmosphérique et à la cohabitation avec la raffinerie de pétrole (S.A.R.) ainsi qu’à l'usine de fabrication d’engrais (I.C.S).

Plusieurs quartiers dont Zac-Mbao et surtout Fass-Mbao sont victimes d’inondations obligeant parfois leurs habitants devenir des sans-abri.

La précarité dans laquelle vivent les habitants de Mbao peut également être illustrée par la multiplication des incidents et accidents. Ainsi, début septembre, il y a eu une série d’explosions dans un dépôt de gaz niché au milieu d’habitations à l’entrée de Grand-Mbao, avec heureusement plus de peur que de mal.

Ensuite, il y a eu l’infiltration d’eaux usées dans le réseau d’approvisionnement en eau, la rendant impropre à la consommation (avec des cas de gastroentérites et de dermatoses), sans la moindre notification officielle provenant de la SEN’EAU (à notre connaissance, tout au moins).

Au moment où les Sénégalais résidant dans la capitale peuvent rallier des villes aussi éloignées que Podor, Matam ou Ziguinchor en 6- 8 heures de temps, il se trouve des endroits très enclavés dans la Région de Dakar.

Parmi ceux-là, on peut citer l’exemple de de Grand-Mbao, dont la route principale était régulièrement inondée pendant l’hivernage, toutes ces dernières années, à hauteur de la mairie, empêchant l’accès à cette agglomération, à moins de faire un détour par Petit-Mbao. 

Avec la livraison du nouveau rond-point de Grand-Mbao, les automobilistes pensaient en avoir fini avec ces désagréments. Mais il s’agissait, en l’occurrence, d’une grossière erreur d’appréciation, car le problème semble maintenant avoir atteint la dimension d’un dossier digne des services de protection civile. Nous n’en voulons pour preuve que la chute, le 14 octobre dernier, sur ce tronçon, d’un camion-citerne rempli, à ras-bord, de gas-oil, avec tous les risques d’incendie, qui auraient pu en découler. C’est dire qu’il est temps de tirer sur la sonnette d’alarme !

De fait, cette artère conçue comme une route communale n’est pratiquement plus carrossable. Elle connaît, en effet, une dégradation prononcée, car recevant un trafic équivalent à celui d’une route nationale voire d’une autoroute, constituée essentiellement de gros porteurs en provenance du Mali. 

Tout cela montre l’urgence pour les gestionnaires municipaux de se mettre à la hauteur des nouveaux enjeux liés à l’urbanisation croissante de la commune de Mbao. De plus en plus de voix se lèvent pour exiger des autorités locales de chercher des solutions adéquates à ces problèmes, qui ont fini de pourrir la vie des habitants de Mbao. 

D’autant que l’immobilisme patent qui caractérise la gestion de ces problèmes semble être dû à des rivalités politiciennes et à de stériles querelles de préséance entre certains responsables politiques.

Dr Mohamed Lamine LY, Sancombao

Cité Baye Niasse, Grand-Mbao


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