Affaire Grande Pharmacie Dakaroise : encore un scandale d’Etat

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Affaire Grande Pharmacie Dakaroise : encore un scandale d’Etat

 

La raison du plus fort est toujours la meilleure, cette ironie d’une fable de la Fontaine (Le Loup et l’Agneau) est curieusement une réalité omniprésente dans nos réalités. C’est aussi cela le propre de l’art : être plus réaliste que la réalité en disant les choses d’une façon universellement accessible. Les plus forts ont effectivement toujours raison, car quel que soit le bien fondé des arguments des faibles, les puissants arriveront toujours à leurs fins. La loi a beau être sage et claire, les forts trouveront toujours un moyen de la contourner ou de s’innocenter. Les plus grands crimes de ces dix dernières années ont été commises par les forts (politiquement et financièrement parlant). Trafic de billets de banque, détournement de deniers publics, bradages des ressources, etc. Aucun de ces crimes innommables commis par des pontes n’a jamais été puni. À l’inverse, on persécute les faibles pour des délits mineurs, on spolie et exproprie d’honnêtes citoyens pour faire plaisir à des gâtés de la République.

 

« C’est à la loi seule que les hommes doivent la justice et la liberté. C’est cet organe salutaire de la volonté de tous, qui rétablit dans le droit l’égalité naturelle entre les hommes. (...) C’est elle seule aussi que les chefs doivent faire parler quand ils commandent… »

 

Ce propos aux allures liturgiques de Rousseau est l’apologie de la notion d’égalité des hommes devant la loi : c’est par ce principe même nous vivons en république et sommes des citoyens, des êtres civilisés jouissant de la liberté de participer aux affaires de nos cités. Mais c’est ce principe même que le scandale de la main-basse programmée sur le site de la Grande Pharmacie Dakaroise est en train de remettre en cause. C’est dire combien il est urgent pour les citoyens et les patriotes de ce pays de tout faire pour s’opposer à une telle forfaiture doublée de parjure commis par un ministre de la République.

 

Cette pharmacie dont Madame Aïcha GOUNDIAM MBODJI pharmacienne est devenue propriétaire en 1982 est aujourd’hui l’objet de convoitises de la part des plus hautes autorités de ce pays et ce, au mépris de la loi et d’une décision de justice !

Rappel :

1. Pour raison de travaux de réfection et sur injonction de l’IPRES propriétaire des lieux, la pharmacie a été transférée provisoirement au Bd Djily Mbaye. Etant donné que le bail était encore en cours, cette résiliation illégale de contrat par l’IPRES l’obligeait aux yeux de la loi à proposer en priorité à Madame Mbodji un nouveau bail à la fin des travaux.

2. À la suite de correspondances adressées au Ministre de la Santé et de l’Action Sociale et au Président de l’Ordre des Pharmaciens pour les en informer et également à l’IPRES pour lui rappeler ses droits, elle a reçu par courrier le 17/12/2018, la confirmation officielle par l’IPRES de la réservation du local de 66,02 m2 sur lequel elle avait jeté son dévolu avec une précision du montant du loyer et une invitation à se rapprocher de leur service compétent pour la signature du contrat de bail.

3. Madame Mbodji y a répondu favorablement par courrier du 09/01/2019. Les modalités de transfert ont été effectuées suivant les règles.  

4. L’IPRES, à travers son PCA et son DG ont signé en catimini avec Aminata Gassama, de la DPM un contrat de bail le 12 août 2020 qui stipule qu’il ne prend effet qu’à partir du 1er janvier 2021 pour une durée d’une année.

5. Comble du scandale, la recherche d’une soupape de protection par l’IPRESS à travers un contrat de bail qui en dit long sur l’intention de commettre un crime : A la Page 7 de ce contrat entre le PCA, le DG de L’IPRES et Aminata Gassama, il est écrit que : « Le preneur s’engage à prendre en charge la réparation de tous dommages et le règlement de toutes indemnités auxquelles l’institution pourrait être condamnée et qui soient consécutifs à l’attribution de ce bail à son profit. « Il peut s’agir notamment du paiement d’une éventuelle indemnité d’éviction au profit d’une structure qui bénéficiait d’une priorité relativement à ce bail, en application des dispositions de l’Acte Uniforme sur le Droit Commercial Général relatives au bail commercial ».  Une disposition aussi scélérate a-t-elle sa place dans une République ?

 

À suivre

 

Alassane K. KITANE


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