École privée et Covid 19 : la preuve que le Sénégal est une belle anarchie

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École privée et Covid 19 : la preuve que le Sénégal est une belle anarchie

 

La pandémie du coronavirus a décidément bon dos : après les politiciens prétextant de la corona pour faire de l’entrisme, les Sénégalais découvrent que certaines écoles privées font pire que les politiciens. Sous le prétexte fallacieux qu’elles doivent faire face à des charges « incompressibles » allant de la masse salariale à l’entretien des locaux ou payement du loyer, ces écoles privées veulent le beurre et l’argent du beurre. Une véritable escroquerie dont sont victimes les parents d’élèves pourtant lourdement impactés par les effets pervers de la pandémie.

 

Certaines écoles privées (paradoxalement les plus solides financièrement) ont non seulement exigé le payement par les parents d’élèves, des mois d’Avril, Mai, Juin et Juillet, mais ont bénéficié du fonds covid19 destiné à 1400 écoles privées. L’État a décaissé un milliard de francs CFA en guise d’appui dans le cadre du Fonds de riposte et de solidarité contre les effets de la Covid-19 (Juillet 2020). Á noter que cette somme n’a rien à voir avec le montant de 1,29 milliard de francs CFA représentant la subvention annuelle dont bénéficie la fédération des écoles privées.

 

Voilà donc la conception qu’on a de l’éducation dans notre pays : des écoles reconnues ou autorisées par l’État font preuve d’incivisme et d’injustice manifeste à l’égard des élèves et de leurs parents. Ce qui se passe n’est rien d’autre que de la rapine institutionnalisée. Car en plus de percevoir de l’argent pour un service non fait, ces écoles, décidément de censitaire, prennent indûment ce financement destiné justement à amoindrir le choc que constitue la pandémie. Comme à son habitude, l’État impotent, partial et laxiste laisse faire et sacrifie encore une fois les consommateurs sur l’autel du lobbying exercé par les promoteurs.

 

Le Sénégal s’enfonce de plus en plus dans l’anarchie (absence d’autorité ou de pouvoir) à cause de la faiblesse et de l’irresponsabilité des décideurs. Le plus affligeant est que ce sont toujours les plus vulnérables qui pâtissent le plus. Les parents d’élèves qui subissent de plein fouet la crise et la rareté de l’argent (dont on dit qu’il est devenu fantôme) sont obligés de s’acquitter de trois à quatre mensualités pour avoir le droit de réinscrire leurs enfants. En plus de cette charge arbitraire, ils doivent s’acquitter d’un autre calvaire : l’achat de fournitures et le transport de leur progéniture. Est-ce vraiment supportable ?

 

Dans ce pays où le sensationnel et la politique politicienne prennent le dessus sur les choses les plus vitales, on impose aux parents une véritable « spirale du silence » autour de cette arnaque bénie par un État coupé des préoccupations populaires et uniquement occupé à assurer la survie de la caste qui l’incarne. Quand est-ce que ce supplice prendra-t-il fin ?

 

Alassane K. KITANE


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