Pour une conversion des valeurs de la société sénégalaise

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Pour une conversion des valeurs de la société sénégalaise

 

Avec la COVID19, il aurait fallu juste s'interroger sur ce qu'est le normal. Une réflexion sur nos pratiques jugées par rapport à la normalité révélerait une société atteinte d'un sommeil collectif sans aucune analyse. Une société malade qui avance sans autocritique. Qu'est-ce qui était normal ? Est-ce le gaspillage perpétré dans nos cérémonies ? Sont-ce les lenteurs admiratives dues à un système archaïque non adapté à l'ère numérique ? Il faut savoir que les ennemis de la pensée sont de trois sortes : la folie, le sommeil et la mort. Ces trois états marquent l'absence d'examen, d'interrogation et de réflexion.

 

Une société qui avance sans aucune critique est en sommeil intellectuel. Une telle société est folle par la perte de la conscience et morte sans évolution. Ce serait anormal de renouer avec nos manières de faire anciennes, il faut qu'on évolue. Ce serait revenir en arrière, creuser encore notre retard que de vouloir respecter une partie de notre tradition. Le suivisme n'engendre rien de nouveau. Il est d'une nécessité pour nous autres Africains et surtout nous sénégalais de nous arrêter, un tant soit peu, afin de faire l'analyse critique de nos traditions et de nos coutumes. Le monde marche trop vite. Et l'attitude des moutons de panurge consistant à toujours faire les mêmes choses sans critique est dangereuse pour une société.

 

Aujourd'hui, il nous arrive une pandémie plus dangereuse que la covid-19 et dont il faut avoir plus peur. Cette pandémie qui se manifeste sous les symptômes du gaspillage, du goût de la facilité, de la paresse, de la soif de pouvoir, de l'hypocrisie, de l'égoïsme, de la trahison, du mensonge, de l'indiscipline, de la bêtise de l'obscurantisme, est plus à craindre en cela seul qu’elle nous maintient dans le sous-développement. Pourtant, et c'est ce qui est grave, nos sociétés n'en ont même pas conscience. La plupart de nos formules le montrent bien. Le sénégalais pense que le travail ne donne pas l'argent, il pense que le paraître vaut mieux que l'être.  Nous confondons toujours normal et anormal au point de convertir l'anormal en normal. Il est temps de prendre conscience de nos tares et de la péremption de la plupart des choses que nous considérions comme des valeurs. Que doit être le "jom" aujourd'hui, le foulla, le kersa, le soutoura... Il est temps qu'on change de mentalité. Il est temps qu'on redéfinisse de nouvelles tables de valeurs pour un nouveau Sénégal.

 

Mme Diama Badiane

 


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