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Rappelle-toi des bienfaits que le seigneur t'a donnés.

Par Diama Badiane

Permets-moi, " Ô Coumba " le tutoiement parce que tu m'es aujourd'hui si familière, si chère. Si tu nous as tellement fait chanter, ce n'est pas simplement parce que nous étions attirés par cette voix si belle mais aussi par l'harmonie étonnante d'assurance que dégageait l'esprit de cette voix éternelle. C'est avec audace et témérité qu'elle avait traversé seule le désert pour se révéler au monde. Une détermination et une persévérance qui serviront d'exemple à toute une génération de femmes qui aspirait à quelque chose. Tu as marché si haut que tes empreintes resteront à jamais gravées dans la mémoire collective. Une femme au sens pur du terme, une mère, ce feu nourricier de toute existence. Ta mission a toujours été de servir et étant au service des autres.

Je me rappelle, comme hier, tes passages à la pouponnière de Mbour et au village SOS de Kaolack quand je fus enfant. Par ces actes anodins, tu as marqué l'esprit d'une jeunesse pour l'éternité. Certes, ton corps, par ta voix, souffre ; c'est pourtant ton âme si pure qui symbolise ton abnégation, ta détermination, ta force et ton stoïcisme. Elle seule domptera les caprices d'un corps mortel, voué à disparaître.

Par-delà le style, c'est toute une philosophie de la vie entremêlée dans les trames d'une musique divine qui nous avait séduit, et, elle continue de nous séduire dans notre profonde intimité. Les stoïciens nous ont appris qu'il y a des choses qui dépendent de nous et celles qui ne dépendent pas de nous ; l'acceptation de celles qui ne dépendent point de nous aide à transcender le sort.

Diama Badiane

Professeur de philosophie