Le Blogs de : Birame Ndiaye

Je comprends les inquiétudes de ceux qui remettent en cause les mesures de confinement et les techniques de distribution des aides d’urgence, mais j'ai du mal à comprendre comment nous pouvons, autrement que par la restriction dans les va-et-vient, limiter les risques de contagion. On n’a pas le choix que de procéder en faisant le pour et le contre et de choisir le moins pire parmi les solutions. En tous cas, les lacunes dans la gouvernance nous rattrapent d’une manière ou d’une autre.

Si pour des raisons économiques, nous décidons de laisser aller et venir comme d'habitude, les quelques préservations du pouvoir d'achat des ménages auront un effet nul puisque les populations subiront de plein fouet les affres de cette pandémie. Ce ne sont pas les conseils de tenue et d’hygiène qui feront la différence. Nous avons déjà du mal à fermer les mosquées et à empêcher les gens de sortir à partir de 20 heures. On ne peut pas s'arrêter, dans les perspectives, au seul risque de soulèvement populaire, de chaos. Mieux vaut en être exposé et le prévenir dès à présent par une organisation et une planification conséquentes que de jeter l'eau du bain avec le bébé.

Par ailleurs, y a-t-il des modalités de distribution des vivres différentes du ciblage des couches sociales les plus démunies ? Ce qui est en question, c’est la faiblesse de notre niveau d’organisation sociale. Mais, le moment ne se prête pas aux études. Il faut agir. C’est par la gestion de proximité, par les liens directs qu’entretiennent les élus locaux, les chefs de quartier par exemple, avec les familles, que nous pouvons espérer une répartition équitable et optimale des dons. Il y aura certainement des abus et des manquements que l’État devra minimiser le plus possible. Cependant, ce n’est pas dans l’urgence que l’on peut envisager la mise sur pied d’un mode nouveau d’administration.