Résister au déferlement des dogmatiques : un devoir

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  • Article ajouté le : 09 Vendredi, 2021 à 01h07
  • Author: Birame Ndiaye

Résister au déferlement des dogmatiques : un devoir

Entre les insultes indigestes et les suspicions de collabo avec le « diable » au pouvoir, le choix est vite fait. Il suffit de se prononcer contre, non pas Ousmane Sonko, mais contre sa vision notamment économique ou sa démarche politique pour capitaliser toute l’antipathie de ses ouailles. Celle-ci se traduit par la pire des indécences, parfois par des menaces. Et pourtant! Il est beaucoup plus facile de nourrir l’appétit des vitupérateurs. C’est ce qui permet d’être porté au pinacle, digne aux yeux des fanatiques. C’est ce qui autorise le sacrement par les intransigeants sur l’autel des simplifications théoriques et du modèle binaire du pour ou contre.

Ils confondent démocratie et communisme. C’est ce qui les bouscule dans l’antichambre des diktats de la pensée unique. Ils ont fini par croire que la vérité se confond à leurs approximations altérées de parti-pris. Il y a plus important que ce qui se dit, il n y a pas mieux que de s’en prendre à Macky Sall, disent-ils. Bon sang! Vous êtes qui pour dicter les termes intimes de pensée et d’esprit du sénégalais beaucoup moins insolent et beaucoup plus intelligent? Pour plus de démocratie, dites-vous. Je veux bien, mais faudrait-il que les prémices en soient assurées et encouragées par vous autres thuriféraires, grenouilles de bénitier mal accouplées.

Puisque je fais cette publication pour moi-même et contre les crétineries dont j’ai fait l’objet, je vais prendre quelques libertés. Fonctionnaire au Québec depuis 10 ans et permanent, j’ai démissionné de mes fonctions, en 2017, pour revenir au Sénégal pour des broutilles. J’avais monté un cabinet de communication. Six mois après, aucun marché, aucun revenu, nada, touss. Après quoi, j’ai été pris dans un ministère pour le poste de chargé de communication. Après huit mois, j’avais décidé de retourner au Québec, auprès de ma famille. Depuis novembre 2020, je suis, hélas, de retour au bercail, encore touss, nada, dara. Alors, vos accusations de collabo et de traitrise, je n’en ai rien à …

À mon avis, Macky Sall a déjà perdu la guerre. Il aura du mal à faire face à l’afflux des mécontents, jeunes en particulier, qui ne cherchent plus à comprendre. Impossible pour le patron de l’APR de contenir cette furieuse agitation qui, par ailleurs, rencontre la capacité de mobilisation et de motivation de l’appareil Pastef. Elle va lui passer sur le ventre, en 2024, peut-être bien avant. Pour quelqu’un doué de raison, le meilleur investissement serait de miser sur l’avenir sonkisant, surtout quand il y a peu à perdre. Eh bien non! La vraie résistance est là, contre l’adoubement des simplificateurs à tout-va.

À la perspective des ruptures casse-cou, je dis non, niet. Il y a des équilibres que l’on ne défait que par méthode et discernement. Autrement, le chaos encouru est plus dommageable que le gain qu’on peut tirer d’un éventuel changement du système. Une gouvernance intelligente avance quelquefois, recule souvent, attend parfois, puis opère opportunément. « Il faut prendre les choses comme elles sont, car on ne fait pas de politique autrement que sur des réalités ». Facile est de charmer. S'il faut la force pour bâtir un État, l'effort guerrier ne vaut qu'en vertu d'une politique perspicace et prudente.

Ps : j’aime bien Khalifa Ababacar Sall pour son sens des responsabilités. J’aime bien Thierno Alassane Sall pour sa lucidité. Moussa Tine est mon ami. Et alors!

Birame Waltako Ndiaye
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