Magal de Touba: l’immense oeuvre de Cheick Ahmadou Bamba

Blogs

Magal de Touba: l’immense oeuvre de Cheick Ahmadou Bamba

Cheikh Ahmadou Bamba, de son vrai nom Ahmad ibn Mouhammad ibn Habibal-Lahi, est né à Mbacké Boal en 1853. Sa famille vivait dans une zone où l’activité scientifique était très intense. Son père s’appelle Mohamad, connu sous le nom de Mame Mor Anta Saly. Il fut un grand érudit et un juge émérite très respecté par les rois et princes, et vénéré par les savants. Son école était le lieu de rencontre de tous les juges. Son oncle maternel Mohamad Bousso fut parmi les plus grands savants de son époque. Sa mère, Mariam Bousso, est plus connue sous le nom de Djaratoul-Lahi (voisine de Dieu) par sa piété et ses vertus. Le Cheikh a mémorisé le Saint Coran à très bas âge. Il a acquis une solide formation auprès de maîtres réputés dans bien des disciplines (littérature, sciences religieuses, science mystique, exégèse, etc.) et une science d’inspiration « divine ». Le Grand Magal de Touba est donc un moment, une occasion de rendre grâce à Dieu pour avoir permis au fondateur du Mouridisme d’accéder à un grade supérieur dans la hiérarchie spirituelle.

Le Magal de Touba revêt un caractère multidimensionnel pour tous les musulmans, en général, et les mourides, en particulier. Le mot Magal signifie glorifier, étymologiquement en wolof. Seulement, l’originalité du grand Magal de Touba réside à deux niveaux. D’abord, contrairement à ce qu’on a l’habitude de célébrer, il marque le début de dures épreuves et de souffrances endurées par le Cheikh durant l’exil. Ensuite, c’est le Cheikh qui l’a initié (à Diourbel) pour la première fois et a recommandé à ses fidèles de se souvenir de ce jour béni durant lequel il a obtenu tout ce qu’il voulait de son Seigneur. « Celui pour qui mon bonheur est le sien, où qu’il se trouve, devra tout mettre en œuvre le jour du 18 Safar pour rendre grâce à Dieu, car, disait-il, mes remerciements personnels ne pourraient suffire pour témoigner ma reconnaissance au Seigneur. »

Le Magal constitue un moment privilégié pour chaque musulman de magnifier en parfaite symbiose, avec le Cheikh, les innombrables bienfaits que Dieu lui a accordés. Cela est conforme aux enseignements coraniques : Si vous êtes reconnaissants, très certainement j’augmenterai mes bienfaits pour vous. Mais si vous êtes ingrats, mon châtiment vous sera terrible (Sourate 14, Verset 7). Il est indispensable donc de comprendre le sens véritable et la portée du Magal, de le célébrer conformément aux recommandations du Cheikh afin de pouvoir bénéficier des grandioses bienfaits accordés au serviteur du Prophète (PSL). A l’origine, chaque talibé célébrait le Magal là où il se trouvait, pourvu d’être conforme aux recommandations du Cheikh. Avec le temps, le deuxième calife, Cheikh Muhamad al-Fadel, a eu l’idée de rassembler tous les mourides à Touba.

 L’acte s’inscrit dans le cadre du raffermissement de la cohésion de la communauté. Il y avait ainsi des objectifs spirituels, mais aussi des objectifs sociaux (rencontre, échanges, etc.) et économiques dans la mesure où des ruraux venus avec leur production peuvent les écouler facilement avec l’arrivée de citadins. Un courant d’échanges se crée ainsi entre les deux groupes. Tout cela n’était pas absent de l’esprit de celui qui a donné cette forme au Magal. Car au départ, chacun le célébrait chez lui. Le deuxième calife a estimé qu’il était très profitable à la communauté de rassembler tout le monde à Touba pour célébrer le Magal. La particularité du Magal repose sur l’importance que les Mourides donnent à l’événement, car pour le mouride, le fait de participer au Magal est devenu une composante de sa doctrine. Il y a deux particularités pour le Magal : l’importance de l’événement et la place qu’il occupe dans le calendrier mouride. A ces deux particularités, on peut ajouter une troisième, c’est-à-dire la manière dont chacun célèbre le Magal. Le Cheikh avait demandé aux talibés, pour les besoins du jour, d’immoler des bêtes pour la grâce de Dieu. Il incombe à tout un chacun de faire de son mieux pour rendre la fête agréable. Le sacrifice peut varier : allant du poulet au chameau, le don de soi, la disponibilité, la serviabilité, la patience, le recueillement.

Bref, le Magal est le témoignage d’une foi inébranlable unifiant toutes les races, les conditions et les aspirations sociales. Il célèbre la victoire d’un homme qui a su ménager ses besoins personnels et particuliers pour défendre une cause générale : la cause de l’Islam.

Blog : www.yeroguisse.org

Source : Grand Magal de Touba, Dimension religieuse et Sociale (Sam Bousso Abdah-mane)


Cette entrée a été publiée dans Politique. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien. Alerter

Vous pouvez lire aussi

Commentez cet article

Pseudo *

Votre commentaire :

Pseudo *

Mon commentaire *