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Accusée de ne poursuivre que les dirigeants africains : La Cpi veut polir son image dans le continent

Auteur: Babacar Guèye DIOP

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Alors que sa réputation est écornée en Afrique à cause d’une série de poursuites sur certains chefs d’Etat, la Cour pénale internationale tente de polir son image dans le continent. En ce sens, un séminaire réunissant les professionnels du Droit de l’espace sous-régional est organisé à Dakar pour mieux diffuser l’information sur les activités de la juridiction internationale. 
Mohamed El Bachir, Hissein Habré ou encore Laurent Gbagbo … Ces figures du continent africain sont inscrites sur les petits papiers de la Cour pénale internationale (Cpi) qui les poursuit pour divers délits, allant de crime de guerre, tortures ou génocides. Mais cette image de «traqueurs» de dirigeants africains semble gêner la Cpi qui entreprend de polir cette réputation. Elle a ainsi regroupé hier à Dakar les spécialistes du Droit pour le premier séminaire sous-régional des conseils et de la profession juridique organisé au Sénégal. 
Créée lors d’un traité international (Statut de Rome), la Cpi s’est plus distinguée par l’arrestation d’anciens dirigeants africains que ceux du reste du monde. Un constat qui se justifie par la forte présence de dignitaires africains, composant les 10 détenus de la Cour. La liste se dresse comme suit : Thomas Lubanga Dyilo, Germain Katanga et Bosco Ntaganda, tous de la Rdc, Jean Pierre Bemba Gombo, Aimé Kilolo Musamba, Fidèle Babala Wandu, Jean Jacques Magenda Kabongo et Narcisse arido (République centrafricaine), Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé de la Cote d’Ivoire. Ces hommes sont poursuivis selon les 4 types de crimes qui relèvent de la compétence de la Cour. Ce sont le génocide, les crimes contre l’humanité et les crimes de guerres, commis après le 1er juillet 2002, ainsi que les crimes d’agression. 
Mais à en croire Amady Bâ, la Cour pénale internationale ne cible pas seulement les Africains. Il précise même qu’elle agit sur interpellation des pays concernés. «La Cour est une juridiction de deuxième ressort. Elle n’intervient que si le système judiciaire national est défaillant et n’a pas la volonté ou la capacité d’enquêter ou de poursuivre (…) Par rapport à l’Afrique malheureusement, les affaires qu’on a actuellement nous ont été renvoyées par les Etats eux-mêmes», fait remarquer M. Bâ, qui soutient que la thèse d’un ciblage de l’Afrique ne peut prospérer, car au sein de la Cpi émargent des juges africains. 
Une «indépendance» de la Cpi que défend le Garde des sceaux, ministre de la Justice. 
Admettant une «crise» entre l’Afrique et la Cour, le futur président de l’Assemblée des Etats partis du statut de Rome se donne comme objectif, lors de son prochain mandat, la «réconciliation» Afrique-Cpi. Me Sidiki Kaba reconnaît qu’il y a «une crise entre l’Afrique et la Cour. En Afrique, beaucoup d’Etats pensent que la Cpi est contre l’Afrique. Il faudrait changer cette perception des choses pour montrer que cette Cour est aussi pour l’Afrique un partenaire, car y comptant 34 pays parmi les Etats signataires de la Charte de cette juridiction».
 
Auteur: Babacar Guèye DIOP
Publié le: Mardi 28 Octobre 2014

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