Les 17 et 18 juin 2025, la ville de Diama (Saint-Louis) a accueilli une rencontre régionale de haut niveau réunissant les parties prenantes du Bassin du fleuve Sénégal, sous l’égide de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS) et de ses partenaires techniques et institutionnels, notamment le Pôle mondial d’innovation de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (UGIH/CCNUCC).Placé sous le signe de la coopération régionale et de l’innovation climatique, cette rencontre a réuni pendant deux jours des experts, des représentants d’institutions partenaires, des autorités nationales et locales, ainsi que des journalistes et des acteurs de la société civile venus des quatre pays membres de l’OMVS : la Guinée, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal.La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Haut-commissaire de l’OMVS, M. Mohamed ABDEL VETAH, en présence du Gouverneur de Saint-Louis, M. Al Hassan Sall, de M. Massamba Thioye, Chef du Pôle Mondial de l’Innovation au Secrétariat des Nations-Unies sur les changements climatiques, et des Directeurs généraux de la SOGED et la SONADER, MM. Youssoupha Kamara et Hamada Didi SID'AHMED.Dans son allocution à l’ouverture de l’atelier, le Haut-commissaire de l’OMVS est revenu sur le rôle important du barrage de Diama dans la résilience et l’innovation face au changement climatique. « Le thème sonne bien, particulièrement dans cette région qui avait subi, l’année dernière, des inondations jamais connues depuis une dizaine d’années. C’est grâce à la vision et aux ouvrages que l’Omvs a construit que nos États ont pu faire face aux évènements extrêmes à travers une gestion concertée entre les États et les barrages de Manantali et de Diama », a déclaré Mohamed ABDEL VETAH.Il est aussi revenu sur la vision 2050 de l’Organisation sous-régionale pour mettre à profit le potentiel économique et le rôle stratégique du bassin. « L’OMVS est reconnue comme un modèle international de gestion intégrée avec ses ouvrages, ses projets, le barrage de Manantali, l’énergie produite, les projets d’adduction en eau potable. Mais avec les changements climatiques, la récurrence des évènements extrêmes, il devient important de réinventer, de consolider le modèle de l’OMVS », a-t-il ajouté.À la suite de la cérémonie d’ouverture, la première session de l’atelier a immédiatement débuté, portant sur : « Résilience climatique et prévention des inondations dans le bassin du fleuve Sénégal ».Deux autres sessions ont été consacrées, d’une part, aux « Solutions technologiques et sociales innovantes adaptées à l’environnement du bassin » ; et d’autre part, « aux partenariats pour le financement climatique et la coopération régionale ».La rencontre de Diama s’inscrit dans la continuité des activités précédemment organisées à Mamou (Guinée) et Kayes (Mali), et poursuit un objectif clair : renforcer la résilience climatique du bassin du fleuve Sénégal et proposer des solutions innovantes pour l’emploi et la croissance économique.Recommandations par axe thématique :Session 1 – Résilience climatique et prévention des inondations- Renforcer la cartographie des aléas climatiques dans les zones à risque ;- Intensifier l’approche communautaire via la sensibilisation des sites vulnérables et l’implication des relais locaux ;- Promouvoir l’utilisation des zones d’épandage pour le stockage naturel des eaux ;- Étendre les digues de protection en amont de Rosso.Session 2 – Innovation technologique et sociale- Renforcer la coopération entre l’OMVS et les structures utilisatrices de données dans le cadre du projet de Réseau de Gestion des Connaissances (RGC) ;- Améliorer le reporting post-facturation des usagers de l’eau ;- Instaurer un suivi régulier et intégré des données multi-thématiques ;- Lancer un projet régional Nexus pour intégrer les innovations sociales, climatiques et technologiques.Session 3 – Financement climatique et coopération régionale- Explorer les pistes de financement du Plan d’Investissement Climatique (PIC 2033), notamment en partenariat avec la Banque Agricole (LBA) ;- Identifier et mobiliser de nouveaux mécanismes de financement domestique.Session 4 – Emploi, économie verte et inclusion- Développer de nouveaux métiers via le digital ;- Renforcer le capital humain à travers la formation et l’accès au financement ;- Créer des écosystèmes d’appui à l’entrepreneuriat pour les jeunes et les femmes ;- Promouvoir la valorisation durable du typha dans le bassin ;Session 5 – Innovation jeunesse et entrepreneuriat local- Traduire les engagements en projets concrets et accessibles ;- Intégrer les langues nationales dans les solutions numériques ;- Développer des filières à haute valeur ajoutée en complément de la filière riz ;- Organiser un atelier sur le financement vert ;- Élaborer une taxonomie verte pour guider les investissements responsables.Les recommandations issues de cette rencontre constituent une feuille de route opérationnelle pour les mois à venir. L’OMVS et ses partenaires poursuivront leur mobilisation pour transformer ces engagements en actions concrètes au service des populations.
Commentaires (0)
Participer à la Discussion