« Un seul mensonge fait plus de bruit que cent vérités » ( Georges Bernanos)
Ils sont forts ! Très forts quand il s’agit de manipuler les masses, d’habiller le mensonge et de lui donner les contours de la vérité. Le pouvoir de Macky Sall a fini de faire de la manipulation de la vérité son activité de prédilection, un mode de gouvernance.
Ils ont tu et de manière volontaire une information « accessible à tous » comme s’en défend avec maladresse le ministre de l’Econome, Amadou Kane qui peine à convaincre, contraint de confirmer les propos d’un allié qu’ils estiment trop bavard parce qu’usant et abusant de sa liberté de ton. Ce qui est à reprocher au gouvernement ici, c’est moins le fait de n’avoir pas (et pas du tout) communiqué à la fois sur l’existence et le montant exact des disponibilités financières (que le régime libéral aurait laissés dans les caisses) que ce mensonge patent, qui a consisté à dire et à répéter comme une chanson, que « les caisses de l’Etat sont vides ». Une énormité que Macky Sall aura manifestement du mal, beaucoup de mal à justifier lors de son adresse à la Nation de ce 3 avril, veille de la fête de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale.
Un an durant, le gouvernement est resté campé sur cette ligne de défense dont il n’était pas près de sortir. De la victimisation à la dramatisation en passant par la diffamation, la diabolisation, la pléthore de révélations émanant du pouvoir vont dorénavant laisser perplexes nos compatriotes, qui se demandent encore ce qui est vrai et ce qui est faux de tout ce discours tenu sur l’enrichissement illicite, sur la traque des biens mal acquis, les véhicules extraits du parc automobile de la présidence, les objets supposés avoir disparu du Palais au départ de Wade, autant de dossiers sur lesquels des amalgames volontaires et manifestes ont été entretenus.
Ainsi, lorsqu’on est capable d’entretenir pendant toute une année un mensonge sur une question aussi préoccupante que le legs d’un prédécesseur à la tête de l’Etat, pourquoi ne mentirait-on pas sur autre chose ? Comment regagner de nouveau la confiance de ses compatriotes ?
Sans adopter une posture de moraliste, on peut dire sans se tromper que s’il y a une pratique dont excelle le gouvernement actuel, c’est bien la manipulation de l’opinion, la diffusion de fausses nouvelles (réprimée par le Code pénal) par l’entremise de journalistes qui entretiennent avec le pouvoir des liens de consanguinité, d’organes de presse qui jouent la connivence et s’arrogent le droit de publier ou de diffuser par anticipation, des décisions de justice non encore notifiées aux prévenus ou personnes concernées.
Un an durant, Macky Sall et son gouvernement ont laissé couver un mensonge d’Etat qui a fini par déshabiller l’Etat et ses commis, une « faute morale » assez édifiante sur les incapacités et limites d’un pouvoir qui porte en son sein, les germes de sa déstabilisation propre.
Auteur: Senewebnews
Publié le: Mercredi 03 Avril 2013
Commentaires (0)
Participer à la Discussion