Le « baobab » Robert Sagna s’est définitivement affaissé. La capitale du Sud a un nouveau maire. Abdoulaye Baldé a été porté hier par ses pairs, à la tête de l’institution municipale. Le successeur de « Bob » a obtenu 62 voix contre 11 pour son adversaire du jour, Mame Cissokho membre de la coalition takku défarat Sénégal. Avec le maire et la quinzaine de conseillers, c’est une véritable razzia que Baldé a orchestrée. Signe qu’il a maintenant les coudées franches pour diriger la commune. Parmi ses adjoints, on retrouve des noms bien connus, comme Coumba Ndiaye, ancien député, élue au poste de 14ème adjoint. Il y a également le sénateur Mamadou Lamine Sakho, 2ème adjoint. Alors que l’élection de Baldé a été brillante, tout comme celle des autres conseillers, il n’en sera pas de même pour le ministre du Travail, Innocence Ntap. Cette dernière aura eu certainement la surprise de sa vie. Alors qu’elle aspirait au poste de premier adjoint, elle se verra reléguée à la sixième place. Et son score, le plus étriqué, 45, en dit long sur l’estime que les Ziguinchorois porte à la « sœur » de Baldé. Celle-là même qui il y a quelque temps n’avait pas hésité à rivaliser avec son « frère », pourtant maître désigné et incontestable des libéraux de la capitale du Sud. A-t-elle été punie pour cette « faute » politique ? Quoi qu’il en soit, avec son équipe et l’ensemble des conseillers qui lui ont promis leur soutien sans faille, le tombeur de Robert Sagna a prononcé dans l’après-midi un discours programme dans lequel il décline les grandes ambitions qu’il a pour sa ville. Intitulé « Le temps de la parole et des promesses est terminé, place aux réalisations », Abdoulaye Baldé a rendu hommage « aux pères fondateurs de la commune : « Jules Charles BERNARD, Etienne CARVALO, Mamadou Abdoulaye SY, mon oncle Robert Sagna, qui pendant 25 ans a consacré sa vie au service de Ziguinchor et de ses populations. Modeste dans la victoire, le nouveau maire compte soumettre une proposition au conseil municipal pour que l’on puisse célébrer la mémoire de ceux d’entre eux qui ne sont plus là et magnifier l’œuvre de ceux qui sont encore parmi nous. Toutefois, pour lui « le temps de l’action est venu. Notre temps est celui des constructeurs, notre saison celle des réalisations ». Aussi, appelle-t-il ses frères, sœurs et amis de Ziguinchor et de Casamance, à « venir investir, construire des maisons, travailler avec nous ». Listant ses programmes, il annonce plus de 20 km de route dans la ville, un programme d’assainissement ambitieux, un programme d’éclairage public, un plateau sportif multifonctionnel, la « balade des Ziguinchorois », l’informatisation de tous les services municipaux, une chaîne de télévision régionale dénommé Canal Sud TV….
Sûr que la paix reviendra un jour ou l’autre de façon définitive en Casamance, Abdoulaye Baldé fonde son intime conviction que conformément à l’enseignement des Saintes Ecritures : « il y a un temps pour tout, un temps pour toutes choses sous les cieux ».
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