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COMPLEXE AGRO-INDUSTRIEL DE ZIGUINCHOR - Un projet de 1,5 milliard de F Cfa pour créer 1605 emplois

Auteur: Bacary DABO

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La reconstruction de la Casamance est une préoccupation majeure pour les autorités gouvernementales et les partenaires au développement. Le retour des populations déplacées et le maintien des jeunes dans un environnement socio-économique amélioré est une condition majeure pour réussir une telle démarche. Une vision que semble épouser le complexe agro-industriel de Ziguinchor que des fils du terroir compte mettre sur pied pour créer 1605 emplois. Malgré la portée, le projet mis en place depuis 2000 peine à décoller pour défaut d’un financement de 1,5 milliards de F Cfa nécessaire pour sa réalisation.

Le projet de complexe agro-industriel de Ziguinchor, initié depuis l’année 2000, dont la mise sur pied nécessite un budget de 1,5 milliard de FCfa pour un capital social de 400 millions de FCfa, vise la création de 105 emplois directs et 1500 autres indirects à travers des villages de la Casamance. Selon le promoteur du projet, Tété Diédhiou, «c’est un projet de rupture dans un milieu comme la Casamance qui a toujours fait office de laboratoire de projets». Le projet se donne comme but « d’amener les populations à investir dans une entreprise à intérêt régional », affirme Tété Diédhiou. Les concepteurs veulent ainsi mettre les populations au cœur du dispositif en leur réservant 55 % du capital.

L’usine de fruits des casamançais cible ainsi les producteurs, les propriétaires de vergers, les Gie, les groupements de femmes, les associations de ressortissants de la région sud basés à Dakar ou à l’étranger… À travers l’approche de financement décliné, les initiateurs du projet affirment vouloir « montrer l’exemple à suivre c’est-à-dire de se passer de l’aide contraignante qui est souvent accompagnée de conditionnalité technologique que les populations de base ne maîtrisent pas souvent ». Selon Abdoulaye Sané, conseiller en communication du projet et chargé des questions développement, «le projet est conçu de telle sorte qu’il ne subit pas le même sort que ceux qui ont été pilotés par des partenaires étrangers c’est-à-dire les projets dont la pérennité n’est pas assurée par les populations». D’après lui, la faisabilité et la validité du projet sont en train d’être démontré par les populations qui, a l’en croire, « ont déjà souscrit à hauteur de 50 millions de F Cfa ».

La Casamance produit 100 mille tonnes de fruits et agrumes par an. Les potentialités de la verte région aiguisent tant des opérateurs locaux comme étrangers notamment des espagnoles, des canadiens et coréens qui ont montré leur désir d’investir le secteur de la transformation des fruits et agrumes en Casamance. Conscient de la concurrence qui s’est déjà fait un terrain, le présent projet qui compte s’installer dans le domaine industriel de Ziguinchor vise à transformer 15 mille tonnes par an. Les promoteurs prévoient ainsi d’importer une expertise européenne «pour permettre de répondre aux conditions requises par le marché européen».

Les autorités traînent les pieds

Ce projet qui existe depuis 2000 cherche désespérément financement. Malgré son ampleur et sa portée, il ne semble pas intéresser les autorités sénégalaises. Le promoteur affirme que depuis l’établissement de ce projet, « beaucoup de manifestations d’intérêt ont été enregistrées mais sans suite ». Les initiateurs affirment avoir saisi l’Onudi, l’Uemoa, le Premier ministre et le ministre de l’industrie, à l’époque, en l’occurrence, Moustapha Niass et Landing Savané, le maire de Ziguinchor, Robert Sagna, l’Agence nationale pour la reconstruction de la Casamance (Anrac), les cadres casamançais… Après moult démarches qui sont restées sans suite, les initiateurs veulent se rabattre sur les populations. C’est ainsi qu’ils comptent beaucoup sur des associations comme Mapcol (Mouvement associatif pour la promotion des collectivités locales) qui polarise 2200 associations villageoises, l’Union des ressortissants du département d’Oussouye qui regroupe 54 villages et l’Association des zones agricoles de la Casamance (Azac).

L’indifférence des autorités semble préoccuper le promoteur du projet, Tété Diédhiou, un vieux de 70 ans, qui affirme avoir conçu ce projet «pour apprendre aux jeunes casamançais à gagner de l’argent et leur permettre de contribuer à la reconstruction de la Casamance». Son secrétaire général, Moussa Gaye Coly, en ajoute que « ce projet est privé mais il ne peut pas évoluer sans le soutien de l’État parce qu’il constitue une alternative au pourrissement des fruits et agrumes de la région ». Pour sécuriser les investissements que les populations vont faire dans ce projet, le promoteur prévoit de réserver 15 des 45 % destinés aux privés aux collectivités locales. Un séminaire de validation doit se tenir prochainement à Ziguinchor «pour permettre aux populations de mieux s’approprier du projet», ajoute le secrétaire général.

Auteur: Bacary DABO
Publié le: Jeudi 02 Mars 2006

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