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KOLDA - Lutte contre la pauvreté urbaine et rurale : Les Koldois de l’extérieur interpellés

Auteur: El Hadji COLY - Correspondant

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Le nombre d’actifs est de loin plus élevé que celui de désœuvrés dans la région de Kolda. Ce qui n’empêche pas le taux de pauvreté d’atteindre des proportions impressionnantes, poussant des fils du terroir à proposer des solutions.

La région de Kolda est réputée pour sa pauvreté quasi-endémique, et toutes les statistiques élaborées en témoignent. Un taux élevé à 95% de personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté, sort les acteurs au développement de leur mutisme. En effet, une conférence publique autour du thème “création d’emplois et amélioration des revenus des populations ; quelles stratégies pour Kolda”, s’est tenue sous la houlette de Sanoussi Diakité inventeur de la machine à décortiquer le fonio, par ailleurs conseiller technique n°1 au ministère de l’enseignement technique et de la formation professionnelle.

Malgré la présence de différents Ong et projets de développement, la pauvreté gagne encore du terrain en campagne comme en ville. Ainsi pour sortir Kolda de cette situation, à l’image de certaines localités du pays, différentes stratégies sont dégagées dans le seul but de rayonner la région sud qui pourtant, reste encore la première région agropastorale. Pour Sanoussi Diakité, il faut d’abord développer le culte du travail dans la conscience des populations. Car ajoute-t-il, constat amer, le temps consacré au travail est très insuffisant par rapport aux loisirs. Il faut que les Koldois acceptent de travailler durement pour renverser la tendance, car la pauvreté n’est pas une calamité, conseille M Diakité.

Pourtant, ces mêmes statistiques révèlent que le taux d’actifs dépasse les 79% contre 2,4% de chômage. Une nette contradiction qui encore une fois montre le faible rendement issu d’un travail accompli par plus de la moitié de la population. C’est pourquoi, l’enseignant de technologie déclare qu’il est urgent de penser à la création d’entreprises capables de transformer la production qui permettra à la population de gagner ou de bénéficier de plus values. A coté de celles-ci, la qualification des jeunes fait défaut. Un grand handicap né de l’absence de formation professionnelle dans différentes filières. Et pour résoudre cette équation, l’idéal serait de créer dans la région, des écoles de formations et d’enseignement technique, à coté d’une formation qualifiante d’où sortiront des ingénieurs qualifiés, capables de créer des unités de développement. Des techniciens, des ingénieurs et une forte main d’œuvre qualifiée, la région en disposera une fois ces écoles installées.

A cela, M Diakité ajoute que dans le budget de l’Etat, le ministre Georges Tendeng, chargé de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, a déjà réussi à inscrire un investissement pour un lycée technique au Fouladou. A en croire le fonctionnaire-inventeur, «l’innovation, la création et la créativité sont les pièces maîtresses qui à coup sûr, sortiront Kolda de la pauvreté».

C’est en ce sens que Sanoussi lance un vibrant appel aux fils de Kolda disséminés partout ailleurs pour un retour au bercail par des investissements dans la région. Pour ce faire, des conditions attrayantes seront bientôt mises en place pour encourager les investisseurs à s’implanter au Fouladou. Autant de stratégies théoriques évoquées au cours de ce grand rendez- vous qui, dit-on, est le premier dans l’histoire de la région depuis sa création en 1984. Il s’y ajoute le partenariat avec des régions ou villes développées de l’Afrique et au niveau international. Le conseil municipal n’a-t-il pris les devants dans ces protocoles d’accords avec la ville de Bardejov en Tchéquie dans le sens du rayonnement de la commune. Par ailleurs, au programme national de la construction de la Casamance, les Koldois pensent qu’ils sont traités en parents pauvres au profit de la région de Ziguinchor.

Aujourd’hui, jeunes et femmes confondus pensent qu’il faut toujours et beaucoup travailler auprès de l’Anrac pour bien gagner les dividendes du développement. Malgré tout, Sanoussi Diakité pense qu’il faut continuer à se battre pour avoir au moins un ministre dans le gouvernement qui est la tête pensante du pays pour le développement. Dans tous les cas, au plan théories et idées, tout a marché sur des rails, en attendant de voir le concret sur le terrain pour sortir Kolda de sa léthargie.

Auteur: El Hadji COLY - Correspondant
Publié le: Mardi 21 Mars 2006

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