Décidément les populations de la région orientale n’ont pas encore fini de broyer du noir .Au moment où le centre hospitalier régional prend son envol avec le doublement de son taux de fréquentation, les autorités de tutelle mutent l’un des deux chirurgiens de l’établissement .Un acte qui soulève l’ire des populations qui se plaignaient déjà de l’insuffisance des deux chirurgiens pour quatre blocs opératoires et un nombre inestimable d’interventions à faire. 

« Nous avons réellement de quoi nous interroger si oui ou non nous sommes des Sénégalais à part entière.Sur tous les plans nous sommes bons derniers et maintenant l’on nous reprend le peu qui nous restait ». C’est ainsi que s’est interrogé Mamadou Sanogho, un jeune tambacoundois visiblement ahuri d’entendre que le Dr Babacar Diop, l’un des deux chirurgiens que comptait le centre hospitalier régional a été muté.

Partout dans la capitale orientale, le débat fait rage . « Les médecins spécialisés ont toujours posé problème à Tambacounda. Personne ne veut venir pour des arguments aussi pompeux que l’éloignement ou le climat qui serait infernal », indique un conseiller municipal .Des gens se sont pleinement investis pour plaider la cause de Tambacounda où la mortalité maternelle a sérieusement affecté les pauvres dames. La structure a pu bénéficier d’un gynécologue aujourd’hui complètement débordé par la multitude de cas à voir, d’un médecin anesthésiste,d’un pédiatre. Et tous souhaitent qu’un urologue,un deuxième gynécologue ainsi qu’un deuxième pédiatre et un troisième chirurgien arrivent et soulagent davantage les populations non seulement de la région orientale,mais aussi de toute la sous région ouest africaine,surtout de la Guinée Bissau,de la Gambie ,de la Mauritanie et de la Gambie. Tel est le vœu pieux de toutes les couches de la population qui estiment qu’avec la nouvelle dynamique insufflée à l’établissement par le tout nouveau directeur Cheikh Mbacké Fall, si l’on ne déploie pas ici du monde qu’on n’en retire guère sans pour autant les remplacer.

Le centre hospitalier régional de Tambacounda va sous peu bénéficier d’une structure architecturale ultramoderne où tous les services seront reconstruits grâce à des financements de la Banque Islamique de Développement. Le dossier serait sur la table du Premier ministre,et les populations ont hâte de voir les nouvelles bâtisses sortir de terre .Il ne restera que la maternité,la pédiatrie et la buanderie à rénover .Les mutations en cours au centre hospitalier régional de Tambacounda sont perceptibles dès la rentrée où maintenant,dans le cadre d’un contrat de performance entre l’établissement et le ministère de tutelle,des hôtesses orientent gentiment les patients dont certains ne savaient point frapper à la bonne porte et tournaient en rond toute une matinée.

Pour une fois les Tambacoundois font cause commune, « il est hors de question de muter le Dr Babacar Diop sans le remplacer et, pour ce faire, nous nous battrons jusqu’au dernier souffle », martèlera un conseiller régional qui a préféré garder l’anonymat .Les populations elles s’interrogent sur l’opportunité d’une telle affectation au moment où le centre hospitalier régional a pratiquement doublé son taux de fréquentation.