Depuis longtemps, Alioune Diouf, le père du nervi Ndiaga Diouf, tué lors de l’attaque de la mairie de Mermoz-Sacré cœur, s’est emmuré dans un silence assourdissant. Il est sorti de sa réserve dans les colonnes de «L’Observateur».

«Depuis le 22 décembre 2011, date à laquelle mon fils a été abattu, je ne cesse de souffrir. Je suis croyant certes et je sais que la mort peut arriver à tout moment. Mais ce sont les conditions dans lesquelles mon fils est mort qui me font mal. Barthélémy Dias a tiré et tué mon fils. J’ai déposé une plainte et je n’ai cessé de faire des déclarations à l’endroit des autorités de mon pays pour réclamer justice. J’ai saisi le parquet et Barthélémy avait été arrêté. Quelque temps plus tard, alors que je m’attendais à être convoqué et entendu dans le cadre de cette enquête, j’ai été surpris d’apprendre sa mise en liberté. Même provisoire, cela ne m’agrée pas, d’autant plus que ses avocats en plaidant la légitime défense ont reconnu implicitement qu’il a bel et bien tiré et tué mon fils», déclare le vieux. « Je suis un père et tous les autres pères doivent comprendre ma douleur de voir mon enfant sur qui je fondais beaucoup d’espoir être tué de la sorte. Nous sommes dans un pays de droit. C’est ce que l’on crie toujours sur tous les toits. Alors, où se trouve le droit ? J’avertis que si Barthélémy a une famille, des parents et des sympathisants, c’est pareil pour Ndiaga Diouf. Dieu sait que cela peut aller loin. Ces autorités croient-elles que nous allons rester les bras croisés ? Imaginons un seul instant que chacun dans ce pays commence à se faire justice soi-même. Si l’Etat ne fait pas son boulot, alors il sera responsable de tout ce qui adviendra», avertit-il.