Au delà du limogeage du chef de la Police, Codé Mbengue, ce qui scandalise davantage la haute hiérarchie de la Police, c’est le choix porté sur son remplaçant, le commissaire Ibrahima Diallo, ingénieur informaticien, jusque là directeur de l'automatisation des fichiers.Celui-ci est réputé être un homme de main de Me Ousmane Ngom, ancien ministre de l’Intérieur. Il a été mis au centre de la lugubre histoire du marché des passeports numérisés. 

Un scandale financier portant sur la somme exorbitante de cent-dix-huit (118) milliards de francs Cfa, selon le journal Libération, dans une de ses parutions. Avec une « violation flagrante de tous les textes qui régissent la passation des marchés publics », selon les mots éclairants d’un rapport d’audit de la Cour des comptes.Le quotidien La Tribune d'expliquer que c’est en auditant la Direction de la Police des Étrangers et des Titres de voyage que la Cour des comptes est tombée sur ce marché des passeports numérisés, revenant sur les révélations de Libération.

 L’actuel directeur de la Police nationale était alors directeur du Matériel et du Budget du ministère de l’Intérieur. Instruction a été donnée de traduire Monsieur Diallo devant une commission d’enquête. Car l’affaire est tellement grave qu’elle menace la sécurité nationale.Le rapport de la Cour des comptes l’illustre assez clairement.« Le contrat révèle qu’aucune disposition n’a été prise pour assurer la confidentialité et la protection de l’information fournie par l’Etat et destinée à alimenter les systèmes gérés par Iris, alors que les données transmises par l’Etat sont relatives à l’état civil des populations sénégalaises.

 « Le choix de confier le système de confection de passeports nationaux à une entreprise étrangère comporte des risques, notamment l’absence de contrôle de l’utilisation des données par cette entreprise à des fins autres que celles prévues au contrat ».Toutes choses qui font que les défenseurs des principes s’interrogent sur les réelles motivations du Président de la République, quand il met une telle personnalité controversée à la tête de la Police nationale. La réponse se trouve, selon des indiscrétions, dans le fait que c’est un « homme » de Médina Gounass et à ses entrées dans cette grande famille religieuse. Au-delà de Codé Mbengue, d’autres têtes sont tombées. C’est ainsi que Thiendella Fall n’est plus le Directeur des Elections. Il est remplacé par Oumar Top.