Quand il s’agit de parler de sa maladie, la journaliste Mame Diarra Da Sylva ne porte pas de gants. Le diabète, il vit avec depuis une dizaine d’années et a réussi à positiver son existence de diabétique. Mais, les pires moments de sa vie, elle les a aussi vécus quand elle a appris son insulino dépendance. L’idée de s’injecter trois fois à l’insuline par jour et pour toute sa vie, l’a poussée à vouloir mettre fin à ses jours. Témoignage à l’occasion de la journée mondiale du diabète!
« Je vis positivement avec ma maladie. J’ai surtout pas envie que les gens aient pitié de moi, parce que je suis insulinodépendante. Je vois qu’à chaque fois que je prends mes injections avant de manger, les gens ont des réactions pitoyables envers moi. Ils ont pitié de moi, alors que moi je vis cela positivement. Et j’aimerais que mon entourage m’aide dans ce sens. La maladie, je l’ai sue en 2004 à mon retour de l’Allemagne. Déjà, avant mon départ, les gens voyaient en moi les signes du diabète et me demandaient d’aller me faire consulter. Mais je répondais toujours que dans ma famille il n’y avait pas de diabétiques, alors que je me trompais, car du coté de ma mère il y en avait beaucoup. Et c’est par la suite qu’un jour, j’ai fait un coma diabétique à la radio. J’étais à Manooré Fm à l’époque. Et c’est quand la secrétaire et la directrice m’ont amenée à l’hôpital qu’on m’a informée que j’étais diabétique, insulinodépendante. Donc, c’est comme ça que je l’ai su.
« Je me pique trois fois par jour »
« Au début, ce n’était pas évident d’accepter la réalité, parce que je me disais que je ne pourrais pas supporter de vivre comme ça, c'est-à-dire de me piquer trois par jours : le matin, à midi et le soir jusqu'à la fin de mes jours. Je me disais même que peut-être qu’avec les recherches, les scientifiques vont trouver une autre solution à cela. Mais pour le moment, cela fait des années que je me pique tous les jours. Donc, au début, ce n’était pas évident : être jeune et prendre des injections trois fois quotidiennement, c’était insupportable. J’ai pensé à n’importe quoi, mais heureusement que ma famille était là, surtout mon père. Il m’a beaucoup soutenue : il m’amenait voir des parents diabétiques comme mon parrain qui est à Thiès. Cela fait plus de quarante ans qu’il est insulinodépendant. Donc, je me suis dit que si ces gens-là ont vécu autant d’années avec cette maladie en se piquant, pourquoi pas moi ? Alors j’ai commencé à positiver et à mieux vivre avec. Ma famille m’a beaucoup soutenue. C’est grâce à elle que je n’ai pas fait de bêtise. J’ai pensé à me suicider, parce je me suis dit : pourquoi pas ne pas en finir une bonne fois pour toutes, puisque je devais vivre avec cette maladie toute ma vie ? Mentalement, je n’étais pas prête à supporter cette maladie. Mais heureusement que mes proches étaient là. Coté boulot, c’est vrai que ma maladie a beaucoup impacté sur mon travail. Je tombe tres souvent malade, c’est des maux de tête à n’en plus finir, des maux de dents, des hyper ou hypo glycémies, tout cela est lié au diabète. Mais les gens avec qui je travaille sont tolérants et compréhensifs à mon égard. Et je fais tout pour me contrôler et respecter les exigences de cette maladie à ma manière. Mais le problème du diabète, c’est surtout l’alimentation. C’est difficile de respecter le régime en Afrique. On nous parle de crudités chaque jour, c’est difficile de suivre ce régime. Mais coté traitement médical, je ne me plains pas : j’ai une prise en charge au niveau de la Radio. »
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