Après la bourde de Mbagnick Ndiaye et les erreurs de castings récurrents, doit-on revoir les critères et le profil des ministrables au Sénégal ?

Abdoulaye Wade avait  ses «Feddayins» Papa Samba Mboup, Farba Senghor et ceux que les confrères appelaient «les sauvageons» en référence à leurs méthodes sauvages et grégaires de gérer les affaires publiques. Macky Sall, sans s’en rendre compte, a reproduit exactement le même casting autour de lui : Farba Ngom,  Cissé Lo, Youssou Touré, Ahmet Suzanne Camara, Mbagnick Ndiaye, entre autres «Féddayins marrons», héritiers  des pratiques des fameux faucons de Wade.

Idrissa Seck  avait, dans un sursaut audacieux, posé la question du profil des personnalités à nommer dans les stations républicaines. Mais il n’avait pas eu le temps de mettre cette idée en pratique, emporté par la vague qu’on connait en 2005.

En réalité, derrière la bourde de Mbagnick  Ndiaye, se pose la cruciale question  du ministrable : qui doit être ministre dans ce pays ? Les Présidents Senghor et Abdou Diouf avaient respecté une tradition qui faisait la fierté sénégalaise en mettant la barre des critères très haut, de sorte que le Sénégal a connu entre 1960 et 2000, non seulement des ministres hommes et femmes d’une stature remarquable mais aussi, l’avènement d’une vraie culture républicaine à travers ces  grands serviteurs de l’État.

Les ministres sous Senghor et Diouf étaient avant tout  de vrais hommes d’État avec toute la culture, le savoir, le savoir-être et le savoir-faire sans lesquels nul ne peut prétendre faire partie d’un gouvernement.

Depuis que le statut de politicien disposant d’une base électorale est devenu le seul critère de nomination à un poste ministériel ou autre, notre pays dérive dans un océan d’errements et de tâtonnements au sommet de l’État.

Wade a entamé la désacralisation de la fonction ministérielle, Macky l’a achevée. Dommage pour un pays ou les affaires de l’Etat sont gérées par des gens qui n’auraient jamais du être dans cette posture.

Mbagnick Ndiaye comme Farba Senghor doivent servir de «wake-up call» pour nos gouvernants. Le mal est plus profond qu’on ne le pense, et notre pays mérite mieux qu’une république aux allures d’un cirque…

George KING