Le compte à rebours de la traque aux biens mal acquis va démarrer en début de semaine, avec le très probable face-à-face entre le Procureur spécial auprès de la Cour de répression de l’enrichissement illicite et le fils de l’ancien président Wade. Le deadline donné à Karim pour justifier sa richesse devant expirer, au plus tard, le 15 de ce mois.
Les autres dignitaires soupçonnés d’enrichissement illicite n’en dorment plus. Parmi eux, on cite le nom de l’ancien ministre et conseiller financier du président déchu, Samuel Sarr. Car, du temps de sa toute puissance, il n’avait d’égards que pour les Wade. Dans la capitale de la confrérie des Mourides, dont il se réclame, ses soutiens se sont amoindris, souligne un dignitaire de cette communauté ; ceci, parce que Samuel n’avait cherché à faire révérences qu’aux deux derniers défunts Khalifes généraux : les très regrettés Serigne Saliou et Mouhamadou Lamine Bara Fallilou Mbacké. On se souvient aussi que Samuel avait eu des démêlées très médiatisées avec Moustapha Niasse, devenu président de l’Assemblée nationale. Maintenant, celui-ci est devenu président de l’Assemblée nationale. Enfin, il faut des bouc-émissaires, même si l’Etat doit accepter des médiations pénales.
Dans le lot de ceux qui pourraient bénéficier de cette faveur, le nom du dernier ministre des Affaires étrangers de Me Abdoulaye Wade est cité. Car, Me Madické Niang est un avocat, qui a fait fortune bien avant l’alternance. Il était le conseil de Me Wade, quand celui-ci était le puissant opposant au défunt régime socialiste. Me Niang pourrait, aussi, bénéficier du soutien de lobbies religieux. On cite, particulièrement des dignitaires mourides. Il a toujours et partout clamé son appartenance à leur confrérie. Me Madické est bien introduit dans celle des Tidjanes. D’ailleurs, renseigne un membre de la famille des Sy de Tivaouane, l’actuel Khalife général, Serigne Cheikh Tidiane Sy Al Makhtoum, est son « ami et confident avant, pendant et après l’alternance ». Et nos sources de penser « qu’on verrait mal Macky Sall s’opposer aux souhaits de médiations pénales au profit de Madické exprimés à la fois par Touba et Tivaouane ». Ne serait-ce que parce que l’actuel homme veut un deuxième mandat et leurs soutiens pour l’actuel president. Enfin, Me Madické est « liquide et bien disposé ». Ses partisans retiennent ainsi leurs souffles, mais gardent espoir : les médiations se feront officieusement. Ce qui arrangera les deux parties : le Gouvernement encaissera tout en sauvant la face, Me Madické sa liberté et les confréries leurs influences.
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