L’ancien Premier ministre d’Abdoulaye Wade, qui n’a pas encore digéré la pilule de la perte du pouvoir, le 25 mars dernier, n’a pas encore dit son dernier mot à Macky Sall et aux autres membres de la Coalition «Benno Bokk yakaar». Et il l’a bien montré, samedi dernier, lors du meeting du Parti démocratique sénégalais (Pds) à Kaolack. Souleymane Ndéné Ndiaye est, en effet, d’avis que les populations ont été abusées par Macky Sall par des promesses qui sont tombées à l’eau. «Il n’est pas trop tard pour rattraper ce qui a été perdu», a-t-il d’ailleurs clamé. «Aujourd’hui, donner une autre majorité à Macky Sall, c’est plonger le pays dans une incertitude. Car il n’y a pas de maturité dans son camp. Autour de Macky Sall, il y a une bande de frustrés, des gens qui n’ont en commun que leur haine contre Abdoulaye Wade. Du coup, les premiers actes posés par ce gouvernement ne nous permettent pas d’entrevoir l’avenir, avec espoir et espérance», s’est ainsi indigné Souleymane Ndéné Ndiaye, d’après qui, «pendant la campagne électorale, ‘Benno Bokk yakaar’ avait promis pour la région de Kaolack et le bassin arachidier, beaucoup de semences, beaucoup d’engrais. La vérité c’est qu’il n’y a ni beaucoup de semences, ni beaucoup d’engrais et que ses promesses de Macky Sall sont devenues lettres mortes. Macky Sall et tous les membres de ‘Bokk yakaar’ avait promis de réduire non seulement le train de vie de l’Etat, mais aussi de faciliter l’accès aux denrées de premières nécessité. Mais qu’en est-il de cette promesse?». Sous un autre registre, le responsable libéral a déploré l’engagement de Macky Sall de subventionner les motos «Jakarta» pour en faciliter l’accès à la jeunesse. Ce malgré «tous les désagréments causés à la population par ces moyens de transport». «Il n’y a guère longtemps, Kaolack a reçu des touristes de luxe dirigés par le président Macky Sall pour tenir de soi-disants Conseils de ministres décentralisés. Ils ont passé 72 heures à Kaolack pour finalement ne proposer aux jeunes qu’une subvention pour leur permettre d’acquérir des motos ‘Jakarta’, en dépit de tous les accidents causés par ceux-ci et pour leur promettre aussi des choses que vous saviez déjà», a-t-il regretté. 

«Ndèye Khady Diop est nommée ministre sans être consultée» 

Aussi, dans son argumentaire, le maire de Guinguinéo a fait savoir que «parmi les projets de Me Wade pour Kaolack, il y avait ce port sec de Badakhoune. Il y avait aussi l’urgence de la réhabilitation du port de Kaolack, mais aussi et surtout dès la rentrée de 2013 d’ouvrir l’université de Kaolack. Avec le ministre Amadou Tidiane Bâ et le gouverneur de Kaolack, il était question que nous mettions l’administration locale dans les locaux de l’Isra pour que le projet puisse démarrer rapidement». Et c’est dans ce contexte que Souleymane Ndéné Ndiaye révèle que: «j’avais même écrit au Président de la Communauté rurale de Badakhoune, Amath Ndour, qui n’est pas du Pds, pour lui demander de nous préparer 100 ha pour abriter l’université de Kaolack. Donc, le gouvernement de Macky Sall n’ont rien apporté de neuf aux populations de Kaolack, sinon des promesses, toujours des promesses, encore des promesses». Rappelant que «Macky Sall a été formé par Me Wade», mais qu’il «a rencontré de mauvais amis», M. Ndiaye de lancer : «Nous souhaitons qu’il présente un bilan à son départ en 2017. Mais il n’est pas sur la bonne voie». S’adressant aux anciens du Pds de la localité, il a déclaré : «Nous devons repartir à zéro et rebâtir le parti. Des usurpateurs avait occupé vos places, mais grâce à Dieu ils sont partis et il y a une anguille sous roche dans Bokk Guiss-Guiss». Puis, il a confessé que «Ndèye Khady Diop a été nommée ministre, sans être consultée. Elle était en ce moment en voyage et c’est moi qui l’ai appelé. Abdoulaye Wade voulait l’exclure et aujourd’hui ça m’a fait mal d’apprendre son départ. Mais, qui trahit une fois, trahira deux fois».

Oumar Sarr reconnaît qu’il sera difficile au Pds de gagner à Fatick

FATICK (Envoyée spéciale) - Après Kaolack, samedi, les libéraux ont visité, dimanche, Diourbel, Diakhao, Fatick, Gossas et Linguère, en fin de soirée où Oumar Sarr a dénoncé la transhumance politique. A Diourbel, Khadim Guèye a profité de la venue de ses camarades pour minimiser les autres listes. Selon lui, en dehors du Pds, il n’y a que «Bokk yakaar», «Bokk Guiss-Guiss» et l’Alliance «Pencco». Car les autres listes ne sont pas capables de gagner. Leurs animateurs vont perdre leur temps, a-t-il ajouté. Du côté de Fatick, les populations ont exposé leurs difficultés qui ont noms chômage des jeunes et problèmes d’insertion pour les femmes dont les 34% des femmes sont des bonnes au niveau des grandes villes, a souligné leur leader local. Notamment que 50% du sol est salé à Fatick et que les populations vivent à 100% de l’agriculture, ces femmes ont dénoncé le projet de subvention pour les motos «Jakarta» proposé par Macky Sall. Prenant parole, Oumar Sarr a reconnu qu’il sera difficile pour le Pds de gagner Fatick. Mais il conseille aux Fatickois de croire en eux mêmes. Parce que, a-t-il soutenu, les promesses que Macky Sall est en train de faire découlent des projets de Wade qu’il réalise sans citer ce dernier. Indiquant que «l’hôpital est la priorité, mais s’il n’a pas été terminé par Macky Sall, alors qu’on lui a donné tous les moyens», il exigera la finition des travaux. «Et si ce n’est pas le cas, Macky Sall sera le seul responsable. Car Wade a déjà ficelé le projet. Wade a insisté et a donné les moyens pour terminer les projets de Fatick», affirme M. Sarr. Le Pds a ensuite visité Gossas où le maire Madiagne Seck a battu record en terme mobilisation et promis de gagner à 75 voire 80%. Lors de cette étape, Oumar Sarr n’a pas manqué de dénoncer l’intimidation du gouvernement qui, selon lui, perd son temps. Car ils sont formés pas Wade et n’ont peur de rien.