La pénurie de sang à laquelle était confronté le Centre national de transfusion sanguine, due au fait que les donneurs avaient déserté les lieux pour cause de Ramadan, persiste de plus belle, 12 jours après la fin du jeûne «Donner du sang, un geste civique qui sauve». Cette phrase, les Sénégalais l'ont tellement vue sur les panneaux publicitaires et entendu dans les spots, mais nombre d’entre eux ne se sentent nullement intéressés, jusqu'au jour où la vie d'une personne qui leur est chère tient à un flacon de sang. Ce qui fait que les responsables du Centre national de transfusion sanguine (Cnts) se heurtent toujours à la difficulté d'amener les populations à donner de leur sang. 

Le Cnts qui était confronté pendant le Ramadan à un sérieux problème de pénurie de sang continue d'achopper sur le même écueil, malgré le fait que le jeûne qui avait fait déserter les centres de collecte de sang est terminé depuis 12 jours. Trouver du sang en ce lieu d'espoir continue à être une difficulté pour les malades. Les rares personnes qui viennent faire des dons sont des proches de malades. Une visite dans la salle où s’effectuent les dons a permis d’en faire le constat. Seuls six donneurs y sont présents et «la plupart d’entre eux sont venus pour sauver un membre de leur famille», renseigne la chargée de la sensibilisation de l’établissement. Pour preuve, ajoute-t-elle, «cette femme est venue car son enfant est malade et il a besoin de sang. Nous ne préférons pas ces situations, un don de sang doit être volontaire et anonyme.

 C’est seulement de cette manière qu’on peut éviter d’éventuels malentendus entre membres d’une même famille». En effet, à en croire Mme Seck, «un sauveur peut, au cours d’une dispute, jeter à la figure le geste qu’il a eu à faire et cela n’est pas bien». Interpellée sur le nombre de donneurs reçus par jour au Centre de transfusion sanguine, la chef de service pour la promotion du don de sang, Maïmouna Diatta, révèle : «Nous n’avons que 50 donneurs de sang environ par jour alors que la demande peut aller jusqu’à 100 ou 200 poches par jour, donc il y a un grand gap entre l’offre et la demande». Elle poursuit : «La plupart du temps, ce sont les parents des malades qui viennent faire des dons, car il y a urgence dans la famille».

 Abordant la question des voies de recours pour faire face à la forte demande des hôpitaux, Maïmouna Diatta soutient : «Nous sommes obligés de nous rabattre parfois sur Bango pour faire face à la forte demande des hôpitaux». Cette situation, selon Mme Seck, est due au manque de volonté des Sénégalais. «Le Sénégalais n’aime pas donner son sang, il ne vient que si un membre de la famille en a besoin» dénonce-t-elle. Pour satisfaire au minimum les demandes des hôpitaux, le Centre de transfusion sanguine ne compte que sur les collectes effectuées par l’équipe mobile au niveau des services et établissements scolaires