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‘’C’est une évidence qu’il faudrait que le gouvernement puisse prendre la pleine mesure de ses responsabilités et annoncer clairement aux populations qu’elles sont assises sur un filon d’or qui a déjà été vendu et coté, et la société ne saurait renoncer à ce gisement’’, a indiqué Ibrahima Sory Diallo, coordonnateur national de la Coalition nationale des associations de la société civile sur la gouvernance des ressources minérales du Sénégal.S'exprimant lors d’un point de presse à Tambacounda, M. Diallo a dit ‘’L’Etat du Sénégal avait paraphé en ce mois d’avril un nouvel accord avec la compagnie canadienne Teranga Gold Operations aux termes duquel le pays engrangerait à l’horizon 2017 quelque 400 millions de dollars de ressources fiscales’’. Selon lui, cet accord traduit ‘’un pas de géant dans la volonté très tôt affichée par les nouvelles autorités de revisiter et les contrats miniers et la loi minière, afin d’optimiser les retombées financières des opérations minières en cours et à venir’’.M. Diallo a relevé deux maillons de la chaîne d’accords qui constituent de ‘’sérieux mobiles de troubles sociaux, même s’il est très clairement établi que force doit rester à la loi’’.Il s’agit des clauses à travers lesquelles l’Etat s’engage à ‘’travailler avec la compagnie minière pour assurer un accès total aux sites d’exploration occupés actuellement par les mineurs artisanaux’’, mais aussi pour l’exploration dans le gisement de Niakafiri, situé dans le titre minier racheté par TGO, et vaste de 20 km2.Niakafiri, où est implanté le village de Sabodala, à quelques lieues de la mine d’or en cours d’exploitation, est un endroit chargé de symboles aux yeux de plus de mille habitants des trois villages de Faloumbou, Dambankoto et Sabodala, eu égard aux ‘’installations culturelles et culturelles’’ qu’il abrite, a expliqué Ibrahima Sory Diallo, par ailleurs responsable de l'ONG ''La Lumière'' basée à Tambacounda. ‘’Déjà des complaintes fusent de Sabodala où les communautés jurent sur tout ce qui leur est cher que pas une seule personne ne saurait accepter ces opérations d’exploration en vue, qu’elles considèrent comme ‘’la meilleure manière de les déguerpir de ce site moult fois séculaire, profondément mystique et magico-religieux’’ et auquel elles soutiennent tenir ‘’comme aux prunelles de leurs yeux’’.La société civile met l’accent sur la nécessité d’‘’amener les communautés à comprendre que dans leur intérêt et celui de l’Etat, le mieux pour elles, est de quitter ce site pour un autre que la compagnie aménagera avec toutes les commodités requises et selon les normes internationales’’.Elle invite l’Etat à ‘’faire tout le travail de préparation nécessaire’’ aux plans culturel, psychologique, économique et foncier, pour ‘’déplacer les populations et mettre en place un programme de réinstallation cohérent et conforme à la politique opérationnelle 4.12 de la Banque mondiale’’.Cette rencontre avec les journalistes était destinée justement, selon M. Diallo, à ‘’interpeller l’Etat en lui demandant de prendre la pleine mesure de ses responsabilités, pour signifier clairement à ces populations que l’Etat et la société minière ne sauraient renoncer à l’exploitation du site de Niakafiri’’.Le préfet de Saraya et le sous-préfet de Sabodala ont rencontré les communautés pour mettre en place un cadre de concertation et de dialogue autour de la question, a-t-il dit. Le gouverneur de Kédougou, suite à une correspondance du ministre des Mines, avait aussi convoqué le 17 avril les membres de cette instance, dont l’imam et le chef du village de Sabodala, le président du conseil rural, ainsi que des représentants des femmes et des jeunes.La Coalition nationale des associations de la société civile sur la gouvernance des ressources minérales du Sénégal salue cette initiative du gouverneur de la région de Kédougou.‘’Il faut dire une fois pour toute, la vérité aux communautés ! Elles ne sauraient rester là, le village est dans les 20 km2 attribués à MDL aujourd’hui possédé par Teranga Gold, il est assis sur de l’or’’, selon le coordonnateur de ladite coalition. Les sondages seront opérés probablement pour déterminer les réserves aurifères du site, a-t-il dit.Même si l’Etat ne dispose pas d’une législation ‘’très claire’’ en matière de déplacement de populations pour des besoins d’exploitation, il peut se référer à la politique opérationnelle de la Banque mondiale relative entre autres, à la réinstallation involontaire des personnes et aux projets touchant les autochtones, suggère la société civile.
ADI/SAB
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