Au lendemain de l’alternance démocratique du 25 mars dernier, nos confrères de Libération révélaient que Macky Sall avait hérité d’une situation financière chaotique marquée par l’épuisement des « Fonds spéciaux » alloués au président de la République. Une grosse enveloppe que son prédécesseur avait dépensée en quelques semaines. Les faits nous ont donné raison et pour cause. Il y a quelques semaines, le gouvernement avait adopté en Conseil des ministres un projet de loi des finances rectificative (Lfr) qui sera soumis à la prochaine Assemblée. 

Selon toujours nos confrères, ce projet de loi a trois buts principaux : enregistrer le prêt français, renflouer certains ministères, mais aussi… le président de la République. Il ressort de documents comptables épluchés par nos confrères que 8 milliards de Fcfa avaient été alloués à Me Abdoulaye Wade pour toute l’année. Mais,ces fonds ont été totalement épuisés durant le premier trimestre de2012, c’est-à-dire entre janvier et mars. Pis, l’ancien chef d’Etats’est rendu coupable de dépassement budgétaire en prenant une « avance » de 750 millions de Fcfa sur « ses » fonds à venir (sic !). 

Si la situation financière est extrêmement tendue, avec l’échec du dernier emprunt obligataire qui a été mal préparé par le Trésor, il n’en demeure pas moins que les recettes ont augmenté en juin. En effet, l’Etat a pu obtenir des recettes de 70 milliards de Fcfa en juin, plus que les objectifs qui avaient été assignés aux Impôts et à la Douane.N’empêche, cet argent a permis de redémarrer certains travaux -comme ceux de Touba par exemple- qui avaient été arrêtés faute d’argent. Des travaux pour la plupart confiés à des sociétés étrangères. Conséquence immédiate : le privé national broie du noir. Pour relancer l’économie nationale et favoriser la circulation de l’argent, il faudrait impérativement que l’Etat solde les créances des privés nationaux. La dette intérieure, qui était de 150 milliards de Fcfa, a été ramenée récemment à 90 milliards Fcfa, que les nouvelles autorités gagneraient à éponger.