A l’occasion du lancement de l’association des volontaires pour l’émergence économique de Ziguinchor d’Amssatou Sow Sidibé ce dimanche 2 septembre, le cadi de Ziguinchor n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour dire à qui veut l’entendre que «la lecture du Coran ne peut plus résoudre le conflit qui sévit en Casamance. On ne peut dénombrer les séances de récital du coran pour implorer Dieu à résoudre le conflit, mais jusque-là la crise ne fait que perdurer. Depuis plus de 30 ans, c’est ce que nous faisons et le livre Saint a été lu des milliers de fois dans toutes les circonstances», se désole l’Imam Mouhamed Sow dans les colonnes du journal Walf Grand-Place.Selon lui, «c’est la création d’infrastructures de développement pouvant employer les jeunes qui peut apporter une solution à la crise. Si le chômage est endigué, les jeunes qui sont dans la brousse qui s’assureront d’un avenir meilleur pourront bien abandonner les armes et travailler pour nourrir leurs familles. Nous aurions beau organiser des rencontres dans des hôtels pour prier pour la paix en Casamance, ce sera en vain». C’est pourquoi, le cadi a lancé un appel au gouvernement afin d’investir dans la création d’entreprises à même d’employer les jeunes au lieu de regrouper quelques personnes dans des rencontres politiques pour «espérer une paix définitive en Casamance».«On a dépassé le stade où il faut lire le Coran pour demander la paix parce que cela n’a toujours pas donné de résultat. Nous devons explorer d’autres pistes, c’est-à-dire procurer des emplois aux jeunes et faire reculer la pauvreté pour faire revenir la paix dans cette partie sud du pays», martèle l’imam Sow ovationné par l’assistance.