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Mariage des filles à 18 ans : Le nouveau code de l’enfant dessaisit le père au profit de l’autorité parentale

Auteur: Momar Mbaye

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Womens Global

Fini l’autorité exclusive du père sur l’enfant. La « toute-puissance » paternelle, en vigueur au Sénégal, vit ses derniers jours, si, aboutissent, les manœuvres en cours visant à réformer le code de la famille au Sénégal. Retour sur les non-dits d’un projet de code qui dessaisit le père au profit de l’autorité parentale, et qui bannit le mariage des filles de moins de 18 ans.

Pas de mariage pour les filles de moins de 18 ans

En effet. Si l’autorité parentale a pris le dessus en France ou dans d’autres démocraties occidentales, au Sénégal, le nouveau code de l’enfant, soumis aux députés de l’Assemblée nationale et aux membres du Cese (Conseil économique, social et environnemental), prévoit tout simplement d’aligner le Sénégal sur ce qui se fait en France dans le domaine de l’enfance. Le projet, qui serait destiné à la promotion des droits de l’enfant, signé de la Direction des droits de l’homme et financé par la coopération espagnole, vise à protéger l’enfant, notamment la fille : l’âge de mariage, qui est de 16 ans minimum, sera relevé à 18 ans minimum comme c’est le cas pour les garçons.

Ainsi, en vue de son adoption à l’Assemblée nationale, ledit code a été présenté hier par le ministère de la Justice, en partenariat avec le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance.

Ce nouveau code serait donc destiné à « lutter contre les sévices corporels dans les familles, la maltraitance des enfants, la mendicité de l’enfant sur tout le territoire, ainsi que les pratiques sociales néfastes aux enfants en son chapitre IV, notamment les mauvais traitements (article 45), l’exploitation sexuelle (article 46), la pornographie infantile (article 47) et les pires formes de travail (article 48)?; la protection contre la mendicité (article 49), le mariage, avec l’âge minimum requis pour se marier qui est fixé désormais à 18 aussi bien pour les filles que les garçons et l’État qui vielle à l’enregistrement de tous les mariages (article 50) », renseigne le document.

Ce n’est plus le père, mais les deux parents qui exercent l’autorité sur l’enfant

Selon Mouhamadou Moustapha Sèye, le directeur des droits de l’homme qui s’exprime dans les colonnes de Sud Quotidien, ce code vise « l’harmonisation de l’âge de mariage de la fille et le remplacement de la puissance paternelle encore en vigueur par l’autorité parentale plus démocratique dans le couple pour le bien-être de l’enfant ». 

S’il est adopté, le nouveau code de l’enfant risque de faire grincer des dents dans certains cercles religieux plus ou moins conservateurs, qui verraient mal le remplacement de l’autorité du père par l’autorité parentale, ce qui serait une première au Sénégal, un pays à fort domaine musulman.

Enfin, il faut noter que l’examen de ce texte par l’Assemblée nationale et le Cese, intervient dans un contexte de débats très agités, lorsque des organisations de protection et de sauvegarde des valeurs, de l’éthique et de la morale, comme l’Ong Jamra, préconisent la révision du Code pénal notamment la législation sur les actes contre nature, afin de mieux criminaliser l’homosexualité au Sénégal.

Vers l’adoption d’enfants par les couples homosexuels??

Or, avec l’adoption de ce nouveau code de l’enfant, qui remplace l’autorité du père par l’autorité parentale, il est à redouter que ce « vice caché » encourage l’adoption d’enfants mineurs par des couples gays, homosexuels. Alors, les deux parents, qu’ils soient homosexuels ou hétérosexuels, seraient amenés à exercer en commun l’autorité sur l’enfant mineur.

Selon les textes en France où l’autorité parentale est en vigueur, « les parents exercent en commun l’autorité parentale, quel que soit leur statut, qu’ils soient mariés ou non, dès lors que la filiation de l’enfant est établie. Seul l’intérêt de l’enfant peut commander une solution différente » renseigne le site service-public.fr. 

Auteur: Momar Mbaye
Publié le: Jeudi 21 Janvier 2016

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